Le sujet abordé dans ce film est d'une importance cruciale, et pour ma part, j’apprécie énormément ce genre de films qui mettent en lumière la face sombre de l’histoire de notre pays. Ce sont des thèmes essentiels qu’il ne faut surtout pas oublier, et ils méritent d’être connus de tous.
Le film retrace les conditions inhumaines que vivaient les esclaves à cette époque, en suivant la fuite d’un père qui tente désespérément de retrouver sa fille, elle-même en cavale. Le réalisateur s’est particulièrement impliqué dans ses recherches historiques, et cela se ressent à l’écran. Il parvient à retranscrire avec un réalisme poignant les horreurs de cette période, tout en intégrant la culture, les croyances des esclaves, et en faisant parler la majorité des dialogues en Wolof, ce qui renforce l’immersion. Le tournage a majoritairement eu lieu sur l’île Maurice, renforçant le réalisme puisque c'est cette même île, alors appelée l’île de France, qui sert de décor au récit.
On ressent que ce projet tient à cœur au réalisateur, qui est d’ailleurs franco-béninois. L’esclavage fait partie de l’histoire du Bénin, et il a su capturer avec force et authenticité la lutte de ces hommes et ces femmes pour leur liberté, une des grandes forces du film. Malheureusement, malgré ce réalisme et cet engagement, certains aspects de l'intrigue souffrent d’un manque de développement. De nombreux personnages et sous-intrigues ne sont pas suffisamment exploités, ce qui diminue, selon moi, l’intérêt global pour le spectateur.
Le film semble également divisé en deux parties distinctes. La première est captivante, choquante, nous plongeant immédiatement dans l'ambiance sombre de l’époque. Cependant, lorsque la chasse à l’esclave commence, l’intensité s'affaiblit, même si certaines scènes marquantes et une superbe photographie rattrapent le tout.
Du côté des acteurs, Ibrahim Mbaye porte clairement le film avec une performance impressionnante, incarnant le personnage le plus marquant de l’histoire. Camille Cottin joue quant à elle le rôle d’une chasseuse d’esclaves, un personnage ayant réellement existé au XVIIIe siècle. Sa performance est tout aussi frappante et apporte une profondeur à son rôle. Vassili Schneider, que j’avais découvert dans Le Comte de Monte-Cristo, se démarque à nouveau dans un registre totalement différent, confirmant l'étendue de son talent. Enfin, je tiens à mentionner Benoît Magimel. Bien que j’apprécie cet acteur, son rôle dans ce film est assez secondaire. Cela m’a déçu, car la promotion du film laissait entendre qu'il aurait un rôle plus central. Je comprends que son image ait été mise en avant pour attirer du public, mais c'est un peu dommage.
Je vous recommande vivement d’aller voir ce film. Il aborde un sujet d'une grande importance, et malgré quelques défauts, il mérite d’être vu pour sa représentation historique et les performances de ses acteurs.