Après les déceptions de Prometheus et Covenant, j’avais un certain espoir pour un retour aux sources horrifiques avec Alien : Romulus. Fede Álvarez, que j’admire pour son travail sur Evil Dead, semblait être le choix parfait pour redonner de la vigueur à la franchise. Les affiches sublimes, les teasers prometteurs, et surtout la promesse de retrouver une ambiance sombre et oppressante entre les deux premiers opus, me faisaient saliver d’impatience. Malheureusement, le film ne tient absolument pas ses promesses.
Le début part pourtant bien (malgré une introduction un peu laborieuse), avec les facehuggers qui reprennent ici leur place de menace principale, présentés de manière presque arachnéenne et parfaitement dégoûtante. C’est l’un des rares moments où le film parvient à susciter un véritable malaise, à la manière des premiers Alien. Mais très vite, on tombe dans la banalité et l’absence d’enjeu. Les aliens eux-mêmes n’impressionnent plus, et l’horreur est sacrifiée au profit de scènes d’action répétitives, qui évoquent davantage un Alien vs. Predator bas de gamme qu’un film digne de la franchise.
Ce qui choque surtout, ce sont les personnages, à la fois plats et insipides. Ils ne suscitent aucune attache, et à aucun moment on ne se sent investi dans leur sort. Les enjeux émotionnels sont réduits à néant, et les incohérences se multiplient : certaines scènes frisent l’absurde (on pense à la scène ou les personnages doivent traverser une pièce rempli de facehuggers sans se faire remarquer), et la fin… La fin, parlons-en ! Elle semble simplement piocher des éléments vus et revus dans la franchise, sans réelle inspiration ni nouveauté.
Quant à la direction artistique, si elle fait de timides clins d’œil à l’esthétique d’Álvarez, elle reste bien en deçà des attentes. Quelques séquences intéressantes, comme celle impliquant de l’acide, viennent relever un peu le niveau, mais elles sont noyées dans un mélange maladroit de références superficielles aux premiers films et de fan-service paresseux.
En somme, Alien : Romulus peine à trouver sa propre voix. En cherchant désespérément à imiter les quatre premiers films, il devient un simple pot-pourri sans âme, qui laisse un arrière-goût de fan-film avec budget. Pour moi, c’est sans conteste le volet le plus fade et le plus décevant de la série, y compris en comparaison du premier AvP, qui, au moins, avait l’honnêteté de ne pas se prendre trop au sérieux.