Tamer, Shekel et Safwat sont trois étudiants d’un lycée arabe en Israël qui, comme tous les lycées du pays, s’apprête à fêter avec pompe l’indépendance nationale le 14 mai. Mais si cette date marque pour les Juifs d’Israël l’indépendance, elle marque aussi pour les Arabes la Nakba, la catastrophe qui les a dépossédés de leurs biens et forcés à l’exil. Pour commémorer la Nakba, Safwat voudrait remplacer le drapeau israélien qui orne la façade du lycée par un drapeau palestinien. Tamer, que son histoire familiale a dissuadé de tout engagement politique, n’y est guère favorable. Mais, l’arrivée dans le groupe de Maysaa va le faire changer d’avis.
Tourné en Tunisie, où réside désormais son réalisateur d’origine palestinienne, financé par des fonds saoudiens, qataris et tunisiens, "Alam" est un film ouvertement militant et pro-palestinien,, qui critique le sort réservé aux populations arabes en Palestine et la négation des souffrances endurées par leurs ancêtres en 1948.
Il ne se réduit pas à cette seule dimension. C’est aussi un coming-of age movie, un film sur la sortie de l’adolescence et la conscientisation politique chez un groupe de lycéens. Tamer, le héros, présente le caractère le plus nuancé, celui dont l’histoire familiale est la plus creusée, celui dont le parcours est le plus subtil : c’est pour plaire à Maysaa qu’il acceptera de prendre un engagement que, sans elle, il n’aurait sans doute pas pris.
Pour autant, "Alam" est beaucoup trop sage pour susciter l’intérêt. Il n’y a rien de bien subversif dans les actions soi-disant clandestines de ces jeunes, rien de bien nouveau dans les émotions qu’ils éprouvent.