Ce documentaire a été sélectionné en compétition officielle lors de la 26 ème édition du FEMI (Festival régional et international du cinéma de Guadeloupe) en 2022 et au FIFAC (Festival International du Film d’Amazonie et des Caraïbes) en 2021.
C’est en février 2006, alors qu’il tournait son documentaire Rencontres en Guyane, que Xavier Gayan a fait la connaissance d’Auxence Contout, sur les conseils de son assistant réalisateur Fabrice Clotilde. Il l’a filmé pendant 1h30 mais n’a finalement pas gardé cet entretien au montage car cela ne fonctionnait pas pour ce film. Cependant, il est resté marqué par cette rencontre et a décidé de consacrer un documentaire à Contout. C’est en 2017, avec l’appui de la productrice Laurène Belrose, que Xavier Gayan a pu se lancer dans l’aventure et rencontrer une nouvelle fois Contout. « Il ne se souvenait pas du tournage de 2006, mais il m’avait vu au journal télévisé le midi où j’étais invité pour parler de mon film et il m’a dit que j’étais maintenant entièrement Guyanais, car avec ce film j’avais servi la Guyane. Ça revient très souvent dans la bouche des Guyanais : "Être Guyanais, c’est agir pour le pays". »
En 2017, Xavier Gayan découvre grâce à David Redon, conseiller des musées et des arts plastiques, des archives super 8 du photographe officiel de la préfecture de Cayenne, Pierre Servin : « j’ai trouvé ces images si belles, avec les danses traditionnelles guyanaises si captivantes. » Dans la foulée, il assiste à un hommage à la créatrice du groupe de danse Wapa : « j’ai découvert le chant et la danse labasyou que j’ai trouvés magnifiques… le film avait pris corps… Ces images en super 8 allaient donner une résonance nostalgique au film et je voulais filmer le Labasyou avec cette chanteuse merveilleuse, et donner une place essentielle aux danses traditionnelles. »
Après l’avoir filmé une première fois en 2006, Xavier Gayan a rencontré à nouveau Auxence Contout en 2018. Ce dernier était alors âgé de 94 ans. Le réalisateur se souvient : « c’était un homme très âgé, le contraste est d’ailleurs intéressant, au visionnage on s’est aperçu que des spectateurs ne le reconnaissaient pas et demandaient : "qui c’est ?". Pour la première fois de ma vie j’ai donc dû utiliser une voix-off dans un de mes documentaires alors que je m’y étais toujours refusé. J’ai essayé de prendre un ton assez rétro, car je n’aime pas les voix-off dans les documentaires d’aujourd’hui en général. »