Mia Goth's Show. Pearl est le prequel de X (2022) du même Ti West, et nous raconte comment on en est arrivé à la mamie maboule et à la couche urinaire en feu, et on était loin de s'imaginer un tel film. Jusqu'à sa moitié, Pearl nous égare complètement sur ses intentions : on se demande si on a affaire à un film d'horreur (
personne n'est mort à part le canard
), on suit plutôt la psychologie bouleversée de cette jeune femme (et c'est loin de nous déplaire : de la profondeur, chouette !), avec un esthétisme qui rappelle même les comédies sur-colorées et aux titres écrits sur cartons (on pense surtout au Magicien d'Oz... Sauf que Dorothy a décidé de s'envoyer l’Épouvantail, on l'avait pas, cette lecture !). On navigue à vue, on doute énormément dans la première partie, mais la seconde nous rassure en dégainant la folie meurtrière et glauque de Pearl, s'appuyant sur les traumas (famille stricte, amours déçues, isolement et manque d'intimité...) qu'il a lentement mis en place jusque-là. Aussi, même si on espérait encore plus vicelard, mieux truqué (ce croco échappé d'un nanar, ce n'est pas possible), avec plus d'équilibre entre les deux parties (il est facile de décrocher dans la première heure), qu'on trouve parfois la parodie des films "Magicien d'Oz, Mélodie du Bonheur, and Cie." très balourde, on préfère mille fois ce Pearl à son précédent X. Et on oublie presque le plus fort : Mia Goth, complètement hantée par son personnage, au point de nous faire réellement peur pour sa santé mentale, avec une mention toute particulière pour ce générique de fin entier construit sur
son sourire hystérique qui se meut peu à peu en grimace atroce...
Elle est absolument stupéfiante, porte le film à elle seule, et reste finalement ce qu'on en retient. Ça, et le remake de Dorothy et L’Épouvantail : version X. Une enfance ruinée.