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    Here – Les plus belles années de notre vie
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    77 critiques spectateurs

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    Chris58640
    Chris58640

    208 abonnés 756 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 novembre 2024
    Le tout dernier long-métrage de Robert Zemeckis ne ressemble à aucun autre film que je connaisse. Dans sa forme, on est clairement dans un exercice de style. En effet, durant 1h45 la caméra ne bougera pas d’un millimètre : plantée à un endroit précis, spoiler: elle ne s’autorisera un travelling que durant la toute dernière minute du film.
    Devant son objectif défile en forme de patchwork plusieurs périodes qui s’entremêlent dans un joyeux désordre. A l’aide de carrés, les plans s’enchainent, nous faisant changer perpétuellement d’époque, de décor, de personnage. Chaque scénette ne dure que quelques minutes, et elles évoquent des moments clefs dans la vie des occupants des lieux. Partant de ce principe, il fallait à Robert Zemeckis un excellent décorateur, un excellent costumier (et aussi un très bon coiffeur !) et une équipe de montage inventive. Comme devant sa caméra il fait défiler des époques très différentes (le film commence à la fin du crétacé quand même !), les époques devaient être parfaitement rendues dans les détails visuels et c’est particulièrement bien réussi. Il a utilisé l’intelligence artificielle pour rajeunir ses personnages, comme l’avait fait Spielberg avec Harrison Ford dans le dernier « Indiana Jones ». Ici, il s’agit de faire rajeunir Robin Wright et Tom Hanks respectivement à l’époque « Santa Barbara »pour elle et « Big » pour lui ! Comme c’est essentiellement leur destin à tous les deux qui sert de fil rouge au film, il a fallu les rajeunir pour les faire doucement vieillir au fil des scénettes. C’est quand même assez bluffant à voir, même si je comprends qu’on puisse nourrir des réserves parfois sur le procédé et les les limites que l’on doit lui fixer Mais ici, rien de dérangeant, c’est juste impressionnant de revoir des ceux comédiens tel qu’on les a connu dans les années 80. Les différentes histoires ont beau être mélangées, elles sont malgré tout racontées chronologiquement : spoiler: des amérindiens tombent amoureux puis fondent une famille, des aristocrates anglais redoutent une révolution américaine qui finit par survenir et les submerger, un aviateur casse-cou du début du XXème siècle finit par succomber non pas à un crash aérien mais à la grippe espagnole, un inventeur fait fortune en pleine guerre mondiale avec un fauteuil relaxant, un couple afro-américain traversent l’époque COVID non sans chagrin, etc…
    Et dans un coin du salon, un poste de télévision donne des indices temporels : une série TV, une soirée de réveillon, un évènement historique, un cours d’aérobic, comme cela, on n’est jamais perdu au milieu de ce grand puzzle temporel. Le XIXème siècle est le grand absent du film, pas de Guerre de Sécession par exemple, et on se demande un peu pourquoi : même si « Here » n’a surement pas vocation à être un catalogue exhaustif, ça interroge un petit peu. C’est la destinée de Richard et Margaret qui sert de fil rouge au scénario, même si l’histoire des parents de Richard (Rose et Al) prend aussi beaucoup de place. Comme il l’avait fait dans « Forrest Gump » mais d’une manière différente, Zemeckis fait défiler l’Amérique d’après-guerre sous sa caméra : les parents vieillissent, les amours naissent puis se fanent, les enfants quittent le nid spoiler: (ou pas),
    les illusions se perdent, les regrets se font plus aigus, les premiers signes de l’âge se font sentir. On pourra objecter que si la forme est ludique, inventive et originale, le fond est très mince. A part quelques bribes (le passage contemporain sur la question raciale par exemple), on reste perpétuellement à hauteur de petite vie tranquille de la middle class américaine qui vit dans une grande maison (selon les standards européens !) et tire un peu le diable par la queue. Si tout sonne juste dans l’histoire de Richard et Margaret, on reste dans malgré tout à la surface des choses, aucun sujet grave n’est réellement abordé. « Here » c’est avant tout un empilement de tranches de vies américaines, des vies toutes simples. Le film ne cherche pas à être autre chose que cela, il faut l’accepter comme tel sous peine de trouver l’exercice de style un peu vain. Le casting est pléthorique et outre la toujours merveilleuse Robin Wright et le parfait Tom Hanks, on soulignera la composition de Paul Bettany, Kelly Reilly, David Fynn ou encore Michelle Dockery (qui n’en a pas encore fini visiblement des rôles à costume), tout le casting est très bien même si on peu regretter que certaines époques aient été un peu sacrifiées au profit d’autres. « Here » est donc une sorte de curiosité cinématographique à découvrir, le film est ludique, on ne voit pas le temps passer car on ne reste que quelques minutes à chaque fois sur chaque scénette. On sourit souvent, on est émus parfois, on regarde défiler avec plaisir toutes ces vies si différentes et si semblables.
    PASCAL C
    PASCAL C

    8 abonnés 174 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 11 novembre 2024
    Loa Tsue a dit " ce qui devrait être parfois n'est pas". C'est exactement ce qui caractérise ce film alors qu'il devrait en être empli à faire pleurer Margot, il ne dégage aucune émotion. On s'ennuie ferme à part 2 séquences sortent du lot : l'inventeur et le père noir qui explique la vie à son fils.
    Gotje Kej
    Gotje Kej

    1 abonné 10 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 novembre 2024
    L'histoire d'un endroit, depuis les dinosaures jusqu'à aujourd'hui. Une caméra fixe spoiler: ou presque
    pendant 1h40, qui retrace la vie de plusieurs familles (et surtout une en particulier) dans une maison chargée d'histoire.
    Du très grand Zemeckis, avec Robin Wright et Tom Hawks au top. Une musique incroyable, qui nous fait passer par toutes les émotions.
    Si vous avez adoré Forrest Gump, courrez voir Hère !
    bobillaut
    bobillaut

    10 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 novembre 2024
    Encore un excellent film de Robert Zemeckis !
    À travers un cadre unique (le salon d’une maison où le terrain avant la construction de celle-ci), nous suivons l’histoire de ce lieu à travers les siècles, mais surtout l’histoire de Richard (Tom Hanks) et de Margaret (Robin Wright).
    Les histoires évoquées à différentes périodes se répondent à travers un système de cadres et de fondus très imaginatif et donnant une dynamique à l’évolution de l’histoire principale. Les émotions sont bien présentes, on passe des rires au larmes.
    Ne laissez pas passer ce très beau film ; précipitez vous en salle et rendez justice à l’inventivité de Robert Zemeckis.
    SA Ni
    SA Ni

    1 critique Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 11 novembre 2024
    Un film qui consiste en une succession de clichés usés jusqu'à la corde sensés tirer quelques larmes aux spectateurs américains (plutôt démocrates ou républicains modérés). Le ressort dramatique entre Tom Hanks et Robin Wright est le même que celui utilisé dans Forrest Gump : spoiler: le mari un peu benêt qui n'ose pas quitter sa maison de famille alors que sa femme aurait voulu vivre une autre vie. Elle finit frappée par la maladie... Ils ont mené une vie médiocre mais au final ils ne regrettent rien car tous leurs souvenirs sont dans cette maison, et c'est grâce à celle ci qu'elle ne perd pas complètement la mémoire...

    Petite source d'agacement supplémentaire : spoiler: les indiens sont montrés comme de gentils sauvages qui sont capables d'amour et d'honorer leurs morts et on passe allègrement à la maison coloniale du frère de Benjamin Franklin, bâtie sur le même décor, sans ne serait-ce que suggérer que les seconds ont exterminé les premiers.
    Faudrait pas passer pour des wokes quand même...
    Ne perdez pas votre temps.
    ConFucAmuS
    ConFucAmuS

    525 abonnés 951 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 novembre 2024
    On était sans nouvelle de Robert Zemeckis depuis 2018. À la place, un homonyme lui a subtilisé le fauteuil de réalisateur pour des commandes au mieux insipides (Sacrées Sorcières) sinon totalement honteuses (Pinocchio). Appelez ça déni si vous voulez, autrement merci d'expliquer le lien entre le cinéaste visionnaire qui annonce les révolutions technologiques et ce yes-man démotivé comme Hollywood en pond dix dans l'année. C'est donc avec un vrai soulagement qu'on accueille Here, qui semble réunir les deux ingrédients d'un bon Zemeckis : film-concept et défi technique. Un plan fixe et un lieu unique pour nous faire traverser les couloirs du temps. Par delà les époques, Here mélange les personnages, les épreuves du quotidien et regarde les couches se superposer ou se briser mais jamais réellement s'effacer. Le temps file, la déco change mais l'écho du cycle de la vie est toujours perceptible. Une belle idée, qu'Here développe mais un peu tard, Cloud Atlas est déjà passé par là. La principale source de frustration étant que le dispositif n'est pas pleinement utilisé, on passe 90% du temps au XXème siècle. Et l'ensemble s'apparente à une série des images de l'Americana agréables à l'œil mais finalement peu stimulantes. Concernant le de-aging des comédiens, le résultat est globalement bon même s'il est plus réussi sur le couple Bettany/Reilly que sur la réunion attendue entre Tom Hanks et Robin Wright. Enfin, le jeu des transitions est au départ assez répétitives (avec ces cartes postales découpés sur l'image). Heureusement, Zemeckis et Éric Roth parviennent ça et là à créer de beaux moments d'humour - merci Paul Bettany - et de tendresse (la fin, évidemment). Ce n'est pas encore le grand retour du metteur en scène, mais ça en prend le chemin.
    Charlotte Charlotte
    Charlotte Charlotte

    1 critique Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 novembre 2024
    J'ai apprécié ce film. Chaque histoire sont lié les unes aux autres.
    Et l'histoire de vie principale n'est pas surfaite, surprenante, exceptionnelle ou encore dramatique. Elle est simple et ordinaire comme plus personne n'en met en scène par peur du manque d'intérêt et pourtant... Ce retour à une vie ordinaire fait tellement de bien.
    Un très beau film !
    Hardecho
    Hardecho

    1 abonné 49 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 10 novembre 2024
    Première semaine d'exploitation, pour ce film de Robert Zemeckis avec Tom Hanks un samedi en début de soirée, 10 personnes dans la salle, alors qu'à côté, il y a du Marvel qui marche bien... Je me dis que le cinéma populaire de qualité est peut-être en fin de vie. Après cette heure 45 de pensum domestique, je corrige : c'est Robert Zemeckis qui est mort! Comment un tel naufrage est-il possible? On parle du gars qui a réalisé Retour Vers Le Futur, mon film préféré avec Interstellar... Une horrible sensation de deuil m'envahit! Here, c'est l'antithèse de Forrest Gump, ce captivant récit de vie d'un candide aux capacités limitées qui, mû par une foi inébranlable et une bonne dose de chance, va connaître une existence hors du commun. Ici, on est face à des gens "normaux" qui ont tout pour réussir mais qui vont s'enliser dans les turpitudes d'une existence morne et servile, entre les 4 mêmes murs, semblables aux 4 planches d'un cercueil. Forrest Gump était une ode à la vie, Here est une ode à la résignation. Forrest Gump utilisait les nouvelles techniques d'incrustation vidéo dans le seul but de servir son histoire, Here s'appuie sur l'IA pour nous donner à voir un Tom Hanks devenu inexpressif sous sa couche de maquillage numérique et tente de masquer la platitude de son histoire derrière le faux argument du plan fixe (clairement pas la meilleure façon de dynamiser un récit!). Faux argument car Zemeckis ne tire finalement rien de ce procédé très statique si ce n'est quelques juxtapositions temporelles surtout là pour faire joli. Filmée de manière plus conventionnelle, cette histoire n'aurait même pas été digne d'un téléfilm de deuxième partie de soirée. Les tentatives de la raccrocher à la grande Histoire de l'Amérique et même de l'évolution échouent lamentablement (oh mon dieu! Ces animaux en images de synthèse tout droit sortis d'un mauvais documentaire animalier...). Une bonne scène tout de même et qui justifie à elle seule mon unique étoile : celle où un père explique à son fils de 18 ans comment survivre à un contrôle routier lorsqu'on est noir aux USA en 2024 : édifiant! Le reste du temps, je l'ai passé à prier pour que le final vienne donner une cohérence, un sens profond à tout ça. Bien au contraire : spoiler: après nous avoir asséné que la vie était une longue suite de souffrances et de renoncements, le personnage de Robin Wright, qui a passé sa vie à tenter d'échapper à ces 4 murs, reconnaît, sous l'effet d'Alzheimer, que non, finalement c'était bien en fait :
    dernier clou dans le cercueil d'un film abominable et de Zemeckis en tant que réalisateur (parce qu'en tant que personne, on lui souhaite une vie longue et heureuse... Si si, c'est possible!)
    Françoise C.
    Françoise C.

    6 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 10 novembre 2024
    Quelle déception ! Ce film ressemble plus à un catalogue pour une entreprise d’ameublement ou à une pub pour une agence immobilière ! Que venaient faire Tom Hank et Robin Wright dans cette galère ! Passez votre chemin, c’est le seul conseil que je pourrais donner...
    Aputeaux
    Aputeaux

    3 abonnés 11 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 10 novembre 2024
    pas de scénario. vide . long. film sans interet. on ne comprend pas les soit disant frets spéciaux à fuiþ
    Stefan R
    Stefan R

    26 abonnés 223 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 novembre 2024
    Here - Les plus belles années de notre vie : un film plutôt réussi avec une belle leçon de vie ! C'est bien réalisé, bien joué, bien fait même si ce n'est pas le film de l'année. De plus, J'étais un peu perdu par moment avec les retours dans le futur ou dans le passé.
    Cinévore24
    Cinévore24

    342 abonnés 699 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 novembre 2024
    "Je me souviens avoir vécu ici. Je suis bien ici."

    Robert Zemeckis a toujours été un grand expérimentateur dans le domaine cinématographique, qu'il s'agisse de mêler animation et prises de vues réelles (Roger Rabbit), d'intégrer Tom Hanks dans des images du passé (Forrest Gump), et bien sûr en expérimentant et en développant la technique de la "performance capture" (Le Pôle Express, La Légende de Beowulf, Le Drôle de Noël de Scrooge).

    Adaptant ici la bande dessinée homonyme de Richard McGuire, Zemeckis continue dans cette veine expérimentale, en utilisant notamment une technologie de "maquillage numérique" lui permettant de rajeunir les acteurs en direct sur le plateau.

    Tournant son film d'un seul et même point de vue statique, Zemeckis nous déroule un récit où les histoires et les générations s'entremêlent sans cesse, et où le temps file plus vite qu'on ne le croit.

    Des "cases" instantanées de vies, apparaissant, se superposant et s'évaporant, entre moments de joie et de tristesse, de partage et déchirement, et séparées par des années, des décennies et parfois même des siècles, démontrant les incalculables souvenirs contenus dans cette maison, lieu unique du film.

    Un dispositif narratif avec lequel j'ai eu un peu de mal une partie du film, l'humain ayant du mal à vraiment exister au sein de la technique, de par cet enchaînement un peu trop soutenu et redondant de récits qui n'ont pas suffisamment le temps d'exister pour pouvoir s'y attacher (mais peut-être que cela rejoint ce sentiment de temps qui passe trop vite ?).

    L'impression que la forme, trop présente, vient un peu trop écraser le fond, et qu'on en voit certaines ficelles, à l'image du rajeunissement numérique de Tom Hanks et Robin Wright (réunis à nouveau à l'écran, 30 ans après "Forrest Gump"), dont les visages en tant que très jeunes adultes ont d'abord bien du mal à convaincre (plus le temps avance, plus cela s'améliore).

    C'est à partir de sa seconde moitié, quand le film se pose davantage et laisse vivre certaines de ses histoires, que l'immersion se fait véritablement et que je finis par en oublier le dispositif technique.
    C'est quand les sentiments (rêves, choix, regrets) s'incarnent, que l'émotion se fait petit-à-petit plus présente, et que je me connecte au film, parce que ces sentiments, ces moments de vie bien précis me parlent et me touchent, qu'ils soient positifs ou négatifs.

    Sorti dans une certaine indifférence (ce qui est bien dommage), «Here» est un pari, faisant finalement sens dans sa manière de nous narrer son récit, nous montrant tous ces morceaux de vies à l'intérieur de l'Histoire de la vie, et ces parallèles entre chacun d'eux.

    Une façon de nous dire que nous ne sommes que de passage, et qu'il faut parfois plus prendre le temps de vivre nos propres vies.

    Une expérience audacieuse et particulière, finalement assez juste et touchante, si on se laisse immerger dans celle-ci.
    ed_loisel
    ed_loisel

    1 abonné 12 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 novembre 2024
    Si le concept de Here peut en décontenancer plus d'un, il ne laissera pas indifférent.
    On assiste à une expérience de cinéma qui met en avant notre humanité. L'émotion est donc au rendez-vous grâce à un travail de montage et de mise en scène de grande précision.
    Pascal Hesse
    Pascal Hesse

    2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 novembre 2024
    https://www.legrandmechantsouk.com/ecran-blanc/
    Le scénario de ce film est copié sur celui de A ghost story, un lent mais magnifique film fantastique sur un fantôme qui regarde des familles se suivre dans Sa maison.
    Yves G.
    Yves G.

    1 454 abonnés 3 479 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 novembre 2024
    "Here" relève un défi sacrément culotté : tourner tout un film sans jamais bouger la caméra. Un film qui ne raconterait pas une histoire censée se dérouler en deux heures, en une semaine, voire l’espace d’une vie, mais qui remonterait aux dinosaures, à leur extermination sous une pluie d’astéroïdes et à la naissance de l’humanité.

    Robert Zemeckis est le petit frère de cinéma de Steven Spielberg. Son cadet de six ans, il a réalisé des films presqu’aussi populaires que lui : la trilogie "Retour vers le futur", "Qui veut la peau de Roger Rabbit", "Forrest Gump", "Seul au monde"…. Comme James Cameron, il a toujours été fasciné par les effets visuels et les nouvelles technologies : les trucages, la performance capture, la 3D numérique, l’utilisation de l’IA….

    L’idée de "Here" lui est venue du roman graphique de Richard McGuire qui raconte l’histoire du monde de 3 500 000 000 av. J.C. jusqu’à l’an 22 175 depuis un point de vue fixe : l’angle d’un salon de Perth Amboy dans le New Jersey où l’auteur a grandi. Sacrée gageure technologique et scénaristique que Robert Zemeckis relève haut la main grâce à deux procédés. Des inserts dans l’image qui permettent de passer avec beaucoup de fluidité d’une époque à l’autre, sans jamais égarer le spectateur. Des flashbacks et des flash forward qui rompent avec la plate chronologie des histoires qui aurait été vite ennuyeuse.

    Si on l’analyse, on distingue six histoires dans "Here". La première se déroule au temps des Amérindiens ; la seconde à l’Indépendance avec Benjamin Franklin pour héros ; la troisième au début du vingtième siècle avec un pionnier de l’aviation et son épouse, terrifiée par les risques qu’il prend (on reconnaît Michelle Dockery, personnage récurrent de "Downton Abbey") ; la quatrième juste avant la seconde guerre mondiale chez un inventeur hédoniste. La dernière, la sixième, se déroule de nos jours, met en scène une famille afro-américaine (témoignage de l’évolution sociologique de la population américaine) et est marquée par la crise du Covid.

    Le cinquième épisode est le plus long. Il constitue le cœur du film. On pourrait même se demander si "Here" n’aurait pas dû se focaliser sur lui. Il s’agit de l’histoire de Richard (Tom Hanks) de sa naissance , au lendemain de la Seconde guerre mondiale, quasiment jusqu’à sa mort. Son père, ancien combattant qui peine à se réacclimater à la vie civile, et sa mère (la rousse Kelly Reilly qui enflammait L’Auberge espagnole il y a près d’un quart de siècle) s’installent dans cette maison de banlieue où Richard va naître et grandir. Faute de moyens, Richard y passera sa vie avec sa femme (Robin Wright) et sa fille sans pouvoir jamais concrétiser ses rêves d’autonomie. Richard aurait aimé être peintre ; mais il devra se résoudre à vendre des assurances pour faire vivre sa famille.

    "Here" a reçu un accueil critique très tiède. Il est sorti en catimini en France où il n’a fait l’objet d’aucune projection de presse. Ces réactions se comprennent : on peut trouver le film un peu long, une fois dissipée la curiosité suscitée par son parti pris culotté. On peut lui reprocher sa multiplicité d’histoires inégalement développées, seule celle de Richard, de ses parents et de Margaret étant réellement creusée. On peut aussi éprouver un malaise face aux effets spéciaux utilisés pour rajeunir outrancièrement Tom Hanks et Robin Wright. Pour autant, j’avoue avoir pris beaucoup de plaisir à ce film dont le scénario sans temps mort m’a tenu en haleine de bout en bout. Et j’ai trouvé la toute dernière scène particulièrement émouvante.
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