Un nouveau chef d'oeuvre que nous livre Matteo Garrone à travers le récit de deux jeunes sénégalais. Une histoire semblable à celles de dizaines de milliers d'autres africains qui tente de rejoindre cette destination illusoire à travers le même parcours . Pour rejoindre une destination qui est en réalité une fois atteinte pour ceux qui y parviennent, très loin des perceptions. Le réalisateur italien nous confirme sa maîtrise cinématographique avec toujours une immersion au plus proche de la réalité du terrain et des prises saisissantes. Un scénario qui monte crescendo avec une escalade de l'angoisse et du danger qui s'installe au fil des péripéties et qui nous propose de réellement prendre conscience des étapes que traverse ces migrants, qui en deviennent à partir du moment où il quitte leurs terres natives.
Le desert est un monde secret qui ne parle qu'à ceux qui le foule. Amer comme la mort, doux comme la vie, sucré comme l'amour. Tel est la certitude de ceux qui mettent un pas devant l'autre. L'infini visible qui fait sentir aux yeux les bords du temps et entrevoir l'existence sans bords. La mise en lumière sur les conséquences directes du contrôle migratoire mise en place par l'UE est glaçante, lorsqu'on s'aperçoit de la froideur et barbarie de ceux qui torturent ces pauvres personnes affaiblies et ne cherchant qu'un simple réconfort, se retrouvent finalement dans la phase la plus difficile de leur périple. L'emprisonnement, la torture puis l'esclavagisme. Ces humains ne sont que des gouttes d'eau dans la mer et des cris dans le désert au yeux de ceux qui tiennent des armes entres les mains.
un film fort et choquant qui place le spectateur en immersion dans la peau d'un jeune migrant sénégalais décidé à rejoindre l'Europe. Filmé au plus près des personnages et de leur souffrance, du désert du Sahara à l'enfer des tortures dans les prisons libyennes, le film se vit à la limite du documentaire, économie de dialogues et bande son magnifique entre tradition et modernisme. Une vraie réussite pour un sujet maintes fois évoqué.
Fini les statistiques sur les migrants, les passeurs ou les naufragés. Matteo Garrone nous raconte le périple de deux individus, zoomant jusqu’à l’identification totale, sans lésiner sur les moyens (12 millions d’euros, un vrai gros budget de production en Italie). Donner du lustre et le souffle de l’épopée à ces histoires anonymes qui ne provoquent qu’empathie limitée voire défiance et rejet sur les rivages convoités, voici une entreprise Chaplinesque au possible, et qui mérite des applaudissements. La réussite du film est à la hauteur de cette ambition humaniste.
Tension, relâchement, joie pure, adrénaline… Des émotions de spectateur originelles, qu’on expérimente sans relâche devant Io Capitano. C’est le voyage le plus risqué qu’entreprennent nos héros, sur des chemins parmi les plus empruntés. On sait au fond de nous que ces deux là iront jusqu’au bout. Et c’est la condition sine qua non de notre présence dans la salle. Si ces deux là étaient condamnés par le cinéaste, son film n’existerait pas. Mais ceux qui restent sur le bas de la route, on les voit, leurs corps gisant sur le bas côté, et le film n’élude pas les crimes commis sur la route. Matteo Garrone est loin d’être angélique, et le film est difficile à regarder à plus d’un moment.
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Aucune critique, juste une volonté : voir leur début en Italie et les voir renouer avec leur famille. J’ai vraiment aimé ce film, qui est une triste réalité.
Ce film est très beau. Il est juste, bien pensé et scénario très réaliste nous fait deviner la violence du parcours dans abuser d'images choquantes? La réalisation est elle aussi remarquable bien qu'elle ne donne peut être pas assez de place aux silences pour insister sur le ressenti des personnages.
Fort, unique et vraiment beau. Un film sur le courage, la migration, le rêve de se faire une nouvelle vie avec des jeunes acteurs forts qui portent le film avec talent et innocence.
C'est un film touchant et qui ne laissera personne insensible, mené par des acteurs non-professionnel. Nous avons la vision des migrants, et on suit le périple de c'est deux jeunes, qui vont vivre l'enfer (violence, esclavage, guerre...), avant d'atteindre leur eldorado.
J'ai aimé :
- la bande sonore, qui colle à la perfection au film ; - un film sans concession, avec des scènes d'une grande violence, et d'autres choquante ; - La photographie, c'est filmé avec brio, et on a l'impression d'être en immersion.
Je n'ai pas aimé : - quelques longueurs ; - la fin qui est frustrante, car pour moi au contraire, c'est un début. Le film mérite le 4.1 d'allociné, et pour ce début d'année, il est en tête de mon palmarès
« Moi, capitaine » ne fait pas plus consensus que « Perfect Days ». Mais ce qu’on reproche à Matteo Garonne, c’est d’en faire trop plutôt que pas assez. Il est vrai que l’action ne manque pas dans cette odyssée périlleuse, qui mène deux jeunes du Sénégal à l’Italie, au risque de leur vie. Mais je n’y ai pas vu d’invraisemblances. Bien sûr, le scénario ne s’inspire pas d’une histoire vraie. Il ne s’agit pas non plus d’un documentaire sur les dangers vécus par les réfugiés en traversant le Sahara ou la Méditerranée. Mais les scénaristes se sont inspirés avec beaucoup de réalisme de plusieurs récits racontés par de jeunes réfugiés. Je n’ai pas vu non plus dans « Moi, capitaine » de grandiloquence. J’y ai plutôt découvert un récit touchant, émouvant, voire bouleversant.
Le jeune comédien Seydou Sarr, dont c’étaient les débuts au cinéma, est remarquable de vérité.
Je trouve que ce film nous fait réfléchir. Ils nous fait nous rendre compte de l'horreur que subissent les migrants. De plus je trouve ce film génial, car le réalisateur Matteo Garrone a pris le temps de se renseigner sur ce qu'ils vivaient vraiment, en interviewant de vrais personnes et en s'inspirant d'une vrai histoire pour la fin (la traversée en bateau)
Film magnifique et humaniste qui doit faire réfléchir et en Europe et en Afrique ! Le personnage principal est admirable de sensibilité et de détermination ! Mention particulière pour la musique du film.
La vie des migrants, qu’ils soient installés dans un nouveau pays, projettent de partir ou traversent terre et mer pour arriver vers une destination plus heureuse, est devenue monnaie courante au cinéma. Peu importe sa nationalité. Que ce soit vers les Etats-Unis ou le Canada pour les pays d’Amérique du Sud, pour l’Europe pour les pays d’Afrique ou le Japon et l’Australie pour les pays d’Asie, ces gens qui quittent tout pour tenter une vie qu’ils espèrent meilleure dans un pays plus riche inspirent le septième art dans sa veine sociale et humaniste depuis toujours. Mais rarement un long-métrage de cinéma n’avait traité aussi frontalement le périple vécus durant des jours - voire des semaines - de l’Afrique subsaharienne vers les portes de l’Union Européenne. Même si ce type de trajet inhumain et toutes les embûches qui vont avec est relayé régulièrement par les infos (comme ceux qui font la traversée de la jungle de Calais jusque l’Angleterre, ce qui accouche de titres comme « Welcome » ou le récent et très beau « Ils sont vivants »), aucun film n’avait pris le parti de traiter le sujet de manière si frontale. De nous faire vivre du début à la fin ce périple fou. Et quand c’est un cinéaste connu et reconnu qui passe par Cannes (l’italien Mateo Garrone en l’occurrence), ça rayonne d’autant plus à l’international. Le film a d’ailleurs été clivant à Cannes en compétition mais a plutôt été bien reçu partout et il représente même l’Italie aux Oscars dans la course au meilleur film étranger.
Que vaut donc ce film sur un sujet rebattu que l’on pense connaître par cœur à force d’entendre les médias? Il nous apprend (un peu) des faits que l’on ne connaissait pas. Il humanise (de la bonne manière) et met des visages tangibles sur une tragédie qui a cours chaque mois à nos frontières par milliers. Il nous abreuve (un peu trop) d’images superbes du désert et de la mer. Il enfonce (un peu trop également) de portes ouvertes sur le sujet. Il développe aussi un discours que l’on trouve (bien trop) léger, auquel il manque de contextualisation, rendant son propos parfois (quelque peu) maladroit ou malhonnête. « Moi Capitaine » est donc un film moyen qui pêche autant par ses problèmes de fond qu’il nous enchante visuellement. Mais n’est-ce pas étrange de s’extasier devant la beauté plastique d’une œuvre au sujet si dur, fort et surtout tragique? Comme si Garrone avait décidé de créer un beau livre d’images et de nous offrir un film simple et vulgarisé sur un sujet hautement complexe. Ce qui est un brin contradictoire...
Donc oui, « Moi Capitaine » épate par ses sublimes images. Ces plus belles séquences sont peut-être même celles qui tentent l’onirisme comme cette femme épuisée en apesanteur dans un désert magnifié, les volutes de sa robe volant au vent, ou celle voyant le navire de migrants en pleine nuit s’approcher de lumières fantasmagoriques incarnées par une plateforme pétrolière surgie de nulle part. Ou encore tous ces beaux plans larges sur les étendues infinies de désert et de mer. Garrone se la joue esthète et nous éblouit de belles images mais est-ce bien approprié et raccord avec la note d’intention initiale qui était de nous faire vivre le périple des migrants de leur point de vue? Probablement pas. Le film est, en outre, forcément un peu prévisible et enfonce des portes ouvertes. On ne dira pas qu’il sombre dans le misérabilisme, cette odyssée dangereuse pouvant peut-être se révéler pire que ce que l’on voit ici (mais parfois aussi moins tourmentée). C’est également un peu long et nanti d’invraisemblances pour faire vibrer la corde sensible (en effet, pourquoi séparer les deux amis si c’est pour qu’il se retrouvent comme par enchantement à des fins lacrymales). On déplore enfin que Garrone omette de nous dire ce qu’il se passe après. Il dépeint également le quotidien de ces deux garçons dans leur pays comme plutôt agréable, comme s’ils fuyaient une sorte de Paradis et leur culture pour aller se damner en Enfer... Bref, un film visuellement splendide et méritoire lorsqu’il nous montre les facettes de ce chemin de croix mais très discutable sur pas mal de questions de fond.
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