"Levante", premier long métrage de la brésilienne Lillah Halla, présenté à la Semaine de la Critique 2023, présente deux facettes à l'opposé l'une de l'autre. D'un côté, il y a le thème, très fort, très intéressant, qui nous introduit dans un Brésil bolsonaro.isé, un pays dans lequel avorter ou aider quelqu'un à avorter vous mène directement en prison, un pays où les fondamentalistes chrétiens s'avèrent très puissants, attirant leurs proies par fourberie (par exemple, par un site Internet se présentant comme une aide possible pour des jeunes femmes souhaitant avorter), et ne les lâchant plus, allant bien sûr jusqu'à les dénoncer si elles cherchent à échapper à leur oukase, un pays où le voisinage couvre les murs de votre domicile de graffitis dès lors qu'on vous soupçonne d'avoir sexuellement péché ou, pire encore, d'avoir avorté. De l'autre côté, un film dans lequel le jeu des interprètes est loin d'avoir les qualités requises, un film à la vision duquel on se fatigue très vite du choix de la réalisatrice d'interrompre son déroulement toutes les 10 secondes pour nous infliger un écran noir de quelques secondes, un film envahi par des musiques dont l'écoute s'avère particulièrement pénible. Quant aux quelques images de volley-ball, le sport pratiqué par les personnages du film, supposé être d'un très bon niveau, elles sont assez affligeantes, tant au niveau du jeu pratiqué que dans la façon de le filmer. En résumé, du positif d'un côté, du négatif de l'autre !