Un peu dans l’esprit du documentaire de Stéphane Malterre et Garance Le Caine, sur la traque d’officiers syriens en Europe ( « Les âmes perdues »), Jonathan Millet ouvre le dossier de tous les partisans de Bachar El Assad , réfugiés en Europe ,qui tentent de se faire oublier. Oublier leurs exactions, leurs forfaitures, leurs tortures. Ce que n’entend pas de la même oreille une association secrète qui mène une chasse discrète à leur encontre. C’est l’histoire d’Hamid ( d’après des faits réels) que l’on découvre ainsi entre la France et l’Allemagne, professeur à Beyrouth et libéré , non sans conséquence des geôles syriennes. Son bourreau aurait été repéré à Strasbourg où il étudie la chimie … « Il a testé tous les acides et gaz mortels » rappelle Hamid qui ne doute pas beaucoup de l’identité réelle de son tortionnaire. Il le traque l’approche, le renifle , l’épie, le surveille, écoute ses conversations au téléphone, et alors c’est la voix qui revient. . La tête recouverte d’un sac, le jeune homme n’a jamais vu le visage de son bourreau. Mais il l’a beaucoup entendu. La mise en scène, âpre, rigoureuse, établit le constat d’une vacance justiciable sur ces criminels de guerre, en liberté, en toute impunité. Hamid et ses amis s’engouffrent alors dans la faille où ils ne trouvent pas forcément les réponses à leurs attentes. La vengeance, la rédemption, le pardon… Le personnage joué par Adam Bessa, avec distance, justesse aussi, porte bien tout la force de cette (en)quête personnelle, élevée au rang d’un sacrifice, d’un pays perdu.
Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com