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Patrick PIERROT
11 abonnés
97 critiques
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3,0
Publiée le 15 janvier 2024
Ce film, c’est l’histoire de la chèvre de M. Seguin qui veut absolument aller dans la montagne. Autour d’elle, ses proches congénères lui expliquent tant qu’ils peuvent que ce n’est pas une bonne idée mais elle n’en fera qu’à sa tête, elle ira voir le loup de ses propres yeux. Tout ce préambule pour dire qu’on n’apprend pas grand-chose de ce visionnage concernant la migration en provenance d’Afrique, sauf peut-être, qu’apparemment, parfois, il arrive que le loup ne nous mange pas… dans l’immédiat. A qui donc ce film est-il destiné pour avoir choisi un tel traitement d’une bien douloureuse et malheureuse actualité ? Personnellement, je n’ai pas la réponse et je ne connais pas suffisamment le Sénégal et l’Afrique en général pour me faire une opinion plus élaborée que celle-ci : en tout cas, pas à moi, dommage !...
Sur le plan strictement cinématographique, le film comporte des longueurs. Sinon, les plans sont bien réalisés ainsi que le montage et les prises de vues. Le jeu des acteurs et remarquable, la bande son de qualité. Le scénario tient le spectateur en haleine jusqu'au bout. Seuls les sous titres en français me hérissent le poil en ce sens qu'ils ne respectent pas la règle de l'emploi de la négation laquelle exige l'emploi du NE et non pas le seul emploi du PAS. Je connais assez d'Africains francophones pour savoir à quel point ils sont attachés au respect des règles grammaticales. Sur le fond, le film montre avec réalismes les souffrances qu'endurent ces candidats à l'exode. On notera que l'Europe coloniale si décriée ne commet pas les crimes que l'on voit commettre dans le Sahel. Reste une question: pourquoi tant de candidats à quitter leur pays? Cela n'existait pas il y a 60 ans du temps de la France-Afrique elle aussi si décriée mais qui par le biais de la coopération permettait le développement des pays africains dans le respect de leur autonomie.
Plusieurs films ayant pour thème des africains partant clandestinement pour l'Europe ont été faits avant celui-ci. Pourtant, "Moi capitaine" parvient à se distinguer par son histoire poignante, presque poétique. Nous suivons le périple de deux jeunes qui quittent le Sénégal sans ne rien dire à leur famille. Ils vont traverser le désert du nord de l'Afrique et vivre diverses aventures, parfois difficiles et cruelles. Mais ce qui les fera triompher, ce sera leur unité, leur solidarité. Ce film ne porte aucun jugement sur ces clandestins. Au contraire, il les montre en humains dignes. Il y a beaucoup d'amour dans cette histoire.
La traversée du désert et de la mer, au risque de sa vie. Matteo Garrone aborde le sujet clivant de l’immigration économique du point de vue des protagonistes, ici deux jeunes de 16 ans, dans un style cinématographique à mi-chemin entre conte et thriller réaliste. Le résultat est un film au montage classique, de belle facture du point de vue des images (sublimes images d’immensité et de dunes), de la musique et du montage. Non sans émotion car nos deux jeunes ne peuvent pas laisser indifférents, dans leur naïveté comme dans leur attention aux plus faibles. Sans préjuger des convictions de chacun, on ne pourra pas contester l’intention du réalisateur d'appeler à un autre regard sur ces migrants qui parviennent à atteindre notre continent. Le film ne parvient cependant pas à convaincre totalement, avec un scénario « catalogue des vissicitudes de la grande traversée » qui se termine d’une façon bien maladroite. Matteo Garrone s’est largement renseigné avant de réaliser ce film. Il se réclame d’une approche très réaliste « presque documentaire » avec des images particulièrement crues qui ne font pas bon ménage avec la naïveté de la seconde partie. Et on ne trouve pas la profondeur psychologique et politique qu’un tel sujet mériterait. Moi Capitaine peut rappeler Hope, film de 2015, un cran au-dessus à mon avis, exactement le même sujet de la grande traversée depuis l’Afrique : plus sobre en images, il offre le portrait subtil d’un homme et d’une femme ballotés par le destin.
Le meilleur film de ce début d'année 2024 qui nous projette sur le parcours du combattant d'un jeune sénégalais pour rejoindre l'Europe. On y découvre toute l'atrocité que peut avoir l'humain à travers un trafic qui se crée à travers la misère humaine et les horreurs qu'on y découvre sont choquantes. L'acteur Seydou Sarr porte ce film comme un capitaine tellement il est authentique tellement il transmet des émotions dans son périple. Un film qui a une photographie époustouflante et qui donne une vision chaotique de cette jeunesse africaine qui se bat pour atteindre un idéal tellement illusoire. Bravo au réalisateur Matteo Garrone pour ce film cou de poing.
Bravo ! Un film d'une beauté esthétique renversante. Une histoire plus que dure, tellement qu'elle en devient belle. Des acteurs époustouflants Des moments de poésies sublimes et parfaitement maitrisé
Une frappe. Beaucoup de films traitent de l’immigration, mais surtout de celle lors des transports en mer et de l’après, une fois entré en Europe ou dans d’autres pays occidentaux. Celui-ci narre l’avant,, et l’horreur, vraiment l’horreur (ça faisait un moment qu’elle n’avait pas été aussi bien mise en scène et filmée) de la traversée sahélienne avec brio. Les acteurs sont pas tout le temps crédibles, mais la mise en scène, les décors et la force du sujet l’emportent dessus à tel point qu’on en est marqué et qu’on a envie de partager ce drame avec d’autres spectateurs. Touchant, puissant, c’est un film rare à ne pas laisser passer.
dur dur.MAIS ce film fait voir vraiment le périple. les dangers, les humiliations, le racket pour arriver en EUROPE. un rêve pour eux les pauvres ils vont être surement très déçus..
Très bon et beau film retraçant ce que peut être un parcours migratoire. Travaillant dans l'insertion, j ai retrouvé des similitudes avec ce que peuvent me raconter certaines des personnes accueillies et que j ai en suivi. Je recommande.
Un film captivant et émouvant qui vous maintient accroché du début jusqu'à la fin. Sur le plan culturel, il offre une perspective très riche, illustrant la difficulté que rencontrent les migrants pour se rendre dans un nouveau pays. Le choix de la musique ainsi que le jeu d'acteurs sont vraiment excellents. Les personnages sont attachants et leur évolution est très intéressante. Le seul point un peu moins plaisant est la fin, qui est assez spéciale et pourra plaire à certains tout en déplaisant à d'autres. C'est vraiment un film humain pour bien commencer l'année.
Tout n'est pas réussi dans ce nouveau film de Matteo Garrone. En dépit de la différence de langue (la majorité des scènes ayant été tournées avec des acteurs parlant wolof, arabe ou anglais), on sent bien que les comédiens ne sont pas des professionnels. Certains s'en sortent mieux que d'autres, notamment celui qui incarne Seydou, le héros, un ado de Dakar embarqué par son cousin dans un périple extrêmement dangereux.
C'est plutôt quand les personnages ne s'expriment pas (ou peu) que le film prend de l'intérêt. Le passage par différentes zones du désert saharien est vraiment bien fichu, tout comme l'arrivée en Libye et les débuts d'une nouvelle vie active à Tripoli. Les personnages acquièrent de l'épaisseur, certaines relations évoluent, se complexifient.
La fin est sans guère de surprise, à ceci près que le cinéaste a évité de faire intervenir les associations de secours en mer, préférant peut-être laisser à son histoire un tour presque exclusivement africain.
Un film bouleversant qui montre la tragédie que vivent ces hommes et ces femmes à la recherche d’une vie meilleure. L’acteur principal est incroyable: il a un talent fou. Merci au réalisateur de mettre la lumière sur ce sujet
Moi Capitaine a le grand mérite de s'attaquer de façon humaine à une histoire souvent réduite à son aspect quantitatif, l'extraordinairement difficile parcours des subsahariens en route pour l'Europe. La forme reste cependant conventionnelle, le rythme assez répétitif et peu surprenant, et ne choisit pas franchement entre le métaphysique et le concret, ce qui empêche de vraiment décoller tant dans le suspens que dans l'émotion.
Il faut aller voir « Moi, capitaine ». Si les périls du parcours des migrants entre l’Afrique et l’Europe ont fait l’objet d’une documentation à travers de nombreux reportages et rapports d’ONG, son illustration sur grand écran agit comme un coup de poing dans l’estomac. Les violences, les tortures, les rackets qui sautent à la gorge du spectateur dépassent l’entendement. Il faut accepter de prendre à la figure ces images terrifiantes, de contempler ces horreurs, d’ouvrir les yeux sur ce qui n'est pas une surprise, mais que l'on ignore ou néglige trop souvent. Des acteurs impressionnants de sensibilité et d'authenticité. Un scénario particulièrement réaliste. Un cheminement émouvant et d'une forte intensité. Une fin se voulant malgré tout positive. On ne sort pas indemne d'une telle fiction, tant elle colle à ce que vivent au quotidien des milliers de nos frères humains.