Au Texas, pendant la Première Guerre Mondiale, une famille d’immigrées allemands vit recluse dans leur ranch. Pearl, une jeune femme insouciante, rêve de mener la grande vie, entre strass et paillettes, glamour & danse, comme elle aime le voir dans les films au cinéma. Sauf que la réalité est tout autre, son mari est au front, doit s’occuper de son père malade et supporter une mère acariâtre…
Ti West n’a pas perdu de temps, à peine venait-il de finir le tournage de X (2022) qu’il enchaîna l’écriture et le tournage de Pearl (2022), qui n’est autre que la préquelle de son précédent film ! Cette fois-ci, le film s’intéresse au passé de Pearl
(l’épouse d’Howard, la serial-killeuse en manque de sexe)
, afin de mieux cerner le personnage et tenter de comprendre ce qui a poussé cette octogénaire à agir ainsi.
Et force est de constater à quel point le réalisateur est en train de nous concocter une brillante trilogie (MaXXXine, la suite de "X" est en cours de développement). Ti West nous fait découvrir les dessous de Pearl, cette adorable jeune demoiselle au sortir du monde de l’adolescence semble vivre dans son monde, une sorte de conte de fée à la Douglas Sirk, dansant & chantant dans son étable, sautillant sur les meules de foin, une fourche à la main. Mais cet univers à la Disney ne tourne pas rond et on comprend rapidement que Pearl à un grain (comme en atteste le début du film où
elle n’hésite pas à assassiner une pauvre oie à coup de fourche qu’elle s’empresse de donner à manger à son meilleur ami l’alligator).
Pearl se brûle les ailes face à l’incompréhension et le refus de son entourage de la laisser s’émanciper. Laissant petit à petit se réveiller en elle le monstre qui sommeil. Lentement mais surement, le spectateur découvre avec effroi qui se cache derrière cette jeune femme qui cache (très) bien son jeu.
Délicieusement macabre (malgré quelques longueurs), sachez que si vous n’avez pas vu "X", cela ne vous empêchera pas d’apprécier à sa juste valeur cette préquelle digne des plus beaux films en Technicolor. Nul doute qu’après ça, l’interprétation de Mia Goth restera gravée dans votre mémoire (à l’image du générique de fin à vous glacer le sang où durant 2 interminables minutes, Pearl vous dévisage de son plus beau sourire crispé).
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