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🎬 RENGER 📼
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3,0
Publiée le 18 mai 2023
Martine Delumeau & Catherine Bernstein reviennent sur la genèse de ce film culte de la culture afro-américaine, celui qui révolutionnera la représentation des Noirs au cinéma et qui signera sans le savoir les débuts de la « Blaxploitation ».
Sweet Sweetback's Baadasssss Song (1971) n’était qu’un petit film voué à ne jamais connaître la moindre rentabilité et ce, malgré son faible budget (150 000$), mais contre toute attente, cette œuvre avant-gardiste sera non seulement classée "X" mais ira jusqu’à tutoyer les sommets du box-office (alors qu’au départ, il n’était distribué dans seulement 2 salles) en rencontrant un franc succès auprès de la communauté afro (puisqu’il rapportera 15 millions $).
En l’espace de 52min, les réalisatrices reviennent sur cette incroyable histoire qu’est la genèse du film, en parcourant le roman éponyme de Melvin Van Peebles et en donnant la parole à des critiques de cinéma, ainsi qu’à Marguerite, Max & Mario ses enfants et Mandela son petit-fils.
On y apprend notamment que Melvin Van Peebles est parti vivre en Europe et principalement en France (où il sera écrivain, metteur en scène et journaliste). Il y réalisera d’ailleurs son tout premier film (La Permission - 1968) avant de retourner vivre aux États-Unis où il signera un contrat de 3 films auprès de la Columbia chez qui il réalisera Watermelon Man (1970) pour lequel il refusera le « blackface » en faisant jouer un acteur noir. Par la suite, ces derniers refusèrent de lui produire son film suivant (Sweet Sweetback's) sous prétexte qu’un autre film traitant déjà de violences policières venait tout juste de sortir (On n'achète pas le silence (1970) de William Wyler). Contraint de le financer par ses propres moyens et faute de budget suffisant, c’est en mode guérilla qu’il le réalisera (où il cumulera les casquettes de réalisateur, scénariste, producteur, acteur principal, monteur et compositeur).
Melvin Van Peebles est braillement parvenu à ses fins en contournant le système et en faisant un joli fuɔk à l’industrie Hollywoodienne et son entre-soi d’hommes blancs. En voyant le colossal succès rencontré par le film, Hollywood ne tardera pas à tenter de copier le maître pour surfer sur la vague de ce qui deviendra la « Blaxploitation », hélas, cette dernière finira par sombrer dans le ridicule avec des œuvres telles que Blacula (1972), Black Caesar (1973), Blackenstein (1973) ou encore Black Shampoo (1976).