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Jérémie C-35
1 abonné
129 critiques
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3,0
Publiée le 14 avril 2019
Un film nécessaire qui raconte les conditions de vie des miniers. Un peu long par moment voir même ennuyeux. L’adaptation de Claude Berri du roman éponyme d’Emile Zola est tout de même réussi. Décors et costumes magnifiques. Dommage, un peu sur-joué par certains acteurs. À voir au moins une fois pour la culture.
Cette superproduction fait justement un peu trop superproduction. Je m’explique. On pourrait comparer ce roman aux « misérables » qui centre la douleur et la tristesse sur Jean Valjean et qui provoque chez le lecteur une vision unique des malheurs. Ici le film est très vaste et le style est grandiose. Ce qui s’accorde moyennement aux malheurs des hommes. On aurait aimé davantage d’austérité, de silence, de douleur froide. Quand Ertaud filmait la mine dans « Sans famille » il était bouleversant dans l’attente de la mort. Ici la reconstitution est tellement foisonnante qu’il ne peut s’empêcher de tout montrer alors qu’un intérieur vide aurait été plus parlant (j’exagère peut-être)
On peut toujours compter sur Berri pour cueillir les baies des plus beaux romans. Renouvelant le sympathique Depardieu (qui ne l’était pas tant dans la dilogie Jean de Florette ni dans Uranus) dans le rôle d’un mineur, ils vont tous les deux au charbon. Ils n’ont pas filé de marron à Renaud pour qu’il leur file son blouson, même si apparemment, sa liberté d’artiste s’est trouvée étouffée par cette collaboration. On ne le ressent pas et il prendra tout naturellement la tête des grévistes dans ce monde du XIXème siècle où la révolution industrielle fait résonner des coups de grisou permanents en politique.
Dans une misère tirée par Zola de son époque, et que nul autre que Berri n’aurait su adapter, on explique la mort en disant : « le cœur » avec un haussement d’épaule. On se réjouit d’une jambe cassée parce qu’on n’en meurt pas. On fricote à tout va et l’on mesure la populace en bouches à nourrir et en salaires, un ratio qu’on est bien en peine de maintenir. Dans ce milieu austère où les animalisations de Zola sont reines, les bêtes humaines sont porteuses d’un drame qui nous saisit à la moelle de nos plus grandes certitudes.
La promiscuité et la saleté, évoquées par la répétition des scènes du quotidien, occasionnent une remise en cause violente de nos habitudes, apportant un contrefort vibrant aux aspects plus politiques et spectaculaires. En revanche, elles n’aident pas à chasser l’idée selon laquelle l’histoire est trop compartimentée, possible effet du broyage fait au montage (faisant passer le runtime de 3h38 à 2h40).
Berri s’amuse à nous titiller par le contraste du noir du charbon, du gris de la ville et du vert de campagnes virginales, suggérant un drapeau aux couleurs ouvrières. Ce qui recouvre le sol se trouvera au sein de la terre un jour, écrasé comme le seront encore des générations d’ouvriers « surminés », piégés par la jeune machine infernale capitaliste. Ce brin d’anachronisme accusateur mâtine la beauté qui traite sentimentalement d’une économie mécanique et peu prompte à changer. C’est un peu le moteur conduisant le film à pécher par trop de littérature jusqu’à nier sans le vouloir sa volonté naturaliste, mais voilà qui est loin d’endommager la compétence tenace du cinéaste pour faire durer le drame autant qu’un bout de pain dans un jour miséreux.
Germinal est une très bonne adaptation du chef-d’œuvre d’Émile Zola. Je n'ai pas lu le livre de ce dernier (j'ignore quels éléments ont été modifiés) mais le film m'a beaucoup marqué. Le film inspire énormément de rage. Les histoires de Zola sont véritablement intemporelles. Fort heureusement, les conditions de travail ont changé depuis le XIXème siècle, mais on retrouve tout de beaucoup d'éléments qui font écho au capitalisme moderne : les riches qui s'empiffrent sur le dos des ouvriers en s'apitoyant sur la concurrence et le coût des ouvriers, les tentatives de corruption sur les chefs de file, …. Film évidemment politique. Les ultra-libéraux n'apprécieront pas forcément ce film (qu'ils trouveront caricatural, car à tendance communiste et anti-patronat) mais il correspond à une réalité historique qui a bien eu lieu. Renaud est excellent (on a impression d'entendre des paroles de ses chansons lorsque son personnage a des envolées lyriques). Une très bonne idée de casting que de choisir cet artiste très politisé. Gérard Depardieu est évidemment magnifique dans un rôle complexe. Les seconds rôles sont magnifiques et parfaitement interprétés : Miou-Miou, Jean-Roger Milo, Jean Carmet, Judith Henry, …. Le film a mis le paquet sur les costumes, les décors, les acteurs, …. On sent la très grand production (la plus chère du cinéma français à l'époque). La bande originale est très belle. Au final, le film réussit à retransmettre le côté poignant de l'histoire.
Quand on a lu le roman qui est d' une puissance extraordinaire, on ne peut que trouver ce film plat et sans intérêt. Comme dans la plupart des films de Berri la direction d' acteurs est trop théatrale. Miou Miou est insupportable en Maheude éplorée et Depardieu n' a jamais autant surjoué un rôle...A la limite Renaud est le plus convaincant. On ne ressent aucune émotion, on n'est jamais captivé, on n' y croit pas. De nombreuses scénes du roman ont été tronquées, éludées voir carrément réécrites. Il n' y a que la photo et la musique pour sauver cet hommage raté à la condition ouvrière.
Confronté à un grand classique de la littérature, chargé qui plus est d'une symbolique sociale forte, Claude Berri joue le jeu du grand spectacle, avec une reconstitution historique soignée et de qualité, il nous offre par la même occasion l'adaptation la plus fidèle au chef d'oeuvre d'Emile Zola. La distribution est prestigieuse. Un grand film.
En tant que grand fan d'Emile Zola, et de ses œuvres, je me réjouissais de regarder le film "Germinal" de Claude Berri. Et je n'ai pas aimé... Les tableaux du livre sont particulièrement réussi, la misère et le pathétisme des mineurs et son opposé du côté des bourgeois également. Berri a réussi a respecté cela, avec des décors, une figuration et des tableaux réussi. Rien à dire. Mais le gros problème, qui gâche le film est ailleurs: Le film dure "que" 150 minutes, alors que livre fait plus de 650 pages. Malgré sa longueur, le film charcute le roman. Le scénario n'a qu'un seul objectif: raconter TOUTE l'histoire, quitte a enchaîner les scènes sans s'attarder sur les personnages, les décors et le propos. Ce qui est vraiment dommage, car on ne s'attache pas aux personnages, et leurs malheurs nous passe par-dessus. Certains persos (notamment Rasseneur et Souvarine) deviennent limite vulgaire tellement que leur personnages aux ambitions socialistes débitent leur discours, sans subtilité. On peut quand même signaler le bon jeu des acteurs, mais Renaud reste peu convaincant. Cela fait également étrange de le voir à 40 ans jouer un mec de 20 piges.
En résumé le film Germinal est comme si ont avait pris "Le Tableau de la Méduse" de Géricault et juste garder les personnages et le radeau. On comprend ce qu'il se passe, mais il manque le contexte qui rend tout ça cohérent.
Berri a été très ambitieux, à défaut d'être génial. Le tableau final est noir, et on dit noir, c'est noir foncé, noir très sombre. Bref, le souflle épique de Zola souffle fort, avec des images violentes qui font penser à la nouvelle "mangez-le, si vous voulez" de Jean Teulé. Une brochette d'acteurs impressionante s'investit pleinement dans ce monument, on peut vraiment dire qu'ils montent "au charbon". La photographie magnifie des lieux sans interêt, l'armée veille au grain, faire la grève à l'époque c'est marche ou crève. Une belle reconstitution d'une période riche d'affrontements et d'émergence des acquis qui ont fondé notre culture post-industrielle. On ne peut s'empêcher de comparer à l'immense fresque 1900 de Bertolucci. Une réussite dans le genre. TV2 - mars 2018
Adaptation du chef d’œuvre de Zola par Claude Berry. Une fresque grand spectacle et bouleversante, qui retrace une page de l’histoire ouvrière, avec un gros casting dont le novice Renaud.
Une excellente adaptation fidèle et prenante à découvrir absolument avec une superbe photographie, une distribution prestigieuse et un très bon scénario.
Germinal est un classique d'Emile Zola que j'ai dévoré. J'avais hâte de découvrir ce film, que j'étais persuadée d'avoir vu enfant... Après le visionnage j'en suis moins sûre. J'avais quelques attentes vis-à-vis de ce film, étant fan de l'oeuvre de Zola, et je n'ai pas été déçue ! Le plus surprenant a été le casting, premier fois que je découvre Renaud dans un long métrage et je l'ai tout bonnement adoré ! Une justesse impressionnante. Gérard Depardieu est toujours aussi excellent dans ce genre de film, j'ai adoré retrouvé Miou-Miou, Jean Carmet ou encore Laurent Terzieff. Tous m'ont bluffé ! La réalisation est également superbe de par sa photographie, ses décors, ses costumes,... Bref, le film m'a beaucoup plut, j'ai hâte de découvrir la première adaptation.
Rien à dire sur les acteurs que je trouve formidable !! Concernant le contenu, l'histoire est intéressante mais beaucoup trop longue !! Il y a un manque de rythme c'est dommage car certaines scènes sont fortes touchantes
Cette a adaptation du roman de Zola est, je trouve, très molle, j'ai l'impression que les acteurs ne mettent aucune émotion et ne font réciter leur texte. OÙ est donc passé la souffrance, la haine, la rage, le désespoir et la violence quotidienne de la vie des mineurs du XIXe? Il y a une catastrophe minière et on dirait que tout le monde s'en fout. Il manque aussi le coté psychologique des personnage, rien n'est justifié Lantier débarque et le lendemain, enrôle des gens dans une gréve ? De même que le triangle amoureux qui ne prends pas dans ce films. Ce qui arrive à Cécile n'est tout simplement pas justifié par scénario! o_0 Une voix off aurai fait des miracle.
Choix scolaire imposé, le roman d’Emile Zola n’avait guère excité l’ado que j’étais en 1982. Il n’empêche que son « Germinal » m’a bien plus marqué que je ne le pensais à l’époque. J’en veux pour preuve que lorsque Claude Berri sorti son film 11 ans plus tard, je me suis rendu compte que je n’avais quasiment rien oublié du récit. Revu dernièrement, ces souvenirs sont encore étonnamment présents et démontre l’indéniable qualité de son adaptation, portée par de grands acteurs aux jeux inégaux. Cette révolte sociale dans le monde des mineurs du Nord de la France du XIXème siècle est fort bien reconstituée mais certains choix sont plus discutables comme notamment l’inutilité de quelques sous-intrigues, à l’image des scènes d’infidelité d’Anny Duperey ou encore celui de Renaud, bien qu’intéressant au demeurant, mais pas nécessairement convainquant en fin de compte.