Ces temps derniers, je pensais avoir touché le fond avec Coupez ! et Les Crimes du Futur. Mais non, il y avait encore un palier à descendre : Arthur : la malédiction ! Passons sur le scénario, que l'on doit à Luc Besson, et qui a l'originalité d'un parasol sur une plage au mois d'août. Huit copains d'environ 18-20 ans, fan des minimoys, partent passer le week-end dans la maison où a été tourné le film du même Luc Besson, Arthur et les minimoys. Les pires horreurs vont leur arriver et, au bout du compte, ils ne sont plus que trois à rentrer à la maison, les autres étant morts dans des conditions toutes plus convenues les unes que les autres. N'est pas Drew Goddard qui veut et il ne suffit pas de récupérer tous les poncifs des films d'horreur pour en réaliser un d'efficace en forêt de Rambouillet ou de Fontainebleau. Le film est ennuyeux et agaçant à plus d'un titre : l'image qu'il donne de la jeunesse. Je veux bien admettre que nos jeunes ne soient pas d'un intellectualisme et d'un sens des responsabilité très étendus, mais il y a des limites ! Des dialogues d'une indigence effrayante, des idées d'une pauvreté affligeante sont le seul apanage de cette bande de copains qui présentent tous les lieux communs les plus éculés : le jeune de banlieue, Noir de surcroît, le couple de gays, l'intello de service, le couple mignon et qui se découvre, la fille au visage ingrat qui compense pas son sens de la technique..... Par ailleurs, c'est un film éminemment raciste et je m'étonne que les associations de la bien-pensance et les "wokes", toujours prêts à sauter sur le moindre manquement au politiquement correct, ne se soient pas encore manifestés. Les jeunes qui commettent ces abominations sont tous Noirs et viennent tous de banlieue ! Ils occupent leurs week-end en massacrant leurs semblables ! Puis il y a ce culte que Besson se rend à lui-même : cette bande de jeune n'a vécu, ne vit, et n'aurait vécu - si la mort ne les avait pas frappés - que pour le souvenir ému des minimoys dont Besson fut, via ses albums de BD et son film de 2006, l'auto-proclamé génial créateur. Personnellement, je n'ai jamais eu l'impression que la génération qui avait 7-12 ans en 2006 soit hantée par le souvenir des étranges petites créatures, bien oubliées aujourd'hui. Enfin, le scénario, déjà indigent, atteint les sommets de l'invraisemblance à la fin : lorsque la gendarmerie, tardivement prévenue par le garde-forestier, une brute épaisse qui semble avoir eu une lueur d'humanité, arrive sur les lieux, le chef du détachement informe les trois survivants que, chaque week-end, ces jeunes de banlieue viennent là se livrer à des jeux de rôle (il y a eu Batman, apparemment) et trucident leurs victimes. Mais alors pourquoi les forces de l'ordre, visiblement très informées, ne dépêchent-elle pas des pandores aux portes de ces lieux afin d'empêcher que de telles abominations se perpètrent ? On sait que la police est débordée, mais tout de même ! Bref, un authentique navet qui, à certains moments, plonge dans un tel ridicule, qu'on ne peut s'empêcher de rire. Mais était-ce là le but poursuivi par Grossmann et Besson ?