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Ricco92
231 abonnés
2 156 critiques
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5,0
Publiée le 12 février 2024
Il est rare que le terme film nécessaire soit réellement justifié. Inspiré d’une histoire vraie (même si le jeune guinéen est devenu ici un jeune sénégalais), Moi, capitaine, à l’image de La Liste de Schindler par exemple, peut se targuer de mériter véritablement ce titre. À travers ce film, Matteo Garrone décrit de façon dure mais réaliste les différentes horreurs que peuvent traverser les africains sans papiers pour rejoindre ce qu’ils voient comme un Eldorado : l’Europe ! Le cinéaste fait preuve d’un grand talent de direction d’acteurs (à la tête desquels on trouve un Seydou Sarr très touchant) mais réussit également à mêler à la perfection réalisme et onirisme. On aimerait juste que le cinéaste décide de signer une suite décrivant ce qu’il advient de nos personnages une fois arrivés en Europe car on sait hélas que les épreuves ne sont pas terminées pour les migrants réussissant à rejoindre les côtes européennes. Histoire passionnante et brûlante d’actualité, réalisation parfaite de bout en bout, interprétation d’une grande justesse : Moi, capitaine est tout simplement une œuvre sublime et essentielle par son sujet !
Fresque fade et monocorde, pataude, malgré tout captivante. On en sort sans bien comprendre ni connaître les protagonistes qui n'ont pas beaucoup de profondeur, ni sur leurs caractères, ni sur ce qu'ils s'imaginent trouver en Europe, ni sut ce qu'ils quittent ou fuient exactement. Toute l'action ou presque se focalise sur la migration et ses "péripéties", chronologiquement, sans perspective, sans finesse, sans approfondir les personnes ou les circonstances. Les acteurs ne sont guère convaincants a l'exception de la mère. Cette épopée qui devrait émouvoir ne fait que sidérer, et se révèle longue et frustrante. Un sujet essentiel, mais un mauvais film, qui tout de même a l'immense mérite de montrer une réalité peu représentée, sous quelque forme ou support que ce soit.
Dans Io Capitano, Matteo Garrone (Gomorra, Dogman) montre encore une fois sa capacité à toujours se réinventer, tout en gardant ses facultés de conteur visuel. En s'emparant d'une réalité, il construit donc une odyssée ancrée dans le réel autant qu'un roman picaresque versant parfois vers le conte. En résulte un film visuellement saisissant, qui n'a pas volé son Lion d'argent de la meilleure réalisation. Malheureusement, avec un tel sujet sur l'immigration, le récit semble occulter deux choses importantes : les bases du périple, et surtout sa finalité ! En effet, difficile d'acheter des personnages dont la simple motivation tient dans l'imagerie fantasmée d'une Europe comme terre promise à la richesse. Un point de départ néanmoins plausible et réaliste dans toute une psyché de tiers-monde on me dira, mais dans sa construction dramaturgique pire Garrone oublie de présenter réellement en quoi Dakar est une terre sans avenir. Mais plus encore, le film semble se terminer sur une note excluant toute réflexion politique sur le devenir de ces réfugiés après ce dangereux périple où les éléments, la violence et l'esclavage broient des milliers de personnes. Même d'un point de vue filmique centré sur les personnages, cela donne un arc narratif qui s'arrête au milieu du guet, sans doute trop frileux à montrer qu'au bout du compte se rendre en Europe n'est en rien une solution.
Des manques qui nuisent au film donc, mais heureusement Io Capitano jouit d'un vrai sens de cinéaste (ces plans quasi mythologiques dans le désert ou bien ces moments sur la traversée en mer), en plus d'une impeccable interprétation de Seydou Sarr dans le rôle principal (prix du meilleur espoir à Venise, et c'est la toute première fois qu'il joue donc chapeau).
Bref de belles intentions, une super fabrication, mais des manques narratifs qui nuisent à son propos ou sa portée.
Film où l'on entend principalement du wolof et du français, pas d'italien, je le dis pour ceux qui voudraient écouter de l'italien ! Les deux jeunes acteurs sénégalais sont fantastiques et très attachants. par contre, sur le fond, le film n'apporte rien que l'on ne sache déjà, sauf si on n'a pas lu un journal depuis 10 ans : misère au Sénégal, mafias au Niger et en Libye, violences et corruption. Je dis misère au Sénégal mais cependant, on ne voit pas vraiment pourquoi ces 2 jeunes de 16 ans rêvent d'Europe à ce point, Mateo Garrone ne nous le montre pas ce qui peut conforter certains en Europe dans l'idée qu'ils fuient un pays où finalement ils ne risquent rien. Ces 2 jeunes ont des familles aimantes, vont à l'école, trouvent des petits boulots, pourquoi alors vouloir tout quitter pour un Eldorado dont ils ne savent rien et que plusieurs personnes ne les encouragent d'ailleurs pas à connaître. Le film reste très superficiel à ce niveau là. Durant le voyage, la violence de la part des mafias est omniprésente mais on a droit à la bien-pensance et aux poncifs de la grande solidarité africaine alors qu'on sait que la violence entre les émigrants de différentes nationalités est terrible aussi. Le film n'abordera pas du tout le destin que réserve l'Europe à tous ces gens et le regard émerveillé des 2 jeunes laisse penser qu'ils arrivent effectivement en Eldorado, manière d'affranchir les Européens de toute responsabilité dans ce drame épouvantable qui se joue dans le désert et en Méditerranée tous les jours depuis trop longtemps ?
Ce film m'a retourné, bouleversé. On suit le périple de ces 2 jeunes sénégalais pour rejoindre l'Europe. de nombreux films traitent déjà de ce sujet mais souvent le film débute lorsqu'ils arrivent en Europe. Dans ce film on découvre ce qui se passe avant d'arriver en Europe : quitter sa famille, gagner de l'argent pour payer les passeurs, les policiers verreux, les mafias qui torturent et dépouillent ces exilés. Ce film m'a secoué car je connais des personnes qui ont vécu cela et c'est tellement horrible, surtout quand on voit des enfants parmi eux. Un film à voir pour comprendre la vie de ces exilés.
Après les très réussis Pinocchio et Dogman revoilà Mateo Garrone. Pour ma reprise en salle après les fêtes, voici le premier choc de l’année. Sans parler du sujet, édifiant et extrêmement fort, tout est réussi dans le film. La mise en scène est solide et serrée (meilleure réalisation à Venise 2023), les images magnifiques, l’interprétation hors paire. Les acteurs sont pour la plupart débutants et non-professionnels. Les deux jeunes héros sont incarnés avec une belle aisance par Seydou Sarr (prestation époustouflante, meilleure révélation à Venise 2023) et Ibrahima Gueye. Deux révélations à suivre assurément, ils sont impeccables. Et puis il y a le récit bien sûr, puissant, aussi poignant que terrible. Certaines scènes sont limite insupportables. On ne verra plus jamais les migrants de la même façon après vu Moi, capitaine. De ce côté là, mission parfaitement accomplie. Une nouvelle vraie belle surprise de la part du réalisateur italien qui change une nouvelle fois de style, et qui est décidément très inspiré ces dernières années. Un vrai coup de poing qui lance idéalement cette nouvelle année cinéma.
Seydou est un jeune sénégalais qui rêve avec son cousin Moussa de partir vivre en Europe. Les deux compères travaillent durement pour payer leur voyage illégal, malgré la réticence de la mère de Seydou. Une fois en route, Seydou et Moussa déchantent rapidement car conditions naturelles comme hommes mal-intentionnés se mettent en travers de leur route. En salle le 3 janvier.
spoiler: "Moi Capitaine" met le curseur sur les premières étapes de la migration de deux jeunes sénégalais. Là où de nombreux films prennent place après (une fois arrivés en Europe), c’est sur le continent africain que se présentent les premières épreuves. Le film a des atouts forts : les acteurs rayonnent, les paysages sont somptueux, l’écosystème mafieux qui dépouille les migrants est glaçant. Le seul grief que je fais au réalisateur est de ne pas rendre crédible le choix du départ des deux jeunes hommes. On a presque l’impression qu’ils vivaient une belle vie et que ce voyage est un caprice d’adolescent, alors que de très bonnes raisons poussent les migrants à partir.
Le fond, le trajet de deux jeunes sénégalais de leur pays jusqu'en Europe. Un sujet au combien d'actualité donc. Mais pas de véritable traitement de la situation à l'origine de se désir des raisons de ce voyage. Un film qui ne fouille pas le fond.
La forme, a mes yeux elle pose problème. L'image est absolument parfaite, très belle, nulle noirceur. Le mode narratif relève de l'épopée pas d'un voyage contraint.
Le fond est intéressant la forme fait que l'on passe a coté de ce qui pouvait être un grand film et laisse une impression de malaise.
Depuis 2008 et son excellent Gomorra, suivi de Reality, Dogman, Matteo Garrone peut être qualifié d’incontournable du cinéma italien – il a d’ailleurs reçu le Lion d'argent du meilleur réalisateur à Venise -. Mais je pense qu’avec ces nouvelles 122 minutes, il réussit son meilleur film. Seydou et Moussa, deux jeunes sénégalais de 16 ans, décident de quitter leur terre natale pour rejoindre l’Europe. Mais sur leur chemin les rêves et les espoirs d’une vie meilleure sont très vite anéantis par les dangers de ce périple. Leur seule arme dans cette odyssée restera leur humanité. Les migrants sont de venus un sujet récurant dans le cinéma européen, mais, à mon humble avis, celui-ci offre le meilleur point de vue et surtout le plus original sur ce drame humain. Magnifique ! La plupart des films sur cette thématique nous parle de l’accueil, de la survie des migrants une fois qu’ils sont arrivés en Europe. Cette fois, Garrone met en images une partie du voyage que l'on ne voit pas habituellement, ce qui s’est passé avant. En résulte une sorte de récit épique contemporain impressionnant et bouleversant. Le film n'est pas tiré d'une histoire vraie précise mais est né du tissage de plusieurs récits de jeunes qui ont éprouvé la traversée de l’Afrique vers l’Europe. Pour ce faire, le cinéaste a privilégié une vision radicalement opposée à celles des médias. Optant pour une démarche la plus authentique possible et loin de tout didactisme, il touche au plus juste et au plus fort de ce périple de l’horreur. Mais le récit, submergé par une profonde humanité et une profondeur spirituelle rares, devient la voix des sans-voix et nous explique ce désir d’Europe rêvée comme une terre de liberté absolue. Ce drame n’exclut pas les images sublimes du désert, de la mer et les moments de grâce absolue. On ne peut qu’espérer que ce film admirable soit un moyen de toucher les consciences à l’international et d’engendrer, peut-être, une forme de changement. Seydou Sarr, prix d’interprétation à la Mostra de Venise, éclabousse ce film de son jeune talent. A ses côtés, tout le monde est impeccable en particulier Moustapha Fall et Issaka Sawadogo. Mon 1er coup de cœur pour 2024, provoqué à la fois par le réalisme et l’ambition du scénario, la splendeur de la photographie et la perfection de l’interprétation. Ce faux documentaire est un vrai grand film à voir absolument. La boule au ventre !
"Moi, capitaine" qui a obtenu de nombreuses récompenses et nominations (Mostra de Venise, Golden Globes, European Film Awards) est un drame social italien intéressant. En effet le réalisateur Matteo Garrone livre aux spectateurs une histoire âpre, bouleversante mais aussi imparfaite qui suit la descente aux enfers de deux amis sénégalais Seydou et Moussa qui décident de quitter leur terre natale pour rejoindre l’Europe, la première partie est intense et parfaitement réussit la suite elle est moins crédible c'est dommage car le film dénonce avec force le sort des migrants avec des séquences qui marquent l'esprit.
Etre jeune, plein de rêve et d'envie de vivre aussi, peut être un combat, une aventure, une tragédie, un moment... quoi qu'il en soit c'est intense et ça remue aussi nos émotions à travers ce chef d'œuvre d'un film dépolitisé. C'est l'histoire de la vie de deux jeunes sénégalais qui rêvent d'occident et de vie facile et qui font de leur rêve une réalité, le temps d'un voyage. C'est aussi un film très dur, selon le prisme avec lequel on regarde cette histoire. Quitter sa mère Africaine pour voir la mer Italienne n'est pas qu'une aventure , c'est aussi une tragédie moderne.
Du rêve au cauchemar... Seydou et Moussa, deux jeunes sénégalais qui mènent une vie tranquille, décident de quitter leur pays pour tenter leur chance en Europe dans l'espoir de réaliser leurs rêves. Le début d'un long périple qui s'inspire de récits de migrants avec des fragments d'histoires à travers des territoires meurtriers peuplés de personnes prêtes à profiter d'eux. Un road movie sur fond de récit de passage à l'âge durant lequel ces deux adolescents vont être confrontés à ce qu'il y a de pire dans ce monde. Matteo Garrone montre ces horreurs, mais il ne s'attarde pas dessus. Son histoire est comme un assemblage de petits morceaux avec une mécanique bien huilée, ce qui montre aussi à quel point tout est bien organisé pour tenter ce genre de périple suicidaire. Cependant, il va parfois trop vite, ce qui impacte la dimension émotionnelle du récit et donne l'impression d'un traitement à la va-vite. Par contre, le duo fonctionne très bien avec Seydou qui montre que l'on peut être solidaire et tendre la main même dans une situation où l'on a d'abord tendance à penser à soi-même. Au final, "Io Capitano" est bien avec quelques moments forts, mais il manque quelque chose pour en faire un très bon film.
Je n’ai pas accroché à Moi Capitaine. Non pas que le sujet ne soit pas intéressant bien au contraire, mais simplement tomber dans un film aussi misérabiliste sans jouer énormément sur la mise en scène, je trouve que ça ne nous accroche pas plus que ça et que le film ressemble plus à un tract politique qu’à une œuvre cinématographique (même si je n’ai rien contre le message véhiculé). Dommage.
Il y des films ou quand on sort on reste sans voix et qui touchent. Celui-ci en fait parti. Les 2 jeunes acteurs nous font très rapidement oublier que c est un film tant le jeu est naturel. Mais avant tout c est l histoire qui est importante ! On y croise le meilleur et le pire de l humanité.