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Olivier Barlet
296 abonnés
396 critiques
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5,0
Publiée le 10 octobre 2024
Plutôt qu’une biographie de Bouba Touré (1948-2022), ce film adopte sa voix pour se faire l’expression de ses engagements. (...) Cette polyphonie historique propose un point de vue rare : celui des immigrés et de ceux qui reviennent ou demeurent au pays pour y développer des alternatives. (..) Nous ne sommes pas dans la chronique mais dans les méandres et les clivages des engagements et de leur pensée. C’est la densité de cette approche qui fait de ce film un émouvant hommage autant qu’un gai savoir : le plaisir d’en apprendre plus sur ces hommes et ces femmes qui se sont donnés à fond pour concrétiser leurs idées en construisant une coopérative qui existe encore aujourd’hui et en a conservé les options. Un film essentiel qui nous donne envie d’en poursuivre la démarche pour mieux habiter ce monde. Lire l'intégralité de la critique sur le site d'Africultures : http://africultures.com/xaraasi-xanne-les-voix-croisees-de-bouba-toure-et-raphael-grisey-16168/
Né au Mali en 1948, Bouba Touré a immigré en France à la fin des années 60, a travaillé chez Chausson, un équipementier automobile, a connu la misère des foyers de travailleurs, a fréquenté les bancs de l’université de Vincennes et a participé aux mouvements protestataires qui dénonçaient les conditions d’accueil des travailleurs africains en France. En 1977, avec une dizaine d’immigrés maliens en France, il a décidé de revenir chez lui, dans la région de Kayes, sur les rives du fleuve Sénégal, et d’y créer une coopérative. Jusqu’à sa mort début 2022, il a vécu à cheval entre la France et le Mali et, en marge de son travail de projectionniste dans des salles de cinéma parisiennes, s’est érigé en mémoire vivante de l’immigration africaine à Paris.
Raphaël Grisey, né en 1979, s’est plongé dans les abondantes archives de Bouba Touré pour en tirer une biographie qui ne dit pas son nom. Et c’est bien dommage. Parce qu’à force de brouiller les pistes, de faire des sauts dans le temps entre hier et aujourd’hui, dans l’espace entre l’Afrique et la France, de passer d’un sujet à l’autre, la condition des immigrés en France, la famine au Sahel, le rôle de la diaspora dans le développement, on s’y perd vite dans ce documentaire de plus de deux heures, trop long d’une demi-heure au moins.
On s’autorisera une dernière critique politiquement incorrecte face à un documentaire qui instruit une nouvelle fois le procès manichéen de la colonisation et impute à la Françafrique tous les maux dont l’Afrique en général, le Mali en particulier, sont victimes depuis les indépendances : le Mali se porte-t-il mieux depuis qu’il a rompu les liens avec l’ancienne puissance coloniale et préfère-t-il aux liens d’hier avec la France ceux d’aujourd’hui avec la Russie et ses milices paragouvernementales ?
Un très beau documentaire, une histoire des luttes d'hier et d'aujourd'hui. Les Voix croisées est un film d'archives impressionnant, vertigineux, mais toujours précis. Replacer la terre au centre des enjeux socio-économiques, replacer l'agriculture comme horizon d'un avenir meilleur.
Ce documentaire développe plusieurs thèmes allant de l’histoire des migrants d’Afrique de l’ Ouest au développement de l’agriculture au Sénégal. Les réalisateurs eux mêmes impliqués relatent dans ce long documentaire les conditions difficiles et la saga de ces migrants en France avec de nombreuses séquences d’archives parfois inédites. Bien qu’un peu trop didactique, le film est toutefois bien documenté et traduit bien la volonté de ce groupe de migrants revenus dans leur pays d’origine pour l’ouvrir à l’agriculture moderne et bio.
Bernard CORIC
Film visionné en projo de presse le 02/07/2024 au cinéma Le Balzac à Paris
Un film magnifique et magnétique ! Utilisation des archives relève la vérité d'aujourd'hui, pas seulement de la France ou du Mali mais des plusieurs pays colonisés...