Le cinéma islandais, qui est moins présent depuis quelques années sur nos écrans, est souvent synonyme de poésie, d'absurde, d'humour, sans oublier son hommage permanent aux splendides paysages du pays, en hiver ou pas. Zone(s) de turbulence est cependant un produit mixte, pas pur aquavit, puisque parlé en anglais, avec une majorité d'acteurs non-islandais. Un film sur l'aviophobie, l'idée est un peu courte quand même, ou alors il eût fallu des personnages un peu moins caricaturaux, dont on ne possède pas suffisamment d'éléments pour s'intéresser à leur sort. L'aventure manque de piquant sur la longueur du vol, à peine digne de quelques sourires, avant de s'emballer soudainement, une fois touché le plancher des vaches (ou plutôt des moutons) islandais. Là, le délire s'installe vraiment, souvent à base de provocation (le film lorgne le cinéma de Ruben Östlund, sans avoir les capacités de soutenir la comparaison). Le dénouement, lui, est un peu précipité et irrémédiablement mièvre, comme une mauvaise comédie française. Malgré le talent de ses interprètes, pas toujours bien utilisés, Zone(s) de turbulences est la majeure partie du temps comme un avion sans ailes. Ce n'est vraiment pas la peine d'attacher sa ceinture, il n'y a que de peu de secousses à signaler.