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Olivier G.
21 abonnés
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5,0
Publiée le 1 mars 2023
Film remarquable sur un soleil noir par un réalisateur lui-même adepte de magie noire! Une œuvre plastique remarquable qui propose une hybridation entre un pur clacissisme pictural empruntant à la peinture du 19ème siècle et des expérimentations visuelles contemporaines. Loin d'être un mélodrame uniquement sombre, le film est porteur d'ambiguïté, d'ironie mordante et d'une réflexion "en négatif" sur l'acte de création artistique.
Rattrapage pour ce film raté en salle dont je n’avais entendu que du bien. Et en effet, cela valait le détour. Tout est réussi ici. Une mise en scène aussi sobre que ample, une direction artistique magnifique, une interprétation hors paire. Mais surtout une histoire forte (inspirée de faits réels) aussi dure que poignante. Un magnifique portrait de femme aussi cruellement torturée dans sa tête que malmenée par la vie et les conventions de l’époque. Splendide. Du grand cinéma.
"La Femme de Tchaïkovski" se déroule dans la Russie du 19ème siècle. On y découvre la relation à sens unique entre Antonina Miliukova et Piotr Tchaïkovski. Le portrait est troublant, soigné et magnifiquement mis en scène. Toutefois, le grand compositeur passe pour un perfide alors qu'il était juste impossible de dévoiler son homosexualité aux yeux du monde à cette époque.
On va dire après la vision de ce film qu il est important de séparer l homme Tchaikovski de son œuvre. Ce film raconte l histoire de la passion qui va virer à l obsession d une femme pour le compositeur; qui réussi à le convaincre de l épouser, lui voyant ici un moyen de dissimuler son homosexualité dans la Russie du 19e. Il en résulte un film sombre qui alterne sans rupture entre naturalisme et rêves/cauchemars. La mise en scène soignée et inventive sort le film du carcan du biopic aidé par la révélation Alyona Mikhailova à la fois bouleversante et troublante dans le rôle de cette femme délaissée et humiliée. Un film la fois grandiose et terriblement déprimant.
Le film est un éblouissement maladif, une beauté fatale et une douleur languissante. Quelle poésie, quel éclat dans cet amour cruel et ravagé. Le réalisateur nous réalise ici le pendant d'un autre drame de l'amour, celui de Ludwig. Les images, la caméra qui effleure et qui dérange. La musique déconstruite comme une impossibilité de créer. Une femme qui court à sa perte mais qui le fait avec conscience. Sublime et exalté.
Récit fascinant d’une passion dévorante et unilatérale d'une femme pour son (génie de) mari, de l'obsession jusqu'à la folie, servi par une mise en scène virtuose. L'histoire d'Antonina T. 3,75
Immense actrice à l'affiche, sensationnelle de justesse, elle est parfaite dans ce rôle complexe et porte le film à elle seule. Beau film, un drame ultra sombre, la photo est léchée et quasi théâtrale par moments.
"La Femme de Tchaikovski" est sans doute un film à revoir deux fois. Et ce n'est qu'au terme d'un premier visionnage que cette critique est rédigée et que quatre étoiles sont cochées. La découverte de la bande-annonce du film de Kirill Serebrennikov lors du dernier festival de Cannes laissait croire que le cinéaste était revenu à une forme plus classique, loin des effets sophistiqués de Leto et de La Fièvre de Petrov. Mais c'est loin d'être le cas. Dès la première scène, on retrouve ces plans-séquences hors du commun où tout peut arriver (je n'en dis pas plus...). Et ces trésors de mise en scène sont distillés tout au long du récit de cet amour déçu. Une scène d'attente à la gare devient un plan-séquence continu où des dizaines de figurants alternent pour révéler que tout le temps du séjour est en train de s'écouler. La réception d'une lettre fatale dans une lointaine datcha donne lieu à des mouvements de caméras et à des effets de lumière croisant Tarkovski et Kubrick. Etc. Etc. La superbe photographie sert au mieux des comédiens parfaits.
Sur le fond, Kirill Serebrennikov se concentre sur le thème de l'amour impossible, l'amour obstiné. Peut-être cela forme-t-il triptyque avec Leto où les relations amoureuses étaient déjà cruciales, et avec La Fièvre de Petrov où c'est plutôt l'amour filial qui était abordé. A l'image d'Ida Dalser dans le chef-d’œuvre qu'est Vincere de Marco Bellochio, la jeune femme qui nous est montrée ici ne veut pas renoncer à son Tchaikovski. Elle s'y attache par tous les moyens, peut-être aussi pour être fidèle au sentiment que fut son premier amour lui-même. Certains trouvent ridicules que l'homosexualité du compositeur ne soit explicitement abordée que tardivement, mais cela fait sens dans un film fondé sur le point de vue subjectif d'un personnage qui ne veut pas voir la réalité en face.
Or cette impossibilité de concrétiser l'amour entraîne un dérèglement complet de la gestion de ses désirs. Tout comme le personnage principal de certains films d'Elia Kazan ou André de Toth, notre héroïne désire physiquement son partenaire, mais ne peut jamais assouvir ses envies. Cette autre problématique atteint son climax dans une scène de tentation où un ami de Tchaikovski sert à la jeune femme une brochette d'appâts, derniers instants de faste avant la descente aux enfers...
À la première vision, La Femme de Tchaikovski apparaît comme un vrai bon film, à tous points de vue. Il n'est pas impossible qu'une seconde vision permette de l'apprécier davantage, puisque, cette fois informé de la complexité de maints plans-séquences, on sera bien plus attentif à leurs effets sophistiqués.
Histoire édifiante que cette femme de Tchaïkovski. En effet, je suis partagé entre compassion et rejet pour cette femme esclave de son amour pour le compositeur Tchaïkovski. Déjà, ce qui m'a grandement surpris, c’est sa déclaration d’amour faite au compositeur. Elle lui écrit une lettre alors que ni lui ni elle se connaissent même s’ils se sont croisés très rapidement au cours d’une soirée. Suite à cette lettre, le compositeur se présente chez elle et l’on assiste à une sorte d’entretien d’embauche ! Je n’irai pas plus loin, cependant je me pose la question suivante : Sombre-t-elle dans la folie parce que Tchaïkovski l’a privée de vivre à ses côtés comme c’était envisagé ? Est-ce l’indifférence teintée d’humiliation de Tchaïkovski qui a conduit cette femme à sombrer dans la folie ? Etait-elle prédisposée à sombrer dans la folie ? Je me souviens du mot employé par Tchaïkovski à l’issue de sa première visite chez Antonina : celui-ci l’avait éconduit en l’invitant à ne pas être trop "exaltée". Un signe, non ? En tout cas, instructif et fort bien joué. A voir en V.O évidemment pour s’en rendre compte… si vous le voulez...
Le film commence sur les funérailles de Tchaïkovski baignées dans une lumière cadavérique, parfois glauque, parfois laiteuse. Le film nous racontera donc l'histoire d'un amour mort-né, que cette photographie malade figure un peu mieux que des plans-séquence parfois confus.
Serebrennikov revient avec une nouvelle claque cinématographique. "La Femme de Tchaïkovski" est un film poignant et viscéral, qui repousse les limites de la narration et de la mise en scène. Chaque scène, chaque plan est composé minutieusement, avec une photo sombre qui nous plonge dans la noirceur de ses personnages. Comme à son habitude, le metteur en scène russe développe son propos aussi bien sur la petite histoire de ce couple, traitant de la communication, de l'amour, de la folie... mais aussi la grande Histoire de son pays, au travers de l'art, de la liberté et de l'homosexualité, faisant écho à l'époque moderne. L'interprétation d'Antonina par Alyona Mikhailova aurait pu (du?) lui valoir le prix d'interprétation à Cannes, tant elle parvient à donner vie avec force et subtilité à la femme de Tchaïkovski
Malgré une mise en scène remarquable, des images à couper le souffle et une actrice magnifique, le film impose le respect plus que l'enthousiasme, le récit manquant de passion, ce qui est un comble vu le sujet. Ceci dit, un Prix d'interprétation ou de la mise à scène à Cannes aurait été justifiée.
De Kirill Serebrennikov (2023). Plusieurs points positifs dans ce film . Tout d'abord un certain gout de l'authenticité sociale et sociale de la société russe du début du vingtième siècle . Le film de ce point de vue est très réussi en nous montrant la dureté de la vie pour une grande partie de la population quand l'aristocratie vit dans l'opulence . C'est souvent dur et cru . L'autre aspect intéressant est la description de la société dirigeante loin des préoccupations de la population ; engluée dans ses perversions mais surtout dans le déni . Jusqu'à condamner les manants quand le déni est la règle si ce sont des puissants . Le film en est même parfois étouffant . Quand à l'histoire même de la femme du musicien , véridique se voudrait être traitée du point de vue de la victime . Victime que serait cette femme. J'ai trouvé le film peu convainquant de ce point de vue . le film semblant plus montrer une intrigante qu'une femme délaissée, victime des orientations différentes de son mari . Situation qu'elle essaie de prouver au travers de la vénération qu'elle lui aurait porté ? C'est un peu alambiqué comme démonstration et j'ai eu du mal à avoir de l'empathie envers cette femme ? Même si en contre point l'hypocrisie de la société est très bien montrée . Passionné de musique , le film m'a laissé très interrogatif sur les motivations du réalisateur . Avec Odin Lund Biron, Alyona Mikhailova, Filipp Avdeyev
Le film est d'une beauté ravageuse et renversante, la photo est sublime, la direction artistique superbe et la réalisation de Serebrennikov géniale. 2h30 qui passent en un éclair avec des scènes de génie comme la fin par exemple. L'actrice porte le film et son personnage avec une puissance incroyable. Et ce n'est pas facile de rendre ce personnage attachant. Je suis quand même parvenu à m'identifier à son déni et sa rage insensée. C'est aussi un beau film sur ce qu'on appelle l'âme russe et la condition féminine, toutes deux en mauvaise posture hier et aujourd'hui.
Une reconstitution historique très élaborée avec des scènes oniriques spectaculaires. Cependant cette histoire de femme bafouée à l'amour destructeur n'arrive pas à émouvoir et ce malgré la performance de l'actrice dans un rôle aussi difficile.