Challengers, nouveau film dans lequel se déroule l’histoire triviale d’un triangle amoureux qui a pour thématique le tennis. Ce long métrage offre une esthétique captivante et conçoit des personnages réalistes reflétant la complexité de la nature humaine. En effet, Tashi, ancienne joueuse professionnelle, devient la coach de son mari Art, et vit sa carrière perdu à travers lui, interrompue par des retrouvailles inopportunes avec Patrick. Le spectateur prend à cœur cette histoire segmentée par des flashbacks qui mettent en lumière l’évolution des personnages, leurs liens singuliers ainsi que leur caractère toxique. Par ailleurs, Tashi décrit le tennis comme une “relation” qui ne se limite pas uniquement à un lancer de balle. De telle manière, Luca Guadagnimo accentue le mouvement de va-et-vient de la balle, l’adversité et la tension qui sont présents à la fois sur le terrain et au sein de ce trio relationnel. Ainsi, les affrontements sont le terrain d’expression de relations toxiques et entremêlées, d’épuisement et d’envie. Cours de tennis vitré filmé en contre-plongée, gros plan au ralenti, le réalisateur italien fait valser le spectateur aux extrémités du terrain comme une balle de tennis. Au travers des caméras, Guadagnimo réussit brillamment à maintenir l’attention du spectateur, à lui faire prendre plaisir au sport, parfois ennuyant, qu’est le tennis. Par ailleurs, le film est rythmé par une musique house, techno qui dynamise l’action et relève le caractère frénétique du long-métrage. Bien que ce film soit divertissant et brillamment réalisé, l’histoire d’amour dans laquelle le public est plongé est, selon moi, assez prévisible. J’ai personnellement maudit le personnage de Tashi qui joue avec deux meilleurs amis d’enfance comme des marionnettes jusqu’à briser leur amitié, à toujours vouloir être aimée alors que la seule chose qu’elle désirera toujours le plus c’est le tennis.