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traversay1
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3,0
Publiée le 15 décembre 2022
En règle générale, les films choisis pour représenter les pays étrangers à l'Oscar du meilleur film international sont des drames, plus rarement des comédies, et presque jamais des thrillers. Pour 2023, la Bulgarie avait élu Mother, un parfait film d'auteur, sauf que la candidature a finalement été rejetée par The Academy car plus de 50% des dialogues sont en anglais. A Sofia, l'on s'est donc rabattu sur In the heart pf the machine dont le profil est très différent. Cette histoire, qui se déroule à la fin des années 70, dans une usine où travaillent des prisonniers dangereux, est marquée par la prise d'otages de deux gardes et le suspense qui s'ensuit, alors que l'usine est encerclée et que tout risque de finir en chair à pâté. Son atmosphère grise et la situation qui évolue sous nos yeux ne manquera pas de rappeler aux cinéphiles l'époustouflant Factory de Yuri Bykov, un film russe bien plus dingue, audacieux et magistral que son homologue bulgare, soit dit en passant. Malgré un certain sens du rythme et une interprétation de bonne facture, le film a quelque chose d'artificiel dans la forme et le fond, avec de vaines tentatives pour insuffler un peu de poésie dans ce récit féroce qui se perd parfois dans de longs dialogues inutiles. Sans oublier une voix off sentencieuse, comme surgie d'outre-tombe.
Un film bulgare qui ne paye pas de mine mais qui s'avère plutôt sympathique à regarder. Il y a quelques longueurs, la musique est mal choisie, le son couvre parfois les dialogues et la fin est un peu prévisible, mais le propos se suit bien et les scènettes distillées au compte-goutte. Le réalisateur glisse de la poésie dans le monde carcéral, cela m'a fait un peu penser à la Ligne Verte. On s'attache aux personnages et comme toujours la limite entre bien et mal est floue et fluctue.