Alien: The best of
Frétillements à chaque annonce d'un nouvel Alien et ce Romulus n'a pas dérogé à la règle. Marquant dans mes plus jeunes années, créature qui a hanté mes nuits jusqu'à les rendre blanches, le xénomorphe revient aux bases de la franchise initiée par Ridley Scott il y 45 ans.
45 ans ! Bon Dieu, il serait temps que je me penche sur un remède à ma condition de mortel moi !
Chronologiquement situé après l'anéantissement du Nostromo, ce septième film de la saga va livrer un nouvel équipage en pâture à la forme de vie la plus impitoyable et terrifiante de l'univers.
Aux manettes, on retrouve Fede Alvarez, maintes fois salué pour son remake d'Evil Dead et qui m'avait fait forte impression avec Don't Breathe et son atmosphère irrespirable.
Et bien autant dire qu'on pourrait ici lui reprocher un paquet de choses !
Dans le désordre le plus total (à cause de l'apesanteur), on pourrait lui reprocher un développement de la créature accéléré, du facehugger au xénomorphe, en parfaite opposition avec la temporalité du chef d'œuvre de 1979 (et d'autres incohérences scénaristiques). On pourrait lui reprocher le choix de jeunes héros en tant qu'argument marketing pour attirer dans les salles des spectateurs qui n'auraient pas connus les autres films et voudraient rattraper leur retard (faites le). On pourrait lui reprocher un manque de créativité et d'audace à vouloir incorporer tout ce qui a fait la singularité d'Alien, Aliens, Alien 3 et Alien: Resurrection, jusque dans certaines scènes, plans, choix scénaristiques et objets utilisés.
De ce fait, entre l'hommage et le pompage, la ligne est très fine et vous l'avez compris, Alien: Romulus tel l'être hybride à l'ADN "réécrit" par celui d'une autre espèce n'est pas exempt de défauts. Pour autant, cette nouvelle mouture spatialo-horrifique de l'uruguayen ne manque pas de qualités et vient pleinement faire écho au film de Ridley Scott.
Il faut l'avouer, Alien: Romulus bénéficie malgré son jeune âge, d'un casting assez solide qui reposera principalement sur le duo formé par Rain et Andy. Après avoir été malmenée dans Civil War, Cailee Spaeny n'a encore une fois pas à rougir de sa prestation mais, qu'il s'agisse d'elle ou de n'importe lequel de ces jeunes, ce sera définitivement Andy, l'indissociable androïde de la Wayland-Yutani Corporation incarné par David Jonsson qui nous marquera. Faisant suite à l'exhumé Ian Holm, Lance Henriksen ou Michael Fassbender, le jeune homme réussi à jouer une partition toute en finesse (contrairement à son sens de l'humour) selon qu'il privilégiera sa "soeur" ou la compagnie. Le choix de ce casting de même pas trentenaires ne vient donc en aucun cas desservir le film et lui apporte même une impulsion nouvelle en présentant leur incursion dans la station spatiale comme l'espoir d'une vie meilleure loin des affres de la compagnie.
Il n'y aura comme on s'en doute que désespoir et souffrance au menu.
Fede Alvarez nous entraîne en terrain connu dès les premières minutes au sein des couloirs exigus de Romulus et joue, à mesure que l'on s'approche du point de non-retour, avec nos nerfs. Après autant d'incursions dans l'univers d'Alien, nous ne la connaissons que trop bien cette menace implacable et sans le Lieutenant Ellen Ripley, on retrouve chez nos héros en sursis l'horreur de la découverte et de l'incompréhension face à un monstre qui en effet, pour le besoin du film, est en gestation accélérée. Mais pour autant, à travers une succession de scènes qui font à la fois suite et écho aux événements du Nostromo, on ne peut que retenir son souffle et se laisser emporter par cette course contre la montre aux chances de survies quasi inexistantes.
Alien: Romulus ressemble donc à une copie mais je le qualifierais plutôt de relecture du premier Alien tout en intégrant des éléments marquants de ces prédécesseurs. Oui, ça pourrait ressembler à de la fénéantise, à l'album Best of des plus grands titres remasterisés d'un artiste récemment décédé, pur produit marketing pour nostalgiques, mais on en reste pas moins devant quelque chose d'agréable à regarder, d'anxiogène et de visuellement dérangeant parfois qui sait aussi nous proposer quelques Bonus Track inédites. Et si les scènes qu'a pioché Fede Alvarez ça et là nous sautent en plein visage comme une double mâchoire, elles n'enlèvent rien à l'envie évidente du réalisateur de proposer une redite de qualité.
Alien: Romulus est donc bien un film Alien et personnellement, je ne lui en demandais pas plus. Oui c'est de la redite mais de la redite efficace. Contrairement à Cameron, Fincher et Jeunet, Fede Alvarez ne tente rien de nouveau. Il s'appuie sur ce qui a marché et y ajoute juste son grain de sel, ou d'acide.
Tracklist :
1 - Le silence de l'espace
2 - Prisonniers d'Acheron feat. Aliens cut scene
3 - Du rêve au cauchemar
4 - Boum, quand votre cœur fait boum
5 - Je ne suis pas un robot
6 - Allumez le feu
7 - Electric Feel feat. Acid Arab
8 - Putain de vaisseau
9 - Chargeur vide
10 - Dépressurisation
11 - Elle a fait un bébé toute seule
Bonus tracks
12 - Il fait chaud
13 - En apesanteur