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Adelme d'Otrante
175 abonnés
1 137 critiques
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3,5
Publiée le 11 novembre 2023
Le feu crépite, les casseroles s’ouvrent et se referment, les couteaux tranchent, les cuillères plongent dans les sauces qui se déversent aussitôt au fond du palais, femmes et homme ne disent mot, cette chorégraphie ils la connaissent par cœur. La magistrale première scène donne le ton, une clé de Sole pochée ici, ce film va nous donner faim et nous rappeler comment la nourriture est essentielle à la beauté du monde. Si votre régime alimentaire n’est qu’une suite d’interdits passez votre chemin ce film s’adresse avant tout aux épicuriens, aux amoureux des plaisirs du palais à tout ceux qui savent apprécier les farandoles de saveurs, les accords mets et vins, et qui n'hésitent pas à s'abandonner aux émotions qui en découlent.
En dehors de la polémique sur les Oscars ( mais je crois que c’est perdu ) ce film est étrangement en dehors du propos qu’il veut tenir sur la confection d’une table de gastronome. A travers l’amour que se portent un cuisinier réputé et sa fidèle compagne et assistante depuis vingt ans, Tran Anh Hung repasse les plats, assez platement, sans discontinuer, l’œil rivé au bouillon de légumes arrosant une viande rouge à souhait. Des amis dégustent ces mets plus délicieux, les uns que les autres, et puis retour aux cuisines. Là où une jeune fille apprend à son tour les secrets du maître-queue. Une relation bien sympathique qui ne fait pas plus frissonner un scénario aux dialogues douteux. Sur lesquels s’emmêlent très gentiment Benoît Magimel et Juliette Binoche. Je les ai connus plus inspirés.
Je comprend mieux pourquoi il a été sélectionné pour représenter la France aux Oscars cette année , c'était un très beau film à la fois visuellement et émotionnellement. Un film qui rend un très bel hommage à la gastronomie française ! Une très belle performance de Benoît Magimel.
J'ai lu le livre de Marcel Rouf, il y'a plusieurs années, et j'avais adoré et j'ai eu le même plaisir à le voir au cinéma , le film dégage quelque chose de rare au cinéma , l'odeur !
Le film débute dans la cuisine, aux fourneaux comme sur la table avec une première partie qui dure pas loin de 45mn dans un dîner haut de gamme. Une partie intéressante, aussi gourmande sur le fond qu'idéale sur la forme mais un peu longue surtout qu'il n'y pas d'évolution dans le récit ou d'intrigue qui se met en place. Outre l'art manuelle culinaire le film n'oublie pas également l'art gastronomique dans le verbe avec des dialogues techniques ou culturels peut-être un peu trop didactique mais qui ouvrent aussi les papilles comme les oreilles comme de la poésie gastronomique et gourmande. L'autre bon point repose sur l'osmose entre le couple Binoche-Magimel dont les regards complices et tendres ne sont pas pour rien dans les émotions ressenties, avec en prime deux scènes intimes sublimes de sensualité et de finesse. La partie centrale du dîner offert à sa cuisinière est un summum du cinéma culinaire et romantique, on a envie de goûter à tous les mets. Un film vraiment magnifique qui pêche par une durée et un rythme trop étiré parfois, mais la poésie culinaire reste un hommage envoûtant. Un joli moment. Site : Selenie.fr
Après avoir entendu et lu les pires choses sur le film depuis le Festival de Cannes, c'est un peu à reculons que je suis parti le voir, me disant qu'il fallait tout de même que je me fasse mon propre avis.
Beaucoup de critiques presse semblent avoir une dent contre le film, qui est, je pense, le film de cette fin d'année qu'il sera de bon ton de détester.
Mais pourquoi bouder son plaisir : - de voir à l'écran deux de nos plus grands acteurs français ? Juliette Binoche est une nouvelle fois extraordinaire. Son jeu est de la dentelle. Benoît Magimel, quant à lui, semble aller tout droit vers une nouvelle nomination au César du meilleur acteur (et pourquoi pas une troisième victoire consécutive ?).
- d'être exposé à quelque chose de quasiment inédit, avec une première demi-heure me faisant vivre une expérience de cinéma que je n'avais jamais vécue jusqu'à présent ?
- de se délecter de chaque scène, de chaque plan, de chaque mouvement de caméra d'une réalisation impressionnante ? Voir cette caméra virevolter au-dessus des casseroles et se rapprocher ou s'éloigner des personnages au gré de leurs émotions procure le même délice aux yeux du spectateur que les différents mets aux papilles des convives. Peu étonnant que le Festival de Cannes lui ait décerné ce prix, tant tout n'est que mise en scène dans ce film.
Je n'ai pas trouvé que le film dépeignait une image trop traditionaliste, voire réactionnaire, de la France ou même misogyne. Considérant l'époque dans laquelle s'ancre l'histoire, la vision proposée paraît plutôt "moderne" avec des tâches partagées entre les personnages féminin et masculin et une certaine considération de la femme, d'abord courtisée puis choyée et soignée.
Seul bémol, le scénario reste, contrairement à tous les plats préparés, bien maigre et plus le film avance, plus il perd en rythme et l'ennui peut même venir pointer le bout de son nez sur le dernier quart d'heure.
Malgré tout, épicurien dans l'âme et passionné de cinéma, je me suis régalé devant ce festin.
"Dieu a fait l'eau, l'homme a fait le vin." C'est bien une ode à la cuisine traditionnelle bourgeoise, parfois à la limite de la décence tellement elle est opulente; De même sur la place des femmes: mais c'était (c'est?) bien réel, dons assumons notre passé (présent?)! La lumière, les plans, les plats sont beaux. Les acteurs au top... Binoche et Maginel en premier, mais les autres tout autant. Cependant c'est un peu long: à l'image de ces banquets où la pause "danse" ou "animation" serait la bienvenue!
Ce film interdit au végans pourrait paraître long et barbant, mais inexpliquablement, il tient la route jusqu'au bout, peut-être en particulier par le talent des deux interprêtes principaux parfaitement convainquants. Coimme souvent dans le cinéma français, la recette est quelque peu gachée, en raison d'une histoire, de son contexte, qui méritait d'être éclairée comme Barry Lyndon, et qu'on est obligé de regarder comme un téléfilm moyen France 3. Visiblement, on n'avait pas donné le bon livre de recettes au directeur photo du film.
Très belle surprise les scènes autour de la cuisine était belle on avait même envie de s'installer à la table de ces messieurs ça avait l'air très appétissant je vous conseille de manger avant d'aller voir ce film sinon vous risquer d'avoir très faim Juliette Binoche très grande actrice elle est attachante et attire la sympathie avec son très jolie sourire que dire aussi de Benoît Magimel très belle prestation aussi en tout cas je vous conseille ce film amateurs de cuisine ou pas.
Super film de cuisine qui raconte l'art et l'amour de la cuisine à la française. Une cuisine à travers l'amour de deux personne passionné.. Il pourrai y avoir une suite avec l'apprentissage de la jeune fille qui serai génial. Tout le long du film on s'alive devant les plats.. Agréable moment passé, pas vu passer les 2h de film .. Les amoureux de la gastronomie française allez le regarder !!!
Bien filmé avec Magimel comme souvent très probant... Binoche bien également et tous les seconds rôles....reste que le scénario est aussi simple que la cuisine est complexe...un exercice de style un peu trop appliqué et sans rebondissements
Vu aujourd'hui sans a priori. Je n'étais pollué par aucune critique. Mais quelle belle surprise ! Je n'ai pas vu le temps passer en suivant les 2 protagonistes (excellents) evoluer au milieu des casseroles avec des gestes justes. les images sont très belles ,des dialogues savoureux dans les deux sens.
Une reconstitution du XIXème siècle irréprochable, flatteuse dans les moindres détails (un peu trop léchée, du style magazine de déco-chic-relais et châteaux par moments, mais agréable et lumineuse), qui se laisse voir tant pour les costumes et les intérieurs, que les cristaux et la vaisselle, les faitouts et casseroles en cuivre... Et les plats élaborés sous nos yeux, hyperboliques, d'une richesse et d'une générosité à faire saliver et mettre les papilles en émoi. Tout y est, surtout la cuisine spacieuse donnant sur les jardins - pièce théâtre du bon, du beau et du goût, et de la performance aussi, comme on n'en fait plus, sauf dans les châteaux justement ou les demeures très cossues- . Fidelité jusque dans le registre social lui-même: femmes presque frénétiques, dans un ballet incessant et chronométré, en nage, à la cuisine, quarteron d'hommes ventripotents et philosophant avec componction, à table à la salle à manger. Deux mondes qui ne se mélangeaient pas à cette époque. Mais quel ennui! Le roman de Rouff tissait une histoire plus construite, et plus réaliste, Eugénie morte, était remplacée par une autre cuisinière de talent, épousée juste pour ne pas qu'elle soit enlevée par le prince concurrent... Jalousie masculine, pouvoir des hommes. Rien à voir avec cette mise en exergue de relation amoureuse, traînant en longueur et pleine de mièvrerie, qui laisse froid comme les yeux du turbot ((les allusions lourdes entre la poire et le corps de la femme sont mêmes risibles). Décalage, avec cette romance sans sensualité à laquelle on assiste de très loin, sinon cette esthétique surannée sous un très bel éclairage. Cette cuisine virtuose et alléchante est aussi d'un autre temps, même si elle réjouit l'oeil. Certes, cuisiner de tels plats laisse rêveur un spectateur plutôt aux prises avec les ennuis du pouvoir d'achat et de l'inflation!, et taraudé par la mal bouffe... Car, qui peut manger de la sorte encore de nos jours, même si la gastronomie française reste une fierté pour notre pays? Mais que l'on est loin du fantastique Festin de Babette et de sa magie... Dommage!
En se rendant dans un restaurant étoilé, on accepte que le rythme du service soit lent, que les plats soient préparés avec ferveur (idéalement avec vue sur la cuisine) et que le chef ait sa vision des choses et nous l’impose savamment. Afin de totalement savourer les plats, on met de côté le téléphone et on ne parle pas lorsque l’on déguste les mets. C’est exactement l’état d’esprit qu’il faut pour savourer « La Passion de Dodin Bouffant », un film certes roboratif mais aussi délicat et savoureux. Pourtant le restaurant semble académique, le menu a déjà été fortement critiqué et certains s’étonnent qu’il ait reçu une étoile (prix de la mise en scène à Cannes). L’histoire est simple et franche comme un produit local, l’assemblage des éléments est parfait. Que ce soit le château, son jardin, les costumes, les mobiliers, les ustensiles de cuisine, tout se tient et livre un cachet savoureux de la belle époque. Le tout est mis en lumière chaudes de la plus belle des façons, telle une nature morte de maitre, de quoi mettre en avant chaque plat, de sa préparation à son fumet et la façon de le savourer accompagné d’un excellent vin. Dans cette quête des saveurs, des mélanges audacieux et l’immense plaisir de découvrir un nouveau met, la nonchalance est un art, on se tait pour savourer les mets puis ils sont commentés avec ferveur et bons mots. Qu’il est divin de nourrir le corps et l’esprit tout en se régalant la rétine. Attention, vos papilles vont saliver et votre ventre va gargouiller. Le festin du chef Tran Anh Hung est épicurien et romantique, il se savoure avec douceur. Servi par Juliette Binoche et Benoît Magimel qui sont succulents, qu’il est beau et bon cet art culinaire Français. Filmé de main de maitre avec une seule caméra (si si !), la mise en scène est impériale. Presque un huis clos en cuisine. On finit en beauté, car tout bon repas serait gâché sans un final de toute beauté. Un conseil, allez-voir ce film le matin et ensuite allez dans un excellent restaurant !