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Cinéphiles 44
1 361 abonnés
4 180 critiques
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5,0
Publiée le 13 décembre 2023
Prix de la mise en scène à Cannes et choisi pour représenter la France aux Oscar, "La Passion de Dodin Bouffant" est un film délicieusement subtil. La complicité entre Juliette Binoche et Benoît Magimel crée un couple à la fois sensible et émouvant. Les personnages secondaires ajoutent eux-aussi une dimension de beauté à cette œuvre, qui capture avec délicatesse la préparation des mets d'une manière irrésistiblement savoureuse.
Quel plaisir simple de suivre cette caméra virevoltante à travers la cuisine et les regards de ce couple ou toute la séduction passe par la bouffe. Chaque plan est un tableau. Les acteurs secondaire sont parfois bancals pour déclamer les dialogues sur écrit. Mais peu importe le film fait forte impression. Et sa palme est méritée.
Entre 4 (les images, le jeu des acteurs, et surtout les sons !) et 2 (le scénario), on s'y ennuie un peu, on ressort avec une jolie envie de cuisiner et de faire un bon dîner.
La passion de Dodin Bouffant est un film avec un scénario absent, qui laisse uniquement place aux images. C’est du beau cinéma ; mais quitte à se concentrer sur cet aspect, il aurait été intéressant de le pousser jusqu’au bout. Les semblants d’écriture nous frustre tellement ils ne sont pas poussés ; on ne sait rien sur la maladie et la mort d’Eugène, la jeune fille apprentie n’apprend jamais vraiment, Dodin veut trouver une remplaçante mais cela n’a pas de sens… le silence est omniprésent et il y a là dedans un aspect intéressant ; on se concentre sur le menu, la cuisine, et l’art de manger. Hormis Juliette Binoche dans le rôle d’Eugene, les acteurs ne sont que peu convaincant, peut être à cause d’une époque trop peu instauré dans les décors et le scénario. Malgré quelques belles scènes, la passion de Dodin Bouffant n’aura pas suffit pour nous caler.
J'en sors... film d'un ennui profond, impossible de rentrer dans l'histoire... partie avant la fin, en fait je ne vois pas à quoi sert ce film ni où est l'intérêt.... j'ai tout de même tenue 1h30 en me disant que l'intérêt allait venir... eh bien non
Esthétiquement, ce film est irréprochable; chaque scène est un tableau. On a soit l'impression de se promener dans une galerie d'art, soit celle de feuilleter un livre de cuisine (la nourriture est omniprésente dans le film). En revanche, l'intrigue est quasi inexistante, les dialogues ennuyeux et bien trop théâtraux pour un film de cinéma. Seule Juliette Binoche resplendit, comme toujours!
Ce sera plus un éloge : le temps est suspendu, les acteurs sont puissants et justes, les silences sont inspirants, il s'en dégage un vrai bonheur de cuisiner, de partager, de vivre tout simplement : tout est parfait et à sa juste place. Belle lumière, cadrage et décors et costumes soignés, tout y a été réfléchi. Merci !
Un film tout en délicatesse, des paysages comme des tableaux. Il faut aimer la cuisine et l'apprécier pour aimer ce film . Moi ça m'a donné envie de me mettre aux fourneaux !
Très réaliste vu avec Ferrandi et bon vu qu'il faut que ça fasse 100 caractère genre c'est en mode toute les techniques de cuisines on fait les même à l'école et c'est fidèle à la réalité
Voilà un film dont l'auteur est inconnu (du grand public). Dès les premières secondes, on sent qu'il s'agira d'un grand film. Ces premiers moments, on les sent, ou on ne les sent pas. Et ils orientent les ressentis jusqu'à la fin. Comme les saisons qui sont toutes belles dès qu'on en a aimé une. Comme les braises ou les bougies d'éclairage dès qu'on a aimé la lumière sur un jardin.
On n'a jamais vu un film de ce genre, ce genre d'intention, de construction, d'interprétation. Il n'y a strictement aucun fond musical : la bande sonore, c'est un coucou au loin, un pivert qui revient souvent, un paon, les bruissements de la nature. Il n'y a même pas de dialogues pendant une bonne demi-heure : juste l'effervescence des nourritures qui grillent, qui mijotent, qui se font belles. D'ailleurs, les dialogues sont comme banalisés, ridiculisés, par leur théâtralisation (évidemment volontaire). Même l'histoire paraîtra vaine quand elle prendra forme.
L'objectif, la mise en scène, les acteurs, tout est centré sur ce qui sollicite nos sens de la perception. Les personnages principaux sont le vol au vent, le turbot, le carré de veau, la génoise, l'omelette norvégienne, le Meursault, le Chambolle. Sans parler des ortolans dont la dégustation relève d'un mystère qui nous échappe...
On est comme cette jeune apprentie cuisinière qui pleure et qui ne sait pas pourquoi devant tant de beauté. Tandis que là où il faudrait pleurer, on ne le fait pas (car le film a une histoire quand même). Il fallait évidemment des acteurs à la hauteur de l'ambition pour supporter tout cela (Magimel et Binoche).
Et qui est l'auteur de ce chef-d'œuvre ? C'est un certain Trần Anh Hùng. Que certains moquent, faute d'adapter leurs capteurs : sa caméra est "une mécanique sans âme ni délicatesse" ; il admire "les femmes en cuisine et les hommes à table" ; c'est celui qui mérite "la palme d'or du mauvais goût", avec son "conservatisme rance" ; celui qui rien à voir avec "le chef-d'œuvre La Grande Bouffe de 1973"...
Le mauvais goût serait ici comme ailleurs de ne voir que ce qui n'est pas montré en-soi.