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traversay1
3 638 abonnés
4 875 critiques
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3,0
Publiée le 28 mars 2023
Alam se traduit en Français par le mot Drapeau, symbole omniprésent dans le premier long-métrage de Firas Khoury. Le cinéaste y dresse le portrait d'une poignée de jeunes palestiniens, qui vivent en Israël, et sont confrontés à la propagande officielle, notamment à travers les cours d'histoire de leur lycée. Alam mêle récit d'apprentissage de la fin de l'adolescence, plutôt traditionnel, et éveil politique à l'aube de la célébration du Jour de l’Indépendance israélienne qui coïncide avec celui de la commémoration de l'exode palestinien. Le rythme du film est plutôt nonchalant et le ton souvent léger, ce qui n'en fait pas une œuvre militante pure et dure, mais le message est suffisamment clair pour ne pas avoir à être asséné. Certes, la mise en scène manque parfois de mordant et le scénario semble souvent lambiner en chemin, mais la qualité de l'interprétation générale de ces jeunes héros et quelques scènes plus incisives contribuent à maintenir l'intérêt. La transmission des événements du passé et le traumatisme qui perdure dans chaque génération sont autant d'éléments-clés qui expliquent que l'insouciance de l'adolescence n'est pas forcément décorrélée d'une sensibilité, plus ou moins accentuée selon les tempéraments, à une situation intenable et insupportable pour l'existence des Palestiniens, au sein de l’État d'Israël.
Nous sommes devant un film politique d'une puissante portée. Pour pleinement apprécier ses nuances, il est essentiel de poser les bases de compréhension. L'intrigue se déploie au cœur de deux commémorations cruciales chez les Israéliens et les Palestiniens, dont la vision est opposée : celle de l'indépendance d'Israël en 1948, et les jours précédant la Nakba, connue sous le terme arabe de « la catastrophe ». Ce jour de commémoration empreint de deuil pour les Palestiniens rappelle la période entre 1947 et 1949, où environ 800 000 Palestiniens furent déplacés de leurs terres par les forces israéliennes. Alors que du côté Israélien, il s’agit d’une fête.
Le réalisateur Firas Khoury partage les méandres de sa jeunesse marquée par l'étouffante oppression vécue par les Palestiniens. Le film expose cette réalité où l'identité se trouve entravée, car le peuple est privé de revendication. Alors qu’à l’origine, Tamer est désintéressé des sphères politiques, nous sommes témoin de sa lente prise de conscience, une transformation intéressante qui s'amorce. L'histoire révèle un éventail de personnages représentatif des degrés de conscience du peuple, certains profondément engagés, d'autres indifférents. Les enjeux se dessinent nettement : d'un côté, la lutte ardente pour la patrie, de l'autre, le choix de mener une vie discrète. Cette dualité confère une profondeur émotionnelle au film. L'oppression croissante imposée par les Israéliens est palpable tout au long du récit. Au fur et à mesure que Tamer ouvre les yeux sur le monde qui l'entoure, les injustices s'imposent à lui avec une intensité grandissante.
La performance de l'acteur Mahmood Bakri se distingue remarquablement. Son interprétation subtile permet de ressentir avec profondeur son éveil face à la situation tumultueuse qui prévaut. De même, Sereen Khass apporte une énergie éblouissante à son rôle. Sa présence à l'écran est électrisante. La relation entre eux sert de pivot au récit. Cependant, le film mise un peu trop dessus ce qui n’était pas forcément utile.
Lire d'autres critiques ici : https://doisjelevoir.com/
À voir dans la mesure où la vie quotidienne des Arabes israéliens n'est pas vraiment connue et où le film nous y plonge avec finesse : des parcours différents selon les lycéens, leur origine, milieu social, sensibilité. Un semblant de Sabotage, le film thriller américain écologiste mais avec des personnages plus jeunes, naïfs et dépendants des proches et institutions.
La découverte d’un premier long-métrage a toujours une saveur particulière. Il y a notamment ce doux espoir de découvrir un nouvel auteur dont le nom comptera dans les prochaines années, voire décennies. La réalisation d’un premier film sert en effet souvent de révélateur. Malheureusement Firas Khoury livre une première réalisation comportant de trop nombreuses faiblesses et maladresses. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/festivals/c/fifp2023/#A
J'ai été frappé par l'humanité des personnages. C'est drôle et touchant, un premier long-métrage prometteur. Quelle bienveillance portée aux personnages !
La force de ce film réside dans sa manière juste de montrer la simplicité des sentiments des protagonistes alors que tout dans leur environnement est compliqué. Que veulent ces jeunes Palestiniens vivant en Israël : vivre comme les autres jeunes de leur âge, avoir des amourettes, acquérir une bonne éducation, glander avec leurs potes. On comprend pourquoi ils se révoltent lorsque leur professeur leur enseigne l’histoire officielle d’Israël tellement éloignée de leur réalité, et pourquoi l’un d’entre eux se lancera dans une action politique pour les beaux yeux d’une fille. La direction d’acteurs tout en finesse de Firas Khoury est le principal atout de ce film. On rit face à ces gentils pieds nickelés qui s’y prennent comme des manches pour leur opération commando, ça nous les rend encore plus sympathiques et proches de nous. On s’attache au personnage de l’oncle dont la vie a été ruinée par une arrestation qu’on suppose arbitraire plusieurs années auparavant. On rit moins à la fin lorsqu’ils sont rattrapés par la répression. Alam est un film original et sincère qui traite d’un sujet rarement évoqué au cinéma, pour cela il est nécessaire !
Le titre qui signifie " le drapeau" en langue arabe donne le ton à ce film qui se propose de porter son regard sur la jeunesse arabe israélienne.
Un groupe de lycéens décident de placer le drapeau palestinien sur le toit de leur établissement Israélien d'enseignement.
Le film suit plus particulièrement un des jeunes hommes du groupe, dans ses relations avec sa famille, sa voisine avec laquelle se noue une histoire amoureuse.
On ne peut dénier à "Alam" des qualités de fraîcheur, d'ambition et un certain savoir faire technique.
Cependant, le scénario n'est malheureusement pas toujours au point, la psychologie des personnages n'est pas décrite avec suffisamment de détails et limite un peu l'enthousiasme que certaines scènes réussies. ( surtout celles entre les deux amoureux) font naître.
On comprend toutefois, le sentiment d'injustice et de révolte qui traverse les personnages même si on voit mal comment ils pourront les dépasser et les résoudre.
Tamer est palestinien et vit en Israel. Pour plaire à une nouvelle camarade de classe, il va s’engager aux côtés des autres palestinien révoltés de vivre en territoire colonisés. Ils vont mener une opération secrète pour célébrer leur pays à leur façon. C’est drôle, touchant et le message est fort.
Superbe film qui apporte un regard intéressant sur la vie en territoire colonisé. Se déroulant en Palestine, Alam suit la trajectoire de plusieurs jeunes ayant tous et toutes un rapport différent vis à vis de l'occupation, allant de l'indifférence à la lutte frontale. L'écriture des personnages et de leur trajectoire est incroyablement juste et touchante. Le tout est mis en scène très sobrement, et ponctué d'une bande son formidable.
Tamer, Shekel et Safwat sont trois étudiants d’un lycée arabe en Israël qui, comme tous les lycées du pays, s’apprête à fêter avec pompe l’indépendance nationale le 14 mai. Mais si cette date marque pour les Juifs d’Israël l’indépendance, elle marque aussi pour les Arabes la Nakba, la catastrophe qui les a dépossédés de leurs biens et forcés à l’exil. Pour commémorer la Nakba, Safwat voudrait remplacer le drapeau israélien qui orne la façade du lycée par un drapeau palestinien. Tamer, que son histoire familiale a dissuadé de tout engagement politique, n’y est guère favorable. Mais, l’arrivée dans le groupe de Maysaa va le faire changer d’avis.
Tourné en Tunisie, où réside désormais son réalisateur d’origine palestinienne, financé par des fonds saoudiens, qataris et tunisiens, "Alam" est un film ouvertement militant et pro-palestinien,, qui critique le sort réservé aux populations arabes en Palestine et la négation des souffrances endurées par leurs ancêtres en 1948. Il ne se réduit pas à cette seule dimension. C’est aussi un coming-of age movie, un film sur la sortie de l’adolescence et la conscientisation politique chez un groupe de lycéens. Tamer, le héros, présente le caractère le plus nuancé, celui dont l’histoire familiale est la plus creusée, celui dont le parcours est le plus subtil : c’est pour plaire à Maysaa qu’il acceptera de prendre un engagement que, sans elle, il n’aurait sans doute pas pris.
Pour autant, "Alam" est beaucoup trop sage pour susciter l’intérêt. Il n’y a rien de bien subversif dans les actions soi-disant clandestines de ces jeunes, rien de bien nouveau dans les émotions qu’ils éprouvent.
Ca aurait pu être bien.. et puis non, on s'ennui, ca manque de crédibilité, de conviction, c'est mou, ca ne va pas loin... hormis exposer une énième fois l'idéologie communiste extrême gauche