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Va Dim
9 critiques
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4,5
Publiée le 28 octobre 2024
Une fascinante plongée au cœur de l’esclavage, une violence omniprésente et choquante. L’histoire nous tient en haleine et la fin est d’une rare beauté, qui mêle poésie et fantastique.
Ce premier film est prometteur et contient les ingrédients d'une bonne réalisation.Il lève le voile sur une page sombre de notre histoire: l'esclavagisme pratiqué par le français alors maîtres de l'ile Maurice ( à l'époque, île de France) au XVIII ème siècle. Le film certes est loin d'être parfait: pas de banc-titre au départ, mais surtout pas suffisamment rattaché à la vie " extérieure" à l'histoire qui nous préoccupe sans épilogue de fin pour les profanes en matière d'histoire de la colonisation...On s'attache surtout à une chasse à l'homme, mais quelle chasse! toujours très captivante! Le film est dur , brutal et sans concession: là aussi se trouve sa force!les paysages sont à la fois beaux et véridiques.La lumière s'ouvre avec l'espoir ce qui donne une excellente prise de vue.Les acteurs jouent vrai et fort, au diapason avec ce film
L'histoire se résume en une phrase. Une esclave fuit la plantation, entraînant dans sa fuite son père, esclave bien vu du Maître, qui veut la retrouver avant la chasseuse d'esclaves nommée La Victoire. C'est tout. Mais cela suffit à traiter des sujets du travail sur l'habitation, la coupe de la canne, la sucrerie, le traitement des esclaves, le traitement différencié des esclaves, les châtiments, les rivalités entre esclaves, le parcours possible de l'esclave jusqu'à l'affranchissement, le marronnage (fuite des esclaves) et les sociétés qui en découlent, le soins des esclaves, la religion et la spiritualité des esclaves, les chants également, mais aussi les différentes tribus dont sont issues les esclaves. Malgré quelques scènes d'action et de châtiments, le rythme est plutôt posé. Si l'on regarde le scénario et la construction des personnages, notamment esclavagistes, le film a des faiblesses, mais si l'on s'intéresse au thème de l'esclavage, ce film est d'une extraordinaire richesse. A voir !
Le film commence par un plan sous-marin, reflets de soleil...puis le corps d'une esclave enchaînée est jeté à la mer. Cela donne le ton : c'est un film dur, qui ne nous épargnera pas les divers sévices, coups de fouet et torture sur les esclaves. En cela, le début du film est prenant et poignant. On y verrait presque, qualité des dialogues en moins, un semblant de "Django unchained"...mais n'est pas Tarantino qui veut. Rapidement arrive spoiler: la fuite de Massamba. De nouveaux antagonistes arrivent, Camille Cottin en tête, et malgré un jeu plutôt convaincant le personnage semble mal écrit et anachronique. La suite, spoiler: véritable chasse à l'homme , recèle quelques bons moments spoiler: (fuite dans la jungle, saut dans une cascade, combat pendant un orage...) et les décors en extérieur sont magnifiques. Mais le film souffre d'un manque de rythme. Beaucoup de scènes nocturnes, de discussions théologiques et surtout de visions surnaturelles amènent à une baisse d'intérêt. Et même si la scène finale est réussie et poignante, on reste sur une impression mitigée. "Ni chaînes ni maîtres" est un film audacieux et nécessaire, mais pas tout à fait abouti.
Film vraiment excellent, on est tout de suite plongé dans un univers qu’on ne quitte pas avant la fin de la séance. Une film français avec une histoire très touchante et bouleversante.
L’esclavage est une abomination dont il reste toujours des traces douloureuses dans les sociétés modernes. Toutefois, même si le cinéma américain l’évoque de temps en temps (Amistad, Django Unchained, 12 Years a Slave …), il est plus rare que le cinéma français traite ce sujet (on peut penser à Case départ mais c’est une comédie et pas un film sérieux). Cependant, Simon Moutaïrou réussit pour son premier film en tant que réalisateur à retranscrire toute l’horreur que représentait l’esclavage. Réunissant des acteurs français (les plus connus étant Camille Cottin et Benoît Magimel) et africains (peu connus chez nous mais qui peuvent avoir une carrière cinématographique assez fournie tels que Ibrahima Mbaye qui tient le rôle principal), Ni chaînes ni maîtres est une bonne retranscription de cette époque qui vire petit à petit au survival (on peut même penser au premier Rambo par moments). Le film tient en haleine assez longtemps mais, hélas, l’aspect confus des scènes d’action (cédant à la mode des gros plans en caméra portée qui semble souvent vouloir masquer une incapacité à les représenter ou un manque de budget) et un certain essoufflement vers la finspoiler: (une fois que les chasseurs menés par le personnage incarné par Camille Cottin soient morts) amoindrissent la force des débuts. Ni chaînes ni maîtres est donc un film imparfait qui arrive malgré tout à illustrer avec force une des plus grosses taches de l’Histoire occidentale.
Titre choc pour cette oeuvre chic sur l'esclavage à la française. Le pays des droits de l'homme a eu effectivement bien du mal à s'affranchir de cette main d'oeuvre facile et peu onéreuse. Un film honnête au casting de luxe mais engagé et convaincant. Plutôt réussi dans les scénes de poursuite; nettement moins convaincant dans les séquences "dreamland", où le film bascule dans une sorte de documentaire d'Arte mais des mauvais jours.
Il y aurait beaucoup de choses à dire notamment, pourquoi parler plus de la chasse que de la vie sur la plantation ? À la fin je me suis dit que j'aurai bien aimé que l'on voit le avant et le moment de l'invasion... Bref en fait ce film est juste nécessaire, il nous bouleverse (la fin..), nous questionne, nous donne envie de (re) découvrir l'histoire. Dénoncer les dérives et atrocités du passé c'est nécessaire, ce sera jamais assez traité, c'est valable pour tous les crimes, génocides etc...
super film, vu hier soir... dur à regarder par moments du fait de la violence des actes commis mais c'est la réalité historique, il faut savoir la regarder en face ... sinon sujet très bien traité, excellente interprétation et suspens efficace. A voir absolument.
Un film touchant et fort qui met en lumière le quotidien des marrons de l'île Maurice et tel qu'il devait être un peu partout dans le monde et notamment dans l'île proche de Le Réunion où mes ancêtres se trouvaient malheureusement derrière les fusils comme j'ai pu les lire dans des archives de comptes-rendus de chasses aux marrons. Puissant, les images sont brutes, crues et le spectateur est horrifié par la violence gratuite des colons envers des peuples nombreux et d'origines africaines diverses. Un film à voir avec des avertissements envers les personnes les plus sensibles. Le meilleur film sur l'esclavages au même niveau qu'un Amistad ou La couleur pourpre.
Ni chaînes ni maîtres est une très belle surprise, une œuvre qui prend pour sujet douloureux l'esclavage pratiquée par la France dans les îles qu'elle a colonisée (ici l'Île Maurice) et sur lesquelles elle a fait venir des hommes et des femmes issues de différentes ethnies pour les réduire en esclavage, au profit des propriétaires terriens. Ces derniers n'hésitant pas à puiser dans la bible pour justifier leurs actions, comme cela est montré dans une scène glaçante de dîner. Dans ce survival captivant qui prend parfois des airs de Apocalypto, on découvre deux acteurs charismatiques Ibrahima Mbaye Tchie et Anna Thiandoum, très justes et émouvants dans leur duo père-fille. La reconstitution historique est crédible, la nature luxuriante est tantôt un enfer, tantôt un paradis, tous les acteurs sont bons. Très recommandé !
Malgré quelques longueurs, un film puissant, à la réalisation soignée, qui aborde sans détour le terrible thème de l’esclavage. Camille, Cottin, très juste, Benoit Magimel égal à lui-même : très moyen, toujours le même ton, toujours le même jeu. Film utile, pour ne pas oublier.