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FaRem
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3,5
Publiée le 28 septembre 2023
De l'idylle au cauchemar... On dit que l'amour ne prévient pas et Blanche ne s'attendait pas à tomber sur un homme dont elle allait tomber follement amoureuse ni de ce qui allait suivre... Valérie Donzelli raconte la descente aux enfers d'une femme devenue prisonnière d'une relation abusive et toxique, et explore les différentes étapes et les mécanismes de cette emprise. Un drame utile et important aux airs de thriller tant il prend souvent aux tripes avec des scènes intenses et stressantes. Virginie Efira est une fois de plus bluffante dans ce rôle. Je continue de penser que c'est l'une des meilleures reconversions qu'on ait vues ces dernières années. Quant à Melvil Poupaud, il est terrifiant. Entre chantage affectif et manipulation psychologique en tout genre pour inverser les rôles, "L'amour et les forêts" est un film glaçant, puissant, angoissant et difficile à l'esthétique soigné. S'il ne sort jamais des sentiers battus, c'est un film rondement bien mené qui réussit tout ce qu'il entreprend.
Blanche semble vivre le parfait grand amour depuis qu’elle a rencontré Grégoire. Ils emménagent ensemble et elle ne tarde pas à tomber enceinte. Ils déménagent, contraignant Blanche à s’éloigner de sa famille et de sa sœur jumelle. Mais lorsque le verni commence à se craqueler, elle finit par se rendre compte qu’elle est sous l’emprise de celui qu’elle aime…
Valérie Donzelli (La Guerre est déclarée - 2010) adapte le roman éponyme d’Éric Reinhardt et nous entraîne en plein cœur d’une chronique toxique, celle d’une femme sous l’emprise de son mari, un pervers narcissique et possessif. Le spectateur assiste impuissant à la dérive du couple en découvrant l’engrenage de cette relation malsaine.
L’Amour et les forêts (2023) prend alors des allures de thriller hitchcockien avec cette histoire d’emprise mentale faisant voler en éclat ce couple bien sous tous rapports (du moins, en apparence). Superbement incarné par Virginie Efira & Melvil Poupaud, tous les deux se complètent à merveille.
La construction narrative est judicieuse d'un point de vue militant car elle met en place la pédagogie autour d'un avocat qui écoute, puis conseille sans jugement. Ce qui impressionne c'est ce récit particulièrement méticuleux dans la description psychologique et la méthode "innée" du pervers narcissique qui prend une ampleur singulière grâce à l'interprétation presque démoniaque de Melvil Poupaud, aussi subtile que terrifiante. Face à lui une victime, trop innocente sans doute au début, trop soumise aussi mais qui va aussi savoir se réveiller seule incarnée par une Virginie Efira déchirante. Par contre, on ne comprend pas très bien le choix de la jumelle puisqu'on s'attend forcément à une complicité particulière et déterminante alors que pas du tout, la relation n'est jamais dans l'interraction restant en retrait. Par là même on pense aussi à la collègue qui s'avère accessoire jouée par une Romane Bohringer sous-exploitée. On pense beaucoup au chef d'oeuvre "Jusqu'à la Garde" (2018) auquel il donne une autre facette des violences conjugales. A voir et à conseiller. Site : Selenie.fr
C'est un film à message ! J'ai toujours eu le sentiment que les films à messages ne servaient à rien, d'autant qu'ici ce qu'on veut faire passer c'est spoiler: "Les violences conjugales, c'est pas bien !" (je schématise) Mais vous en connaissez, vous, des gens qui trouvent que les violences conjugales c'est bien ? Répondons d'abord à certaines critiques portant sur la prétendue invraisemblance des situations. Ben non ce n'est pas invraisemblables, les doux agneaux du flirt qui deviennent des beauf violents après le mariage ça existe. Des femmes qui supportent ça existe et des femmes qui vont tirer un coup ailleurs pour se changer les idées ça existe aussi. Non si le film n'est pas bon par-delà son aspect didactique et sa prévisibilité c'est pour d'autres raisons. Déjà il y a une erreur de narration impardonnable, c'est d'avoir traité le sujet en flashback ! Pour foutre en l'air le suspense on n'a jamais trouvé mieux. Et puis certaines scènes sont ratés spoiler: (l'étranglement) . Côté acteurs, Poupaud à du mal à convaincre. Mais Virginie Efira est tout simplement rayonnante. Quant aux hypocrites qui se scandalisent de l'avoir vue à poil pendant moins d'une minute, je les plains, La tartufferie se porte décidemment fort bien en ce 21ème siècle ! Sinon le film est dispensable ou alors juste pour Virginie !
Du formidable roman d'Eric Reinhardt , les coadaptatrices Valérie Donzelli et Audrey Diwan (beau duo) n'ont pas tout pris mais conservé une grande partie de sa trame, tout en gardant son esprit. Le film est une réussite, dans une forme classique de flashbacks enchaînés, qui ouvrent la voie à un thriller de plus en plus anxiogène, au fil des minutes. Ce qui se joue dans L'amour et les forêts est de l'ordre de l'intime au sein d'un couple, quand une relation devient toxique alors que l'un des deux perd le contrôle, à cause des démons de l'autre, et est soumis à un rapport du type bourreau/victime. L'emprise est un sujet difficile à traiter, même si l'on commence à en connaître les tenants et hélas les aboutissants, et Valérie Donzelli parvient à parfaitement raconter le basculement, au moment où le harcèlement prend le dessus, sur toute autre considération. Virginie Efira, digne d'une héroïne hitchcockienne, livre une nouvelle prestation époustouflante, au côté d'un Melville Poupaud dont on ne louera jamais assez le jeu élaboré, qui rend crédible son évolution psychologique. La mise en scène de Valérie Donzelli, élégante dans les moments légers et puissante dans les scènes de tension, s'avère particulièrement juste pour trouver un équivalent cinématographique à l'excellence littéraire de Reinhardt, intraduisible tel quel sur un écran. Que Le livre et le film soient des œuvres bien distinctes dans leur voisinage et leurs correspondances, c'est un fait, mais il est toutefois évident qu' elles se complètent et s'unissent à merveille.
Le récit prenant et glaçant d’un enfer conjugal à travers l’emprise toxique et crescendo du pervers narcissique, porté par l’excellent couple Virginie Efira/Melvil Poupaud.
« Le chagrin s’enfonçait dans les âmes comme un hurlement doux » J’ai retenu cette jolie phrase dans le récit de cette femme qui s’enfonce dans la maltraitance. Le film a une forme très originale qui nous tient en haleine. Je n’ai pas compris l’intérêt d’avoir une jumelle… Pourtant malgré cette mise en scène très tendue et le jeu des acteurs, j’ai été déçu de revoir grosso modo une version différente de « jusqu’à la garde » mais sans atteindre la force prodigieuse de cet opus. Peut-être que la forêt dont on parle me donnait des envies de Lady Chatterley…….. On en est loin même si les débuts sont toujours plein de promesses.
Blanche rencontre Grégoire, et vit le conte de fée. Mais au fil des années, cet amant devenu époux et père de famille dévoile son vrai visage. Celui d'un mari colérique, contrôleur, pervers, qui étouffe sa femme. "L'Amour et les forêts" n'est certainement pas le premier film à traiter de ce sujet, malheureusement commun. Mais il le fait avec les honneurs. D'abord grâce à ses comédiens et leur personnage. Virginie Elfira est touchante en épouse dont le bonheur craquelle, et en vient à vivre un cauchemar absolu. Melvil Poupaud est assez génial en mari horrifiant, qui aime sincèrement sa femme, mais ne peut envisager qu'elle échappe à son contrôle. La mise en scène et la dialogues en rajoutent parfois une couche (il faut le voir, en costard noir serré et col roulé, déambuler de manière menaçante dans l'hôpital !), mais il ne faut pas oublier que le récit est raconté de puis de vu de Blanche, ceci expliquant cela. Toujours est-il qu'il s'agit d'un excellent méchant de cinéma. Ensuite, la mise en scène inspirée. Valérie Donzelli joue sur des couleurs & éclairage (dont un étrange rouge qui n'est pas sans rappeler le cinéma de Martin Scorsese !). S'amusant à donner aux premières scènes un grain qui évoque la pellicule des années 70/80. Mais surtout, elle sait gérer la pression, et retranscrire par des effets de montage l'état d'esprit de son héroïne. Côté scénario, cela fonctionne bien, avec cette tension qui monte crescendo à travers les années. Néanmoins il y a tout de même quelques facilités ou étrangetés dans le récit. spoiler: L'éloignement de la famille qui parait brutal. Un mari ultra-contrôleur, intelligent et méticuleux... qui ne pense pas à vérifier ou espionner le téléphone de sa femme ? Et une soeur jumelle qui n'aura pas beaucoup d'utilité dans l'intrigue.
Sans compter une invraisemblance énorme... spoiler: Franchement, qui aime les endives au jambon ?!
"L'Amour et les forêts" n'en demeure pas moins un drame psychologique très solide, qui aidera peut-être certains à prendre conscience de leur emprise...
Il serait difficile de décrire ce qu'éprouve une femme victime de violences conjugale. Ça l'est d'autant plus lorsque celle-ci ne pense pas l'être et qu'elle mérite la toxicité de son conjoint. Après déjà de beaux films à son actif, Valérie Donzelli s'attaque à ce sujet poignant avec deux pointures du cinéma français : Virginie Efira et Melvil Poupaud. Avec un peu de maladresse et beaucoup de démonstrations, la réalisatrice s'immisce dans l'intimité d'un couple et nous hante dans ce thriller psychologique. Car c'est bien du pouvoir des mots qu'il est question et non de maltraitance physique. Si chacun ne peut qu'être d'accord avec le combat qu'il reste à mener, Efira et Poupaud font leur part avec une prestance glaçante.
Depuis le charmant La reine des pommes et le très réussi La guerre est déclarée, plus rien de bon venant de Valérie Donzelli réalisatrice pour moi (mais Notre Dame pas si mal). Entre la sélection à Cannes, la bande-annonce et le casting j’ai essayé de faire abstraction de mon à priori. Malheureusement, je n’ai pas adhéré. Entre une mise en scène plutôt mole et un scénario qui ne décolle que vers la fin, je n’ai retenu que la direction d’acteurs. Virgina Efira est bien sûr très bien, c’est un pléonasme, mais n’apporte rien de vraiment nouveau à sa palette. Proportionnellement, j’ai trouvé Melvil Poupaud beaucoup plus impressionnant, en tout cas avec le rôle le plus intéressant. Il joue parfaitement ici le salopard. Bref, un film dont j’attendais beaucoup mais devant lequel je suis resté sur ma faim. Je n’ai pas ressenti l’oppression et l’étouffement annoncés. Confirmation donc que Valérie Donzelli n’est plus ce quelle était…
Malgré un titre qui ne donne pas vraiment envie, ce film, réalisé par Valérie Donzelli et sorti tout récemment, est la bonne surprise cinématographique de la semaine ! Adapté du roman homonyme d'Éric Reinhardt, le film raconte l'histoire d'une femme, Blanche, qui est de plus en plus sous l'emprise de son mari, Grégoire. Le film est donc "à la mode" si je puis dire dans le sens où nous vivons à une époque dans laquelle la parole féminine se libère de plus en plus, ce qui est évidemment une très bonne chose. Mais ce n'est ça qui le rend bien, des tas de films tentent de surfer sur cette "mode" féministe sans y parvenir ou alors avec de gros sabots, ce qui est encore pire, mais ici, le film dresse froidement le portrait d'une victime parmi tant d'autres. Non pas de femme battue mais d'une femme sous l'emprise d'un mari abusif psychologiquement et vivant ainsi une relation toxique, tout simplement. Ce qui en est d'autant plus effrayant ! Eh oui car les coups subis sont ici psychologiques et il est assez compliqué de retranscrire cela correctement au cinéma, sans tomber dans l'excès. Et ici le film passe notamment par une excellente montée en puissance que nous vivons du point de vue de Blanche qui mène au départ une vie de couple heureuse et puis dont le mari devient de plus en plus envahissant. Le film parvient par exemple à rendre angoissant une sonnerie de téléphone ou un bruit de couloir ; nous sommes directement placés à la place de la victime. Ce pourquoi le film est d'ailleurs d'autant plus intéressant car il est important ! Même si cela reste une fiction, c'est une réalité pour beaucoup de femmes (et d'hommes aussi d'ailleurs qui peuvent vivre ce genre de relation toxique) ; il est donc important d'y être exposé frontalement. Surtout que les acteurs sont ici très bons, ce qui participe bien évidemment à la qualité globale du film. Nous retrouvons effectivement Virginie Efira dans un double-rôle qu'elle interprète très bien et puis Melvil Poupaud dans la peau d'un pervers narcissique qui arrive vraiment à rendre son personnage détestable. D'ailleurs, plusieurs fois, on a envie de donner des claques au mec, de lui hurler dessus, le film arrive à faire passer son spectateur par de nombreux états émotionnels différents dont la peur mais surtout la colère. "L'Amour et les Forêts" est donc un thriller psychologique particulièrement efficace à découvrir absolument !
L'amour et les Forêts. Film dramatique sur le thème des hommes traumatisant leur femme par la violence psychique et physique. Bien dans l 'ensemble. Trois étoiles et demie.
Un Drame coécrit et parfaitement dirigé par Valérie Donzelli, brillamment interprété par Virginie Efira. Mais quel torture émotionnelle que de suivre durant près de deux heures les agissements d'un pleutre possessif limite psychopathe joué par Melvil Poupaud. Ce film, ou monte crescendo un climat malsain, nous offre en effet de nombreuses scènes de violence psychologiques qui deviennent rapidement insupportables. Un film que j'ai aimé, mais mal aimé.
La trentaine bien entamée, Blanche Renard (Virginie Efira) peine à se remettre d'un chagrin d'amour quand elle revoit Grégoire Lamoureux (Melvil Poupaud), un ancien camarade de lycée, et en tombe immédiatement amoureuse. Les décisions s'enchaînent au rythme de leur folle passion : le mariage, le premier enfant, le déménagement de Normandie où Blanche a ses racines vers la Lorraine où Grégoire a obtenu sa mutation... Mais bientôt, Blanche réalise la jalousie pathologique de Grégoire et l'emprise toxique qu'il exerce sur elle.
Je suis allé voir à reculons "L'Amour et les Forêts", qui est sorti depuis trois semaines et que tous mes amis cinéphiles ont déjà vu et abondamment commenté. Pourquoi cette réticence ? Parce que sa bande annonce me donnait l'impression d'en connaître par avance tous les rebondissements.
J'ai finalement cédé à mes préventions et pris mon ticket. Je me suis retrouvé dans une salle encore bien pleine (preuve que les spectateurs aiment toujours le cinéma ou fuient la canicule ?), très majoritairement féminine (signe que le sujet du film les touche particulièrement ou que le charme vénéneux de Melvil Poupaud exerce sur elles plus d'attirance que sur les spectateurs masculins celui de Virginie Efira ?).
Mes préventions ont-elles été réfutées ? Pas vraiment. Au contraire. J'ai passé le film à maugréer, comme le vieux scrogneugneu que je suis. J'ai lu quelque part que L'Amour et les Forêts évitait le piège du film à thèse. Eh bien, j'aurais écrit exactement le contraire : le sixième film de Valérie Donzelli ("La guerre est déclarée", "Marguerite et Julien", "Notre dame") aurait parfaitement introduit le débat que "Les Dossiers de l'écran" aurait consacré à la masculinité toxique et à l'emprise. Car c'est son sujet, son seul sujet, son unique sujet.
Certes, il le traite bien. Mais il le traite sans l'ombre d'une surprise ou d'un pas de côté (et qu'on ne m'oppose pas l'idylle sylvestre de Blanche avec un bel inconnu rencontré sur un site en ligne). Ainsi du premier tiers du film où on voit la passion naître entre Blanche et Grégoire dont on sait par avance qu'elle sera bientôt obscurcie par la jalousie dévorante de Grégoire. Ainsi des deux derniers qui dissèquent lentement le chemin de croix vécu par Blanche.
Il y avait peut-être un suspense que la bande-annonce n'éventait pas : Blanche finirait-elle par mourir entre les mains de Grégoire, ajoutant son nom à ceux des centaines de femmes, de toutes conditions et de tous milieux, qui meurent chaque année sous les coups de leurs maris ? Ce suspense là est nié par la construction même du film en flashbacks avec une Blanche bien vivante qui se confie à l'avocate qui la défendra dans le procès qui l'opposera à Grégoire (PS : pour être tout à fait honnête, c'est plus tard qu'on découvre que cette femme est avocate et on pourrait imaginer qu'elle exerce une autre profession, qu'elle soit par exemple la policière ou la juge d'instruction chargée d'interroger Blanche après qu'elle aurait tué Grégoire).
Je l'ai dit, le film se tient. Ses acteurs sont évidemment parfaits. Virginie Efira décroche déjà sa nomination aux prochains Césars avec le talent qui la caractérise à se glisser dans des rôles de femmes ordinaires avec lesquelles l'identification est non seulement immédiate mais aussi très valorisante (qui ne rêverait pas de lui ressembler ?). Melvil Poupaud a depuis toujours ce mélange de force et de faiblesse, de virilité brutale et de sexualité ambigüe, qu'Ozon a su si bien exploiter. Je ne sais lequel des deux est plus talentueux et se glisse le mieux dans son personnage.
Mais aussi bien joué soit-il, "L'Amour et les Forêts" ne m'a pas touché, faute de sortir d'un scénario tracé d'avance.
Superbe film sur le harcèlement psychologique dans le couple... alors j'avoue ça part plutot mal car j'ai trouvé les premières minutes du film assez spécial et je me suis dit que le film allait être assez bizarre (comme souvent avec Mme Donzelli) mais finalement pas du tout ! Déjà Virginie Efira joue super bien (et ca doit être vrai car je ne l'aime pourtant pas beaucoup à la base mais là je l'ai trouvée bluffante) et surtout l'intrigue est vraiment excellente ! On voit vraiment la manipulation et la domination se mettre en place du coté du mari et plus ça va et plus on est mal à l'aise tant l'enfer que vit la pauvre Blanche fait mal au cœur... de toute façon ce thème là ne laisse jamais indifférent et là, l'approche est un peu différente car on a affaire uniquement à du harcèlement moral, à de l'acharnement même jusqu'à épuisement et c'est vraiment malaisant ! Un très beau film à voir absolument !