Allons, n'ayons pas peur, un chef d'œuvre !
Un film qui restera, je l'espère comme une des références sur le cinéma comme l'est "la Nuit Américaine" de François Truffaut.
Pas nécessaire d'ajouter à tout ce qui est dit par ailleurs.
Un film sur le cinéma, bien sûr avec trois niveau de traitement, celui du scenario du film, celui, en regard, de ce qui se passe sur le tournage, enfin celui des relations personnelles entre acteurs.
Mais au delà de cette parfaite réussite de Cédric Kahn, je vois un film qui joue avec le spectateur, qui ne cesse de le questionner et de faire de lui le quatrième élément.
"Pourquoi allons nous au cinéma" est mis sur le même plan que" pourquoi faisons nous des films".
En effet, ce film montre que ces récits croisés (le film, le film dans le film, et l'interprétation du film) est un infini kaléidoscope dont les prismes nous fascinent de la même manière.
Alors, pourquoi, en tant que spectateurs, cherchons nous toujours à croire en ce que nous voyons?
Pourquoi, quand on raconte plusieurs histoires en même temps, à un moment nous vient la question: qu'est ce qui est vrai? pourquoi je crois en ce que je vois?
Pourquoi, quoiqu'il arrive, même quand tout semble dérailler, nous croyons toujours en ce que nous voyons?
Sans doute, parce que, comme le disait un slogan d'autrefois, "le cinéma c'est la vie" aussi foutraque soit-elle.
C'est aussi cela le cinéma ,l'art de raconter les multiples vies et d'y faire croire.
L'économie qui gère le monde et que l'on retrouve dans la trame des deux intrigues (celle des difficultés matérielles à tourner un film, et le film lui même qui montre une usine au bord du dépôt de bilan) se trouve par une belle pirouette remise à sa place en toute fin du film.
Le cinéma, plus fort que tout, grâce aux nombreux regards du public, c'est ça, un chef d'œuvre!