J'ai vu un film... Quelle chance de l'avoir vu en avant-première... Sans savoir de quoi il en retournait, sans avoir vu la bande-annonce, en mode aveugle... Et là, j'ai été littéralement ébloui par la créativité, l'inventivité, la générosité émouvante de ce film... qu'on a du mal à qualifier... Est-ce de le dystopie ? de la Science-Fiction ? de la chronique de la vie presque "ordinaire" ? Tout est juste dans ce film... Le jeu des acteurs, la relation Père-Fils, les créatures, la vie au quotidien sublimée par un un mal ordinaire qui se répand et qui s'étend sur les corps et les esprits.
Quelle ambition... Quelle volonté... Et quel résultat ! Cette fable fantastique révèle l'animalité en nous, et nous montre l'humanité oscillant entre bienveillance et haine... Ce que fait de mieux l'humain... Osciller pour ne pas tomber...
Voici un film que les Américains ne sauraient faire, et qui sur certains aspects, va plus loin dans le réalisme dérangeant... Par exemple, et ce parti-pris est audacieux, ici, il n'y a pas de pourquoi, pas de patient-zéro, par de causes... Il y a des mutations... C'est tout ! C'est comme ça ! C'est totalement assumé ! Et le film n'explore pas du tout cette piste pour se consacrer uniquement aux sentiments humains d'un ado qui se transforme (l'adolescence, c'est la période de LA grande transformation...).. et ses relations avec son père se transforment, les relations avec ses amis, avec ses ennemis...
Romain Duris est époustouflant de richesse de jeu... Et que dire de Paul Kircher que je découvre ici... Une révélation, un jeu brut, primal, émouvant, un jeu plein de forces et de maladresses... Il crève littéralement l'écran et devient animal, petit à petit, dans une chorégraphie qui nous enchante... il a les crocs ! Et ce qui fait aussi la puissance de ce film, ce sont les effets spéciaux, qui s'insèrent de manière sincère dans la des décors naturels, sans fond vert...
Un très grand film...