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4,0
Publiée le 5 novembre 2023
Il y a des films qui marquent plus que d’autres par la violence des faits exposés. Dans Blaze, c’est dès la première scène que cela arrive. C’est à travers le regard d’une jeune adolescente que l’on va vivre une expérience traumatique. Du haut de ses 12 ans, elle assiste au viol d’une adulte dans une ruelle. Ce passage est long et intense. Le film ne montre pas explicitement les images du viol, mais préfère se centrer sur ce que vit Blaze. Cette façon immersive de procéder fait que l’on ressent sa peur et son impuissance.
Par la suite, on continue en se penchant sur Blaze et les répercussions d’avoir été témoin de cela. Cet “après” est tout aussi difficile à vivre pour elle. D’un côté, elle se sent coupable de n’avoir rien fait. En tant qu’adulte, cela ne fait aucun doute qu’elle n’y pouvait rien, mais on comprend ce tiraillement d’un “et si …". Blaze est aussi en colère de voir l’agresseur se promener librement dans les rues. Elle passe du statut d’innocence à celui d’une citoyenne se rendant compte des injustices de la vie.
Ce capharnaüm aura des répercussions sur ses relations avec les adultes. En tête vient celle avec son père. Simon Baker, célèbre pour son rôle dans "Le Mentaliste", excelle dans ce rôle. On ressent toute la difficulté d'être à sa place en tant que père, et le positionnement à avoir. Même si son père la soutient, tous les adultes ne sont pas forcément du même avis, comme en témoigne la scène du procès. L’avocate de la partie adverse attaque directement Blaze. Une image très difficile à supporter tant on a le désir ardent de la protéger.
Pour se préserver, Blaze se fait un monde imaginaire où se réfugier. Dans cette bulle, elle peut échapper à la dureté du monde des adultes. Ces parties, bien qu’intéressantes, sont parfois trop poussées et cela perturbe le rythme du film. Elle y trouve du réconfort en compagnie de son dragon imaginaire. Une méthode à double tranchant pour l’adolescente, car au lieu de parler, elle se mure dans le silence ce qui est encore plus destructeur psychologiquement. Julia Savage est plus que convaincante dans son interprétation.
Comment se remettre de quelque chose que l'on ne comprend pas forcément ? Alors qu'elle est dans une ruelle, Blaze est témoin d'une violente scène qui la choque tellement qu'elle en reste figée de peur. Alors qu'elle est sollicitée par la police et qu'elle devient le centre de l'attention, Blaze se réfugie dans son imagination. C'est la voie qu'elle décide d'emprunter pour aller mieux même si ceux qui l'entourent ont du mal à la comprendre. Del Kathryn Barton, qui est une artiste peintre contemporaine bien connue, extériorise cet univers coloré. Il y a plein de choses, mais est-ce que cela sert réellement le récit? Je n'en suis pas sûr. "Blaze" donne l'impression d'être beaucoup de choses et rien à la fois. Un drame, un film sur le passage à l'âge adulte ou même une histoire de vengeance vers laquelle la réalisatrice semble se projeter à un moment. À l'image de ce parcours émotionnel fait de hauts et de bas, "Blaze" est un film inégal qui m'a laissé sur ma faim malgré une proposition créative et artistique intéressante.