Western mosaïque
Kevin Costner a une passion chevillée au corps : le western et au-delà l’Histoire des Etats-Unis. Une passion qui nous a déjà valu deux grands films, Danse avec les loups et Open Range. 180 minutes dans tradition, il ne manque pas un colt, pas une plume aux carquois indiens, pas un sentiment – bon ou mauvais -, dans les psychologies – parfois un tantinet simplistes – des personnages… bref, on ne s’ennuie pas, mais on n’est pas pour autant surpris. Sur une période de 15 ans avant et après la Guerre de Sécession. L'expansion vers l'Ouest est semée d'embûches qu'il s'agisse des éléments naturels, des interactions avec les peuples indigènes qui vivaient sur ces terres et de la détermination impitoyable de ceux qui cherchaient à les coloniser... Le pitch nous dit combien Costner a vu grand, très grand. Le 2ème volet devrait sortir en septembre, le 3ème est en tournage, le 4ème déjà écrit et notre cinéaste prétend avoir de quoi faire 8 films !!! Mais voilà, rien ne se passe comme prévu. C’est un fiasco retentissant aux USA où l’on envisage de ne même pas sortir le N°2. A suivre !
Ce film a beaucoup d’atouts. Qualité du récit, personnages bien caractérisés, images somptueuses, suspense et violence calibrés et surtout, la vision très humaniste de Costner vis-à-vis des amérindiens. Le film traite de la manière dont 500 tribus ont été expulsées par les colons. Il n’a pas voulu seulement aborder son film du point de vue des colonisateurs mais également de celui des Amérindiens. C’est évidemment son atout scénaristique principal. Les défauts sont ceux du N°1 de ce qui est prévu comme une longue saga. Beaucoup – trop – de personnages, dont les interactions ne sont pas évidentes, beaucoup d’histoires différentes, des épisodes qu’on a du mal à relier les uns aux autres… Impossible à résumer tant l’intrigue fourmille de récits autonomes, de personnages, d’actions parallèles. Je sais, ça s’éclaircira avec les suites… s’il y en a ! Mais bon ! Ce film classique de chez classique prouve que le genre est loin d’être mort et que la mythologie n’est pas épuisée. Costner n’hésite pas à convoquer l’esprit du grand John Ford qui plane sans cesse sur cette fresque où tout - le collectif et l’individuel, les pionniers, les crapules, les femmes, les Indiens -, se retrouve dans un grand désordre. Bref, malgré ses qualités visuelles incontestables, ça ressemble à la bande-annonce d’un film qui n’a pas encore commencé.
Evidemment, à l’image du film, le casting est pléthorique avec Kevin Costner, himself, Sienna Miller, Sam Worthington, Jamie Campbell Bower, Luke Wilson, Jena Malone, Isabelle Fuhrman, Dany Huston, pour n’en citer que quelques uns. Je le répète, si on s’en tien à ces 3 heures, on est déçu par ce grand fouillis, mais appâter à l’idée que les suites arrivent. Alors, l’indulgence s’impose et je me refuse à enterrer ce qui, peut-être, va nous transcender. Espérons !