Pourtant on a apprécié Call Me By Your Name et vraiment aimé Bones and All, mais ici on n'a pas vu le même film que la majorité des critiques qui encensent Challengers, pour nous une farandole d'effets esthétiques clinquants de 2h15 pour simplement en arriver à la célèbre maxime macho : "Les potes avant les p..." (vous aurez le soin de compléter), avec des sauts dans le temps toutes les deux minutes (avec les mêmes tronches et les mêmes fringues par moments : on a passé la quasi-totalité du film à ne pas savoir à quelle époque on était...). Alors oui, Challengers est audacieux sur le plan visuel, si vous vous demandiez un jour ce que voit une balle de tennis en plein match, ou le point de vue du sol du court de tennis (mais qui s'est déjà demandé ça ?), maintenant, vous savez. On ne sait pas à quelle balle de tennis numérique qui frôle ostensiblement la caméra on s'est dit que Luca Guadagnino adore se regarder filmer, et qu'à petites doses, ses effets esthétiques nous auraient vraiment plu, surtout qu'il continue de savoir tenir une caméra (tout est vraiment bien cadré, dynamique dans les travelings), mais ici jusqu'à l'overdose (le final nous a achevé), ce qui prend le pas très rapidement sur une intrigue très simplette, qui mise vraiment beaucoup sur la sympathie du spectateur-cible (jeune, on le devine) pour ses vedettes. On est toujours coincé entre une scène de dialogues qui s'éternise (et répète toujours les mêmes ressorts narratifs du triangle amoureux : Zendaya fait la balle de ping-pong - pour changer du tennis - entre les hommes qui se font donc la gueule, mangent des bananes et longs churros - vous l'avez ? Oui, c'est aussi fin que ça - et tapent comme des bourrins lors des matches "parce que pas contents", fin du film, ou presque), et une musique parfaite pour votre cours d'aérobic (Jamiroquai, sort de corps), multiplié par 2h15. Balle de match pour nos neurones : on s'est copieusement ennuyé, perdu dans la chronologie chaotique, reconnaissant quand même le jeu investi du trio d'acteurs, les premières occurrences de la mise en scène visuelle et sonore (on trouve ça impressionnant les premières fois, avant l'overdose consommée), et une BO qu'on se promet de remettre pour nos cours de gym tonic.