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    Sparta
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    Marc L.
    Marc L.

    44 abonnés 1 567 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 30 mai 2024
    Jusqu’ici, j’avais surtout regardé des (faux) documentaires de Ulrich Seidl, sur les rombières autrichiennes qui vont jouer les sugar-mamas en Afrique, ou sur les vieux qui ont un petit musée à la gloire du nazisme dans leur cave. Dans tous ces projets, Seidl semblait n’avoir qu’un seul objectif, mettre le spectateur dans la position la plus voyeuriste et inconfortable possible. ‘Sparta’ est une oeuvre de fiction dont la forme est si austère et réaliste qu’elle pourrait tout aussi bien être documentaire. Inspiré d’un fait divers, économe en dialogues et se refusant, comme tous les autres travaux de Seidl, à apporter la moindre justification ou la moindre critique à la situation qu’il présente, ‘Sparta’ présente Ewald, un ingénieur qui travaille en Roumanie et retourne fréquemment en Autriche pour rendre visite à son vieux père, que seuls des chants de marche nazis parviennent encore à égayer. Un brave type donc…si ce n’est qu’il éprouve une attirance coupable pour les jeunes enfants. Cependant, Ewald est ce qu’on pourrait appeler un pédophile platonique : conscient que ce qu’il éprouve est mal, il ne passera jamais à l’acte…mais il décide néanmoins d’ouvrir un club de sport dans une village sinistré, afin de pouvoir être en permanence entouré d’enfants. Il n’y a rien d’autre à dire de ce film lent, mutique…qui en restera à son postulat de départ - Ewald ne deviendra jamais un prédateur actif - afin d’entretenir savamment le malaise. D’autant plus que l’homme est effectivement attentionné et apprécié de ceux qui pourraient potentiellement être ses victimes, alors que leurs propres parents sont décrits comme alcooliques, violents et irresponsables.
    Daniele
    Daniele

    14 abonnés 70 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 juin 2023
    Film difficile et courageux, parfaitement interprété , monté et cadré. Rien de scabreux.
    Enfermement dans sa pathologie et efforts pour la circonscrire malgré tout.
    Avec une fixation de la libido sur l'enfance comme si, avec sa petite voix timide, Ewald ne pouvait pas grandir et désirer un alter ego adulte, on se demande si la régression chez le père sénile ( son conditionnement passé nazi ou militaire, avec le refus de l'autre ) et son lien compulsif à la mère ( qui efface son épouse ) ne ressemblent pas à cette autre pathologie régressive et désespérée du fils.
    Vincent P
    Vincent P

    22 abonnés 40 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 juin 2023
    Le cinéma de Seidl est toujours juste et inplacable. Souvent froid. Mais dans ce film, j'y ai trouvé une sensation de chaleur, peut être dû au changement de saison, au regard tendre et triste du personnage principal.
    J'ai senti de l'empathie pour les êtres vivants, humains et animaux, malgré un regard cruel sur certains d'entre eux.
    Sparta m' a rappelé cette phrase "on n'est jamais assez triste... pour que le monde soit meilleur".
    La tristesse durera toujours...
    traversay1
    traversay1

    3 531 abonnés 4 819 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 4 juin 2023
    S'il existait un prix du cinéaste le plus sulfureux de ce début du XXIe siècle, l'Autrichien Ulrich Seidl (même nationalité que Haneke et Hausner, qui n'ont pas peur non plus de la provocation) serait à coup sûr un candidat crédible. Rien n'oblige évidemment à regarder ses œuvres, qui suscitent assez souvent le malaise, mais il s'agit d'un réalisateur qui témoigne d'un grand savoir-faire, quand il ne se laisse pas entraîner dans les bas-fonds du sordide. Sparta, qui compose une sorte de diptyque avec Rimini, avait tout du sujet glauque, autour d'un pédophile que l'on suit dans son approche de jeunes garçons dont il est un prédateur probable. Sauf que cette fois-ci, Seidl semble s'être interdit d'aller trop loin , ce qui ne lui ressemble guère, même si son portrait d'un homme au bord de l'atroce (voir sur pratiquement le même sujet Creaturas de Carlos Vermut, bien plus troublant et passionnant), par une sorte de bienveillance, suscite évidemment une incommodité certaine. Quant aux parents des enfants, au fin fond de la Roumanie, le moins que l'on puisse dire est que le cinéaste n'hésite pas en faire de véritables monstres, eux. Toujours est-il qu'il s'agit d'un des films les plus fades d'Ulrich Seidl, affligé notamment d'un montage erratique. Qui laisse un sentiment bizarre d'inachevé, tout en se réjouissant quand même que le film soit moins radical que prévu, sur un sujet pareil.
    Yves G.
    Yves G.

    1 446 abonnés 3 469 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 juin 2023
    Ewald, la quarantaine bien entamée, a quitté l’Autriche, où son vieux père se meurt dans un EHPAD, pour la Roumanie. Il décide de rompre avec la barmaid locale qui partageait sa vie pour prendre un nouveau départ. Dans un village perdu de l’arrière pays, il réhabilite une ancienne école pour en faire un centre d’accueil pour les jeunes du village dénommé « Sparta ». Une dizaine de gamins y passent leurs journées. Mais bientôt, leurs parents s’inquiètent du comportement d’Ewald et lui demandent des comptes.

    C’est peu dire que le cinéma de Ulrich Seidl est malaisant ou, pour éviter l’emploi de ce terme que le Grévisse condamne probablement, dérangeant. Je me souviens du choc éprouvé à la découverte de son triptyque "Paradis", au titre antinomique : ses héros étaient une quinquagénaire dévorée par la solitude en vacances sur la côte kenyane, une Autrichienne confite en dévotion et une jeune boulimique amoureuse de son nutritionniste. Suivait "Sous-sols" un documentaire sur les délires refoulés d’Autrichiens ordinaires : adeptes du SM, nostalgiques du Troisième Reich, freaks en tous genres… Puis vient ce diptyque racontant la vie de deux frères : le premier, découvert dans "Rimini", est crooner sur la Côte adriatique, le second, qu’on avait entr’aperçu dans le premier volet, traîne sa gueule cabossée (que j’avais longtemps prise pour celle de Franz Rigowski mais qui est en fait celle de son partenaire dans "Great Freedom" Georg Friedrich) et sa voix de fausset en Roumanie. Les deux films peuvent se voir séparément ; mais il serait dommage de se priver du plaisir de les découvrir ensemble.

    Le cinéma d’Ulrich Siedl est formellement très original. Refusant tout psychologisme, la caméra du réalisateur autrichien montre sans rien démontrer. Dans "Rimini", elle suivait les déambulations de Richie Bravo dans le décor surréaliste d’une cité balnéaire recouverte par la neige. Dans "Sparta", elle suit en longs plans fixes celles de son frère, aussi mutique et introverti que son aîné était bavard et plastronneur.
    On ne saura rien des motifs qui ont conduit Ewald à quitter l’Autriche pour la Roumanie ni des circonstances dans lesquelles il a rencontré sa compagne. La première moitié du film y raconte – mais s’agit-il d’un récit à proprement parler ? – la vie ennuyeuse qu’il y mène avant une rupture dont on ne comprend pas vraiment lequel des deux partenaires la provoque. C’est la seconde moitié qui est la plus intéressante, et la plus malaisante, pour reprendre ce terme décidément omniprésent.

    Un malaise accru par la polémique lancée par le magazine allemand "Spiegel" en septembre 2022 autour des conditions du tournage de Sparta en Roumanie : les parents auraient été tenus dans l’ignorance du sujet du film et les enfants maltraités. Si les procédures judiciaires engagées en Roumanie et en Allemagne depuis lors n’ont pas abouti, la polémique a conduit les organisateurs du festival du film de Toronto à le déprogrammer – ceux du Festival de San Sebastian l’ont au contraire maintenu.

    Dans la seconde partie de "Sparta", on voit Ewald ouvrir une école de judo dans laquelle on ne fait guère de judo. Il s’agit plutôt d’un centre aéré, d’un lieu de vacances, où les quelques gamins du village viennent chasser l’ennui avec la complicité bienveillante d’Ewald. La canicule estivale aidant, les pré-adolescents passent leur temps en maillot de bain. On voit même Ewald, nu, prendre une douche avec eux.

    Le sujet pourrait être choquant s’il n’était traité avec une extrême intelligence. La pédophilie d’Ewald n’y est jamais montrée frontalement. Tout laisse à penser d’ailleurs qu’il n’y a pas eu de passage à l’acte de sa part, son attirance pour ses pensionnaires restant au stade du fantasme. Cette attirance, malsaine et condamnable, s’exprime dans une immense tendresse pour ces gamins. Cette situation met le spectateur en porte-à-faux : faut-il la réprouver au motif des pulsions pédophiles qu’elle cache ou au contraire la saluer comme une sublimation de pulsions réfrénées ?

    La réaction des villageois est hélas moins subtile. Et c’est là peut-être le seul faux-pas de ce film si intelligent. Les parents des gosses – et au premier chef le père de l’angélique Octavien – sont décrits comme des abrutis alcooliques et xénophobes. J’aurais bien imaginé une fin christique à la Pasolini. Mais la fin de Sparta m’a réservé une ultime surprise, volontairement anti-spectaculaire.
    RicciT
    RicciT

    2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 juin 2023
    un des meilleurs films de Seidl. Profondément troublant. une performance d'acteur hallucinante. Un film désagréable mais indispensable.
    Sarrah waz
    Sarrah waz

    1 abonné 4 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 juin 2023
    Belle œuvre d'art. Cette histoire s'inscrit dans un cadre morne et dépressif. Ce choix formel est excellent car il rejoint un sujet très difficile à aborder de nos jours. Il s'agit d'un phénomène que nous ne pouvons plus ignorer, qui existe partout, dans tous les pays et régions et que nous devons apprendre à maîtriser. Le personnage principal est difficile à cerner, son côté mystérieux nous incite à réfléchir à sa condition. Film à voir.
    velocio
    velocio

    1 295 abonnés 3 121 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 31 mai 2023
    Le réalisateur autrichien Ulrich Seidl, on commence à bien le connaître et, presque jusqu’à la fin de "Sparta", on s’attend à voir une des scènes assez sordides dont il a le secret tout en se demandant longtemps où il veut en venir. Eh bien, même si cette attente sert à maintenir une grande tension chez le spectateur, même si on peut trouver douteux certains comportements de Ewald avec les enfants, même si, lors d’un jeu de bataille sous la douche, on retrouve Ewald nu au milieu des enfants qui, eux, ne le sont pas, on est très loin de certaines scènes vues dans les films précédents de Ulrich Seidl. En fait, Ewald est un homme qui se sait pédophile en puissance, qui se bat contre ce démon intérieur qui le ronge et qui arrive à ne jamais passer à l’acte. Peut-être avait il succombé dans une vie antérieure, peut-être est ce pour cela qu’il est venu se réfugier en Roumanie ? En tout cas, on en arrive à avoir de l’empathie et de la pitié pour cet homme à la voix fluette et aiguë, un homme finalement pas si épanoui que ça, un homme à qui il arrive de s’effondrer face à cette situation qu’il n’arrive pas à supporter. Une empathie qu’on ne ressent pas pour les pères des enfants, des pères ne s’occupant guère de leurs enfants sauf pour les frapper afin d’en faire de vrais hommes et qui voient d’un mauvais œil cet homme qui passe son temps avec eux. critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-sparta/.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 347 abonnés 4 137 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 18 mars 2023
    Ulrich Seidl est un réalisateur controversé qui nous montre à chaque fois des choses qu'on n'a pas envie de voir. Son triptyque "Paradis" exhibait le tourisme sexuel, la foi extrême et l'obésité tandis que son "Safari" nous mettait dans la peau de chasseurs en quête d'espèces protégées. Avec "Sparta" le réalisateur va encore plus loin en abordant la pédophilie. Trop loin ? Oui car le prédateur apparait comme un être doux et soucieux des autres et ses actes d'attouchements ne sont que subtilités. Un film qui met mal à l'aise autant qu'il est préoccupant, lorsqu'on apprend que les conditions de tournage restent ambivalentes.
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