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FaRem
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2,5
Publiée le 17 août 2022
Pour son premier long-métrage, Orit Fouks Rotem s'inspire de sa mère qui a dirigé un atelier de photographie pour des femmes arabes et juives avant d'elle-même faire la même chose. "Cinema Sabaya" reprend donc ce concept avec des femmes de différentes communautés qui se rassemblent pour participer à un atelier vidéo. Ces apprenties cinéastes doivent notamment présenter aux autres une vidéo dans une sorte d'exercice pour se présenter. Au-delà de tout l'aspect ludique de cet atelier, c'est surtout un espace où ces femmes vont pouvoir être entre elles et parler de tout et de rien en étant en confiance. Il est notamment rapidement question des préjugés qu'elles ont sur les autres communautés qui ne se mélangent pas. L'une des femmes avoue ne pas connaître de femme arabe, ce qui surprend les autres vu son lieu d'habitation, mais elle révèle qu'elle n'en côtoie pas et qu'elle change même de trottoir par peur d'un attentat à la bombe. Parmi les sujets, il est notamment question du Conflit israélo-palestinien ou de violences conjugales. On a vraiment l'impression d'assister à un vrai atelier avec des personnages crédibles et des actrices naturelles. Au final, un petit film correct avec quelques moments charmants, mais sans plus.
Huit femmes, arabes et juives, participent à un atelier vidéo animé par Rona, jeune cinéaste. À chaque prise de vue, la dynamique de groupe oblige les femmes à remettre en question leurs croyances, tout en apprenant à se connaître. Le premier long-métrage de Orit Fouks Rotem s'inspire des travaux que la réalisatrice a mené à plusieurs reprises dans différentes villes israéliennes. Une manière de montrer la singularité sociale et la schizophrénie d'un pays où le vivre ensemble apparait si complexe. Mais le film, un vrai faux documentaire, va plus loin, au-delà de son caractère politique, en explorant à la fois l'intimité de ces femmes, parfois douloureuse, leur sororité en dépit des différences de pensées et de traditions et la façon dont les exercices vidéo qu'on leur demande de réaliser deviennent, en fin de compte, des épreuves cathartiques. Sans oublier de montrer que la responsable de cet atelier, tout en se nourrissant des images récoltées, peut aussi trahir les confidences faites dans un espace clos et privé pour en faire une œuvre "personnelle." Ce côté meta est passionnant et fait oublier la sensation de parfois assister à une représentation théâtrale, en dépit de la grande qualité des différentes interprètes. Bardé de diplômes dans son pays, Cinema Sabaya représentera tout naturellement Israël pour l'Oscar 2023 du meilleur film international.