Pour un premier film, Les fantômes est vraiment une belle réussite. Jonathan Millet y raconte l’histoire d’un jeune adulte nommé Hamid, qui, après avoir subi des tortures dans les prisons syriennes, est persuadé, quelques années plus tard, d’avoir retrouvé dans les couloirs d’une faculté à Strasbourg, son tortionnaire.
Sûr de son fait, le jeune homme ne va cesser de suivre son homme à travers les nombreux lieux de la fac. Celui qu'il croit reconnaitre comme étant un ancien criminel de guerre syrien, va l’observer au plus près pour tenter d’accumuler des indices à transmettre à son réseau de contacts en Allemagne, afin de décider de son sort.
Inspiré d’une histoire vraie, Les fantômes rappelle immédiatement la traque des nazis dans l’après Seconde Guerre Mondiale, quand ceux-ci, planqués en Amérique du Sud, étaient retrouvés par les "chasseurs de nazis". Mais au-delà de l’aspect purement politique du film, Les fantômes c'est aussi le portrait d’un homme en errance, détruit psychologiquement, traumatisé par ce qu’il a vécu, et dont l’obstination est nourrie par la perte de sa femme et de son enfant.
Malgré quelques longueurs, le film se termine de manière assez magistrale, avec une traque qui n’en finit pas de se resserrer, et qui va donner lieu à un face-à-face assez intense.
Ajoutez à cela, le jeu particulièrement convaincant de Adam Bessa et de Tawfeek Barhom - repéré dans La Conspiration du Caire en 2022) - , la musique oppressante de Yuksek, et vous aurez l’un des films les plus saisissants de cet été 2024.
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