Après 2 préquels d'assez piètre mémoire réalisés par Ridley Scott, ce dernier a laissé sa place de réalisateur à Fede Alvarez (Evil Dead, Don't Breathe), qui co-signe également le scénario de ce nouveau volet, dont l'histoire se situe entre «Alien, le 8e passager» et «Aliens, le retour».
D'un point de vue formel, rien à redire, le savoir-faire est bien là. Tout y est très soigné, propre, qu'il s'agisse des décors, de la photographie ou encore du sound design.
Alvarez nous prouve une nouvelle fois qu'il sait manier une caméra, proposer pas mal de plans qui arrivent à imprimer la rétine et poser une certaine ambiance.
Une fois cela dit, un élément primordial a manqué à mes yeux dans ce survival spatial : la tension, et donc la peur qui pourrait en découler.
Ici, à trop vouloir apposer les codes (trop) connus du slasher, et essayer de reproduire à tout prix le schéma S-F/horreur du premier volet de la saga (qui n'a toujours rien perdu de son impact cinématographique, 45 ans après sa sortie), je me suis retrouvé devant un film relativement prévisible et dans lequel j'ai eu du mal à s'immerger parce que l'identification avec les protagonistes avait notamment du mal à se faire (encore une fois parce que ce style d'écriture et les mécanismes qui la constituent, on les connaît depuis longtemps).
Et cette sensation de déjà-vu est d'autant plus flagrante quand elle fait directement référence aux précédents volets de la saga (dont une réplique culte qui tombe ici complètement à plat, ou encore la "résurrection" d'un célèbre acteur du 1er volet).
Reste quelques saillies gores bien sympathiques, un design assez convaincant du Xénomorphe (quand il n'est pas en images de synthèse) et quelques idées intéressantes/surprenantes (comme la caractérisation du synthétique Andy, ou l'introduction
de l'alien hybride, dont le visage peut rappeler celui des Ingénieurs dans «Prometheus»
), à défaut d'être totalement convaincantes à chaque fois.
En bref, du bon travail d'artisan qui se laisse bien regarder, mais finalement assez formaté et attendu dans son déroulé, et ne pouvant rivaliser avec les premiers volets de la saga en terme d'immersion et de tension.