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    Un monde pour Julius
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    4 critiques spectateurs

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    Bart Sampson
    Bart Sampson

    348 abonnés 667 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 mai 2022
    On peut résumer UN MONDE DE JULIUS ( sorti en salles après sa présentation à Paris à l’occasion du 1er Festival du film du Pérou) par le dernier plan du film. On y voit, de nos jours, un petit garçon seul devant la piscine d’une belle villa d’architecte tandis qu’un drône montre l’étendue des villas luxueuses des hauteurs de Lima, l’image bascule de l’autre côté de la montagne (le moins bien exposé au soleil) et laisse entrevoir un entremêlement de pauvres cabanes décharnée habitées par une majorité de « négritos » comme aime à les moquer la classe dirigeante blanche et d’ascendance européenne.

    Autre enfant, autre époque. Fin des années 1950. Julius est un jeune garçon d’une famille de la classe aisée de Lima. Insouciant, il voit son monde s’ébranler lorsqu’il perd sa sœur aînée Cinthia. Un évènement traumatique qui le fait brutalement sortir de l’enfance et découvrir les inégalités du monde qui l’entoure. À mesure qu’il grandit, Julius va peu à peu perdre ses illusions sur la société qui l’entoure, partagée d’un côté entre les nantis et de l’autre, les laissés-pour-compte.

    Un Monde pour Julius explore la veine sociale du nouveau cinéma sud-américain et la tradition des films sociaux et politiques dont les enfants sont les principaux protagonistes (Fanny et Alexandre, Cria Cuervos). En termes de traitement dramatique, on est ici plus proche du cinéma brésilien (Une seconde mère) ou argentin (Bombon) que du radicalisme du cinéma mexicain (Nuevo orden).
    On y retrouve un académisme un peu polychrome et des incursions fantastiques propre au cinéma de Raoul Ruiz (Les mystères de Lisbonne). Rossana Diaz Costa a choisi une narration proche d’un conte de fée raconté à regard d’enfant et qui se fissure au fur et à mesure où celui-ci grandit, interroge son environnement et enfin se révolte contre l’injustice sociale à laquelle il fait face.

    L’avant dernière scène est particulièrement parlante puisque devenu presqu’adolescent, Julius, à l’opposé de normes sociales invisibles, décide de rendre hommage à une bonne « morte à la tâche » faisant emprunter à son cercueil, non pas les couloirs de service, mais les salons de sa maison-palais et ceci jusqu’au majestueux perron.

    Tiré d’une nouvelle, le film n’échappe pas à une romantisation un peu édulcorée qui pourrait affaiblir la portée politique du récit. Néanmoins l’ensemble fonctionne et on sort du film avec une meilleure compréhension des tensions sociales qui tiraillent ce pays peu connu d’Amérique Latine.

    Informations complémentaires au lien :
    https://mondocine.net/cinema-un-monde-pour-julius-critique-du-film/?fbclid=IwAR1GRr24uBePplS2ETecoZC-6z5-Pe-6LoFm97feGDAi1rXZKwbm7VaSzME
    Gis Antibes
    Gis Antibes

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 avril 2022
    Ce film mérite de se déplacer pour le voir. Le casting, l'adaptation (basé sur le livre de Bryce Echenique), le décor, les images... Tout parfait pour voyager dans le temps et dans l'espace, vers le Pérou des années 70' (qui d'ailleurs n'a pas beaucoup changé).
    Une réalisation fidèle à notre réalité (je suis péruvienne) avec une touche de tendresse aussi fidèle. Une réalité qui est au même temps traditionnelle et pleine de préjugés, et au même temps timidement contestataire. Mais aussi une réalité où la différence extreme de classes sociales nous poursuit depuis Manco Capac et Mama Ocllo (Adan et Eva version quechuas) et nous noie dans une piscine de discrimination insensée (nous sommes un pays qui est né du métissage!).
    Entre rires et pleurs, séduits par l'histoire, la cruauté, la douceur, la beauté et la fidélité de personnages, le temps passe rapidement (trop rapidement!).
    Belle découverte. Merci.
    traversay1
    traversay1

    3 647 abonnés 4 878 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 avril 2022
    Au Pérou, l'écrivain Alfredo Bryce Echenique (83 ans) est considéré comme un trésor national et son premier roman, Un monde pour Julius (1970), possède un statut de chef d’œuvre qui a largement dépassé les frontières de son pays. Adapter un tel pavé de 600 pages en à peine une heure trente représentait une gageure et la réalisatrice Rossana Diaz Costa, née l'année de la parution du livre, a volontairement choisi de s'intéresser avant tout à Julius, garçon né dans un cocon élitiste mais en grande partie délaissé par sa frivole de mère et élevé par des domestiques aussi fidèles que méprisés par ses employeurs, de par leur extraction, plus que modeste. C'est donc la confrontation de deux classes à part et très éloignées l'une de l'autre qui conditionne l'enfance de Julius et sa prise de conscience, plus sensible qu'intellectuelle, vu son jeune âge (9 ans pour la plus grande partie). La grande maison, presque un palais, qui sert de cadre au récit, en est le cœur vivant, précisément délimité entre ses différents territoires. Le film est assez satisfaisant dans sa reconstitution mais déçoit tout de même par sa réalisation classique, presque académique, du monde des nantis (avec une interprétation un peu figée) face à celui des pauvres, montré de façon tendre et chaleureuse, ce qui, il est vrai, correspond à la volonté de filmer cette histoire à hauteur et à sensations d'enfant. A travers Un monde pour Julius et notamment son plan final, l'idée est aussi de démontrer, sans ambigüités, que rien, ou presque, n'a changé au Pérou, depuis les années 50, en termes de clivages sociaux.
    Julien Chevillard
    Julien Chevillard

    178 abonnés 181 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 avril 2022
    c'est le deuxieme film de la realisatrice l’adaptation du roman Un Mundo para Julius d’Alfredo Bryce Echenique Un évènement traumatique qui le fait brutalement sortir de l’enfance et découvrir les inégalités du monde qui l’entoure. Car autour de lui, le Pérou connaît de profondes mutations économiques et sociales. À mesure qu’il grandit, Julius va peu à peu perdre ses illusions sur la société qui l’entoure, partagée d’un coté entre les nantis et de l’autre, les laissés-pour-compte
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