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Jade Tellier
1 critique
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5,0
Publiée le 11 janvier 2024
Ce film est pour moi un chef d'œuvre. Moi Capitaine, retrace à la perfection le parcours des migrants. Merci à ce film, que tous devraient voir. Une réalisation qui pourrait stopper ceux qui les déshumanisent et qui pourrait réconcilier avec le racisme réellement présent. Excellent film ! A partager partout et à diffuser dans toutes les villes !
Depuis 2008 et son excellent Gomorra, suivi de Reality, Dogman, Matteo Garrone peut être qualifié d’incontournable du cinéma italien – il a d’ailleurs reçu le Lion d'argent du meilleur réalisateur à Venise -. Mais je pense qu’avec ces nouvelles 122 minutes, il réussit son meilleur film. Seydou et Moussa, deux jeunes sénégalais de 16 ans, décident de quitter leur terre natale pour rejoindre l’Europe. Mais sur leur chemin les rêves et les espoirs d’une vie meilleure sont très vite anéantis par les dangers de ce périple. Leur seule arme dans cette odyssée restera leur humanité. Les migrants sont de venus un sujet récurant dans le cinéma européen, mais, à mon humble avis, celui-ci offre le meilleur point de vue et surtout le plus original sur ce drame humain. Magnifique ! La plupart des films sur cette thématique nous parle de l’accueil, de la survie des migrants une fois qu’ils sont arrivés en Europe. Cette fois, Garrone met en images une partie du voyage que l'on ne voit pas habituellement, ce qui s’est passé avant. En résulte une sorte de récit épique contemporain impressionnant et bouleversant. Le film n'est pas tiré d'une histoire vraie précise mais est né du tissage de plusieurs récits de jeunes qui ont éprouvé la traversée de l’Afrique vers l’Europe. Pour ce faire, le cinéaste a privilégié une vision radicalement opposée à celles des médias. Optant pour une démarche la plus authentique possible et loin de tout didactisme, il touche au plus juste et au plus fort de ce périple de l’horreur. Mais le récit, submergé par une profonde humanité et une profondeur spirituelle rares, devient la voix des sans-voix et nous explique ce désir d’Europe rêvée comme une terre de liberté absolue. Ce drame n’exclut pas les images sublimes du désert, de la mer et les moments de grâce absolue. On ne peut qu’espérer que ce film admirable soit un moyen de toucher les consciences à l’international et d’engendrer, peut-être, une forme de changement. Seydou Sarr, prix d’interprétation à la Mostra de Venise, éclabousse ce film de son jeune talent. A ses côtés, tout le monde est impeccable en particulier Moustapha Fall et Issaka Sawadogo. Mon 1er coup de cœur pour 2024, provoqué à la fois par le réalisme et l’ambition du scénario, la splendeur de la photographie et la perfection de l’interprétation. Ce faux documentaire est un vrai grand film à voir absolument. La boule au ventre !
Après les très réussis Pinocchio et Dogman revoilà Mateo Garrone. Pour ma reprise en salle après les fêtes, voici le premier choc de l’année. Sans parler du sujet, édifiant et extrêmement fort, tout est réussi dans le film. La mise en scène est solide et serrée (meilleure réalisation à Venise 2023), les images magnifiques, l’interprétation hors paire. Les acteurs sont pour la plupart débutants et non-professionnels. Les deux jeunes héros sont incarnés avec une belle aisance par Seydou Sarr (prestation époustouflante, meilleure révélation à Venise 2023) et Ibrahima Gueye. Deux révélations à suivre assurément, ils sont impeccables. Et puis il y a le récit bien sûr, puissant, aussi poignant que terrible. Certaines scènes sont limite insupportables. On ne verra plus jamais les migrants de la même façon après vu Moi, capitaine. De ce côté là, mission parfaitement accomplie. Une nouvelle vraie belle surprise de la part du réalisateur italien qui change une nouvelle fois de style, et qui est décidément très inspiré ces dernières années. Un vrai coup de poing qui lance idéalement cette nouvelle année cinéma.
Fiction inspirée de faits oh combien réels qui ne peuvent nous laisser indifférents.....Matteo Garrone nous raconte un parcours dont on n'ose imaginer que des bribes, réalisant un film haletant et angoissant de bout en bout, à travers l'épopée de ces deux cousins Sénégalais Seydou ( Seydou Sarr ) et Moussa ( Moussa fall ). Tout y est, misère générale, famille nombreuses, contrebande, combines mafieuses, violence, torture, épuisement, maladie, mort, mais aussi amitié, camaraderie, espoir, délivrance... Film assez difficile à suivre, dans cet enfer pour résumer, où seule la dernière image surnage à cette noirceur très bien mise en scène, aux limites du supportable... avec toutefois quelques images superbes dans le désert mais qui laissera un goût tellement amer de ces facettes de notre monde si inhumain.....!!**
Première claque cinématographique de 2024, « Moi capitaine » est un film qui vous prends aux tripes et vous marque durablement. Les comédiens sont excellents. Le point de vue est toujours juste. Les quelques scènes oniriques servent à propos le sujet, car l'imaginaire est la seule échappée possible dans l'atrocité vécue par l'adolescent. Le dénouement du film est fort, car il trouve une résonance particulière dans le contexte politique italien actuel.
J’ai voulu voir ce film parce qu’il était censé retracer le parcours d’un de mes amis, qui par bribes nous l’a évoqué…Seydou et Moussa sont deux adolescents de 16 ans qui préparent en douce leur départ du Sénégal, manquent de mourir dans la traversée du Sahara, tombent aux mains de mafieux libyens qui les exploitent et les vendent comme main d’œuvre à des entrepreneurs locaux…avant de se voir confier la barre d’un rafiot surchargé en partance pour l’Europe… Quand Seydou, à peine sorti de l’adolescence, se retrouve à la barre d’une épave destinée à sombrer avec les dizaines de migrants à bord, il devient un homme. S’inspirant de témoignages réels, Matteo Garrone livre un film puissant mais très classique dans sa forme, qui retrace l’odyssée de migrants subsahariens de leur point de vue, fresque engagée, vibrante qui a le mérite d’insister sur les atrocités commises en Libye…quasi esclavage, tortures, vente aux employeurs locaux … Malgré les quelques effets mélodramatiques, les valeurs défendues par le film sont les nôtres, et ces marcheurs que le désert avale, ces femmes et ces enfants jetés dans des geôles par des seigneurs de guerre, ces visages brûlés par le vent de la solitude, sont inoubliables. Qu’on ne s’y trompe pas, le réalisme magique promu par le film apparaît avant tout comme un moyen de ne prendre aucune position politique ou d’émettre une pensée critique sur la crise de l’accueil en Europe. Sous prétexte d’une approche épique et universelle, Garrone produit une esthétisation édulcorée de la migration habilement polie à l’égard des politiques européennes et italiennes qui resteront parfaitement épargnées. Les prisons libyennes comme celle dans laquelle Seydou est torturé puis vendu comme esclave sont filmées comme des manifestations barbares et inhumaines totalement autonomes alors qu’elles sont la conséquence directe des politiques d’externalisation des frontières et du contrôle migratoire mis en place par l’UE. Une omission du réel toujours plus grande lorsque le récit du film se clôture volontairement un peu tôt, et tente de se déguiser en happy end. C’est la fin d’un cauchemar et le début d’un autre, mais celui-ci sera relayé en hors-champ et épargné au spectateur. Il s’agirait quand même de ne pas trop heurter sa quiétude. On ne peut s’empêcher de regretter d’avoir eu du mal à entrer vraiment dans un film aux allures de conte qui s’apparente un peu trop à un catalogue des drames que peuvent subir des migrants « en route » vers l’Europe. On regrette aussi le choix des conditions de départ des deux principaux protagonistes, un choix qui va permettre de renforcer chez certains spectateurs l’idée qu’il n’y a aucune raison d’accueillir en Europe des hommes et des femmes dont ni la vie, ni la liberté ne sont en danger, leurs seules motivations pour quitter leur pays étant d’ordre économique. N’oublions pas cependant que Seydou Sarr a reçu le prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune espoir…pour son interprétation de Seydou …
Très déçu par ce film dont le scénario est trop mal ficelé et le rythme totalement chaotique. On n'arrive pas à croire à l'histoire ni a s'attacher aux personnages tellement ils sont caricaturaux. Un des pires navets que j'ai vu depuis longtemps
Très beau "film italien" traitant du périple, en enfer, des migrants. Scénario issu de récits réels, il nous emmène dans les méandres du trafic d'humains. Le rêve européen de ces 2 jeunes ado, beaux, insouciants, va les amener à grandir très vite au rythme des kilomètres dans le désert et de l'injuste servitude. La dureté du sujet peut heurter par moments, arômatisée d'envolée féérique... Les images sont fines d'émotion, accompagnées par la musique du continent Africain... Humanité... Humanité.
Quel film ! Une violence inouïe à propos des sévices subis par les immigrés passant par la Lybie Je suis revenue chez moi très bouleversée Il faut aller voir ce film
On sait à peu près dans quoi on s’engage quand on décide de pousser la porte du cinéma pour aller voir un film comme Moi Capitaine. Mais on a beau être prêt, ça met toujours quand même une petite claque et ça fait pas mal réfléchir. Assez bouleversant. Je vais essayer pour une fois d’être précis dans ma critique pour ne pas paraître maladroit, mais le fait que le réalisateur n’aille pas dans la surenchère ou dans le sensationnel à tout prix m’a beaucoup plu. Certains auraient pu faire ce choix là, de forcer la larme au coin de l’œil. Non, ici le sujet lourd se suffit à lui même pour être touché et se questionner. Ce film fera date dans ma filmographie 2024 !
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Un film coup de poing qui tient en haleine de bout en bout en suivant deux jeunes sénégalais qui décident de fuir leur pays pour rejoindre l'Europe.
Dans notre imaginaire d'occidentaux, le périple qu'entreprennent les migrants se cantonne essentiellement à la ô combien difficile traversée de la Méditerranée. Le film nous permet d'entrevoir les très nombreux autres obstacles que comporte ce parcours du combattant, en abordant notamment le sort réservé aux Noirs dans certains pays africains.
Le réalisateur italien fait le choix de ne pas adopter l'angle du documentaire, en osant même proposer plusieurs séquences oniriques, aussi touchantes qu'inattendues. Le reste de la mise en scène témoigne d'un geste ample de cinéma, avec des plans larges magnifiques sur les différents paysages traversés, accompagnés d'une très belle bande originale. Certains trouveront cette esthétisation de mauvais goût, en rapport au sujet traité ; j'y ai vu, pour ma part, une volonté de donner de l'ampleur au récit chez ce réalisateur dont le conte a toujours été la forme de narration préférée (sa dernière réalisation étant une adaptation de Pinocchio).
C'est donc la boule au ventre et la gorge serrée que l'on suit chaque étape de ce périple, l'émotion étant décuplée par l'interprétation bouleversante du jeune Seydou Sarr, qui crève l'écran.
Récompensé par le Lion d'argent du Meilleur Réalisateur à la dernière Mostra de Venise, Moi Capitaine est une odyssée puissante dont on ne ressort pas indemne. Malgré quelques maladresses, le film a une nouvelle fois renforcé ma certitude que, plus que n'importe quel discours politique, reportage ou analyse, le cinéma reste le moyen le plus puissant pour faire passer un message, faire réfléchir ou sensibiliser à une cause.