Après un film de transition raté, maladroit et lourd dans ses références aux premiers volets, voilà le sixième opus d'une série de films maintenant étiqueté comme une "franchise" par ses personnages. Et oui, après la règle de la suite ("Scream 2"), de la trilogie (Scream 3"), du remake (Scream 4") et du reboot/suite ou "requel" ("Scream" 2022), les personnages appliquent maintenant les règles de la "franchise" à ce sixième opus ; ce qui ne change fondamentalement pas grand-chose, mais j'y reviendrai. Une nouvelle fois réalisé par Tyler Gillett et Marco Bettinelli-Olpin, je n'attendais pas vraiment cette suite à cause du très mauvais résultat qu'avait donné le précédent mais, paradoxalement, je l'attendais quand même car je suis un fan inconditionnel des quatre premiers. Nous retrouvons donc ici les survivants du premier, et notamment les deux sœurs Carpenter, installés cette fois à New-York mais qui sont tout de même rattrapés par Ghostface. Premier opus de la saga qui ne se déroule donc pas à Woodsboro et si ça peut rappeler dans un premier temps le huitième opus de la saga "Vendredi 13" avec un Jason quittant Crystal Lake pour se rendre également à New-York, ça signifie surtout que la saga part sur de nouvelles bases. D'ailleurs, rien que la typographie de la numérotation change, on reste dans une continuité avec un sixième opus mais qui s'écrit cette fois en chiffre romain, afin de bien se différencier des précédents. De même, nous retrouvons quelques personnages des précédents films, dont
Gale Weathers (mais également Kirby qu'on réanime avec une pirouette scénaristique, sûrement pour combler le manque causé par Neve Campbell, ne voulant pas apparaitre dans cette suite)
mais qui s'effacent petit à petit, pour laisser la place à une toute nouvelle génération. Ce qui n'est pas plus mal car on coupe alors petit à petit les ponts avec les quatre premiers films et tant mieux car en tant que suite directe, le film est mauvais mais en tant que suite du mauvais "Scream" de 2022, ce n'est pas trop mal. Seulement, c'est un film qui laisse présager une franchise qui n'aura jamais le même impact que les précédents car elle n'arrive plus à se réinventer. Alors que les quatre premiers présentaient tous quelque-chose de différent, étaient auto-réflexif, ce sixième opus donne plus l'impression de faire dans la surenchère. Et c'est là qu'on en revient à ces règles de "franchise" qui sont finalement les mêmes que celles de "Scream 2" : toujours plus. Nous avons d'ailleurs pas mal de scènes similaires, celle du métro avec tous les Ghostface, rappelant la scène d'ouverture du second opus, les décors d'un cinéma, la scène du parc et même
le lien familial avec les tueurs du précédent film (dans "Scream 2", c'était la mère de Billy et ici, c'est carrément toute la famille d'un des tueurs du précédent)
. Et finalement, le film ne remet plus en question les codes du slasher, il ne fait que les répéter. En effet, le film ne propose plus vraiment quelque-chose de novateur, nous avons beaucoup de scènes déjà-vues, quoique bien réalisées et puis un scénario quand même assez prévisible ! Avec une fin qui veut absolument encore être dans la surenchère
(cette fois avec trois Ghostface), elle en oublie d'en être surprenante et on voit par exemple venir le flic à des kilomètres, ce qui rend tout d'un coup la fin très cheap avec son twist à deux ronds
et puis surtout le jeu très exagéré des acteurs. On peut cependant noter quelques nouveautés, qui rehaussent fort heureusement le tout. Nous avons par exemple cette fois deux final girls qui sont sur un pied d'égalité puisqu'elles sont sœurs mais surtout
qui ne sont pas très nettes non plus
(ce dont d'ailleurs j'espère que ce sera bien plus exploité dans les suites, si suites il y a), la scène d'ouverture (étape obligée et attendue dans un "Scream") surprenante et puis, encore une fois, ce changement de lieu. Le fait que l'intrigue se déroule à New-York apporte tout un lot de scènes inédites dans la saga, comme celle déjà évoquée du métro qui est très bien construire, celle dans l'épicerie dans laquelle Ghostface se sert d'une arme à feu (normalement proscrit dans le genre). Pour résumer, "Scream VI" est donc plutôt mauvais en tant que suite des quatre premiers car on dirait plus une fan fiction qu'autre chose (à la manière du précédent finalement) mais fonctionne en revanche relativement bien en tant que suite de celui de 2022 et permet ainsi aux fans de faire le deuil des quatre premiers en repartant sur de nouvelles bases (qu'elles soient bancales ou non).