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Nelly M.
94 abonnés
525 critiques
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4,0
Publiée le 11 novembre 2008
Mieux vaut le découvrir en deux fois afin d'éviter la fatigue qu'immanquablement 3h37 occasionnent. Dommage en effet que le très créatif cinéaste Aoyama Shinji et son excellentissime chef opérateur Tamura Masaki, éreintent ainsi le spectateur par leur entêtement à repousser toujours aux fins fonds le fin mot : je reste convaincue qu'ils pouvaient en suggérer autant en écourtant bon nombre de plans, aussi magnifiques soient-ils... Hormis ce défaut, c'est une merveille de subtilité, et qui tient aussi du western, donc en même temps, un divertissement, moyennant quelques précautions vis-à-vis des enfants peut-être... Quoique ce soit un médicament pour les grands traumatisés en général, et peu importe leur âge. Comme les oeuvres d'art sans prix, on est remué, agacé, envoûté, on en reste baba longtemps après la projection. Toutes les facettes de la condition humaine défilent sous nos yeux et pour la postérité, enfin, on en a l'impression. L'achat du dvd est un placement assuré sur le long terme, à visionner comme un feuilleton, en plusieurs soirées au besoin.
Le film par excellence à voir sur grand écran. Des cadrages magnifiques, une photo miraculeuse (il existait la couleur et le noir et blanc, il existe désormais le "Shinji Aoyama", mélange de sépia lumineux, à la fois sombre et écarlate !) et une histoire à tomber par terre. Tout commence dans l’archipel japonais par un détournement de bus qui tourne au drame. Le cinéaste choisit ensuite de suivre les destins des trois survivants de ce carnage. Il livre un manifeste de questions essentielles basées sur le traumatisme, la culpabilité, la paranoïa, les non-dits, les destins tourmentés liés, la famille dans une succession de tableaux aussi resplendissants les uns que les autres, d’une profondeur indéniable. Très souvent les corps s’enfoncent dans l'horizon, l’obscurité ; très souvent ces corps sont mutilés ou déformés à l’écran. L’ambiguité est maitresse car l’image sert d’illusion au récit. Rien n’est prêmaché, tout est subtilité. N’est-ce pas la définition même du cinéma ? Tout est dans l’intensité : on doute, on partage, on vie le périple de ces personnages. Un parcours qui se révèle semé d’embûches, mais aussi un long voyage initiatique vers un nouveau départ, une renaissance, une résurrection après deux ans d’absence, de mort spirituelle. Un possible voyage vers la lumière… On pense à Kiarostami évidemment mais dans un fond opposé : le personnage dans "le Goût de la cerise" voyage vers la mort, ceux-ci vers la Vie. Je suis tout simplement resté béat comme un neuneu devant tant de beauté, devant cette expérience visuelle unique. Un miracle venu d’ailleurs.
Ce film est tout simplement extraordinaire. 3h36 de pur bonheur. Quel dommage que l'on ait pas pu voir le montage d'origine qui durait plus de 4 heures. On ressort de ce film enchanté et subjugué. L'ayant vu 5 ans et demi auparavant au cinéma, je suis toujours sous le charme. Dès les premières minutes, on est pris dans la mise en scène posée, lente, mais magistrale. En plus, passé à la couleur dans les dernière minute donne tout son sens au titre et au film. Du cinéma de génie. Merveilleux, tout simplement.
Attention film long. Non content de soffrir de nombreux plans séquences contemplatifs de plusieurs minutes le film dépasse de beaucoup la barre critique des 3 heures. Il faut lavouer, avec son rythme lent et sa durée un brin exagérée Eureka est un film qui se regarde difficilement dun seul coup. Pourtant ce ne sont pas les qualités qui manquent à ce film tourné tout en couleur sépia qui conte lhistoire dun homme et de deux enfants, tous trois uniques rescapés dun massacre aveugle dans un bus. Lhomme cest Yakusho Koji qui, bien quil semble abonné au rôle dêtre refoulé sexcusant de vivre, apporte de sa sensibilité personnelle à ce film singulier, entre comédie et drame, louchant parfois du côté du thriller et du fantastique. La justification du rythme comme de la durée de ce film tient principalement aux deux enfants qui depuis le drame vivent totalement reclus, plongés dans le silence. Ce mal-être retenu et non exprimé et distillé petit à petit, et plus le temps passe, plus les silences sont nombreux, et plus lon partage cette détresse muette que les personnages ne parviennent pas à exprimer. Toute lessence de ce film repose sur cette expérience dun mal inconnu jusquici et indescriptible, que nulle fuite ne permet dadoucir mais dont seule lexpression peut apporter la rédemption. Ce film sadresse donc à ceux que les expériences étranges et incongrues attirent et qui savent prendre leur mal en patience, avec la promesse dune délivrance à la clé. (+de critiques sur http://www.guillaumetauveron.com/Textes/chroniques_films.htm)
Ce film a une véritable force. Une force dans le ton, l'interprétation sobre et terriblement profonde et puis, une force dans l'ambiance rendue par les images sublimes dans les tons sépia où chaque plan est esthétiquement parfait.