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Mathieu G.
4 critiques
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5,0
Publiée le 28 septembre 2024
Un choc pour ce qui me concerne, peut-être parce-qu'il est rentré en résonance avec ma sensibilité... J'en suis sorti bouleversé. Je ne suis pas donc pas très objectif, mais pour ce qui me concerne, un grand film
Je suis stupéfait de voir des critiques parler de lenteur, d’un manque de crédibilité ou même d’ennui. Ces remarques passent complètement à côté de l’essence du film.
La maîtrise technique de ce film est largement suffisante pour nous immerger pleinement dans cet univers sombre et oppressant... un univers qui transcende le cadre historique pour nous questionner sur notre propre humanité, notre capacité à infliger ou à supporter de telles atrocités.
Dans un monde où les discours de haine et la montée de l’extrême droite envahissent de plus en plus l’espace public, ce film sonne comme un écho alarmant, une interpellation directe à notre rapport aux autres, à notre manière de concevoir la société.
Ni Chaînes Ni Maîtres nous invite à nous interroger, non seulement sur notre passé, mais sur notre présent et l’avenir que nous voulons pour nos sociétés.
Comment peut-on rester insensible à ce message ? Comment peut-on réduire cette œuvre à une prétendue lenteur scénaristique ?
Ce film est un choc visuel et émotionnel qui vous colle à la peau bien après le générique final. Si vous ne ressentez rien, il est peut-être temps de vous questionner sur votre propre rapport au monde.
Vu en avant-première à Nantes. La salle était sidérée, l'émotion était particulièrement palpable. Un grand film épique sur un sujet essentiel : le marronnage. Bravo tout simplement.
Un film coup de point. J’ai été impressionnée par la performance de Camille Cottin pour ce rôle de chasseuse d'esclaves. L’intrigue nous tient en haleine tout le long. Un film nécéssaire et juste qui m’a beaucoup touché !
Une claque. Ce film est d’une sincérité folle. J’ai adoré la manière dont les corps sont filmés, c’est brut, c’est organique, ça contraste avec la violence du propos . Les décors sont grandioses. Comme beaucoup de gens dans la salle, je suis sorti en étant très ému…ce qui m’arrive très rarement !
Un film puissant. Baroque et poétique à la fois mais tellement poignant qui laisse un goût de sang dans la bouche et d'espoir dans la tête. Remarquablement bien tourné avec des plans magnifiques. Scénario bien ficelé, sans fioritures. Ça sent la nomination aux Césars
C'est un film beau, ambitieux et ...éprouvant. Dans sa première partie en effet, le film n'y va pas par quatre chemins pour nous exposer la brutalité de cette exploitation de l'homme par l'homme, qui conduit certains esclaves -les "marrons"- à tenter d'y échapper coûte que coûte. En quatre/cinq plans serrés qui s'enchainent rapidement, le film pose (et nous impose comme un passage obligé douloureux) la découverte des soubassements religieux qui justifient de traiter les noirs "comme des animaux" pour servir de main d'oeuvre aux champs, puis la gradation méthodique des châtiments corporels qu'ils subissent s'ils tentent de s'y soustraire : le fouet jusqu'au sang, le marquage au fer rouge sur l'épaule d'une fleur de Lys, l'ablation des oreilles et des mollets et enfin la mise à mort.
De façon assez subtile cependant il laisse entrevoir comment cet "ordre blanc" impose sa tyrannie hiérarchique à tous -et non seulement aux esclaves- dans les doutes que son inhumanité fait naître en son propre sein (et qu'exprime devant le représentant du Roi le fils du planteur et maître Eugène Larcenet) se dévoilant alors plus amplement comme une prison mentale dont tous sont prisonniers. Entravé par un corset de métal, le visage de l'homme noir enfermé et enchainé dans sa cage, apparait alors comme le dernier maillon de cette chaine hiérarchique, métalangage de l'ordre divin qui les enferme tous.
Aussi la plus belle scène du film -et la plus symbolique- est-elle bien celle de l'esclave Massamba se libérant de ses entraves pour rejoindre sa fille Mati, s'étant enfuie peu avant pour échapper au droit de cuissage que s'apprêtait à lui infliger son maître. C'est la deuxième partie du film : une course poursuite trépidente et dangereuse dans la jungle de l'isle de France -aujourd'hui Ile Maurice- au terme de laquelle Massemba, poursuivi par la redoutable "Madame La Victoire" chasseuse d'esclaves, retrouve sur les rivages de l'île sa fille parmi d'autres esclaves ayant opté pour la fuite.
Dans cette échappée, qui est le coeur du film, jusqu'aux retrouvailles qui en est le terme le film ouvre alors une fenêtre inédite sur la vie de ces esclaves qui ont tenté de s'affranchir de leurs chaines. C'est la partie la plus émouvante du film, où ces hommes, femmes et enfants retrouvent à tâton leur identité par delà les frontières ethniques qui les distinguent (yoruba, mandingues, bambara, peuls...) mais à travers leur commune spiritualité animiste dont l'évocation transparait toute au long du film par l'enchassement de courtes scènes imaginaires trahissant la présence d'une mystérieuse divinité féminine.
S'ébauche là le contre-monde des afro-descendants ayant résisté ou simplement survécu à la traite négrière européenne comme une invitation implicite à s'affirmer plus avant pour redéfinir les contours de notre humanité future.
Très beau film. L'esclavage est et restera toujours une tache sombre de notre histoire commune. J'ai bien aimé le côté humain avant-gardiste de certains des protagonistes. Joli film!