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    Media Crash - qui a tué le débat public ?
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    Tarik Over
    Tarik Over

    87 abonnés 6 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 février 2022
    Mediacrash est LE film à voir en ce moment, j'espère qu'il aura le rayonnement qu'a eu "les nouveaux chiens de garde" en son temps. Et même un peu plus ! Le film révèle les coulisses de la concentration des médias dans les mains (les poches) de 9 milliardaires à travers une série d'affaires édifiantes !
    Je vous conseille d'aller voir les séances suivies de débats, car ce film, caméra au poing est l'introduction parfaite pour combattre la fatalité et montrer qu'un autre journalisme est possible !
    Bravo aux journalistes qui se battent pour l'intérêt commun, et notamment à Valentine Oberti pour la scène finale, je ne vous en dit pas plus, courrez voir Mediacrash !!
    Luke E
    Luke E

    6 abonnés 34 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 février 2022
    Un film bienvenue et nécessaire. Qui reste pédagogue malgré le format et le nombre de faits abordés. bravo et merci
    Yves G.
    Yves G.

    1 455 abonnés 3 482 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 13 avril 2022
    Luc Hermann, codirigeant de l’agence "Premières Lignes", une société de production spécialisée dans le journalisme d’investigation notamment productrice de "Cash Investigation" sur France 2, et Valentine Oberti, journaliste à Mediapart passée par "Cash Investigation" ou "Quotidien" sur Canal, ont réalisé en quelques mois à peine ce documentaire dont la sortie à la mi-février a coïncidé avec les travaux de la commission d’enquête du Sénat sur la concentration des médias.
    Ils y dénoncent le danger que fait peser sur la démocratie la concentration des médias français, de la presse écrite et audiovisuelle, entre les mains de quelques milliardaires.

    Découpé en trois chapitres (les incendiaires, les barbouzes et les complices), le documentaire se présente, au risque de l’éparpillement voire du hors sujet, comme une succession de mini-reportages d’une dizaine de minutes chacun.
    "Media Crash" montre comment les chaines de Vincent Bolloré, C News et D8, ont servi de rampe de lancement aux idées d’extrême-droite et à la campagne d’Eric Zemmour. Il montre aussi les pressions que le milliardaire s’est autorisées sur Le Monde quand le quotidien du soir a publié une enquête dénonçant ses opérations en Afrique.
    De longs développements sont également consacrés à Bernard Arnault, le président de LVMH, et sur la façon dont, avec l’aide de l’ancien patron des RG, Bernard Squarcini, il a en 2013 bâillonné François Ruffin, qui dirigeait à l’époque le journal Fakir et tournait "Merci patron !". Un reportage montre les pressions qu’il exerce sur Tristan Waleckx, un journaliste parti enquêter en Roumanie sur les sous-traitants du maroquinier de luxe.
    Une dernière séquence – dont on peine à comprendre le lien avec le sujet du documentaire – raconte les difficultés rencontrées par Valentine Oberti, accusée de mettre en cause la sécurité nationale, pour enquêter sur les ventes d’armes françaises à l’Arabie saoudite et leur utilisation au Yémen contre des cibles civiles.

    Les faits que "Media Crash" documentent sont choquants. Ils révèlent les dérives que la concentration des médias aux mains de quelques capitaines d’industrie autorise. Pour autant, comme le montre d’ailleurs honnêtement ce documentaire, les pressions exercées par les Bolloré ou Arnault rencontrent des résistances : plusieurs reportages du service public de France Télévisions ont finalement été diffusés sans changement malgré les interventions pressantes visant à les censurer.
    En affirmant « Il y a ce que vous voyez, ce que certains souhaitent que vous voyiez, et ce que vous ne voyez pas », "Media Crash" jette la suspicion sur l’ensemble des médias, encourage la défiance et nourrit le complotisme.
    Das N.
    Das N.

    1 abonné 1 critique Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 16 février 2022
    Superbe résumé de notre environnement actuel, l'américanisation de notre société actuelle. Comme toujours, Mediapart fait un boulot d'utilité publique.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 181 abonnés 7 498 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 février 2022
    Le journal d’information indépendant Mediapart & l’agence de presse Premières Lignes télévision (qui produit notamment "Envoyé spécial" & "Cash Investigation") se sont associé pour nous raconter les coulisses des grands médias français où comment une poignée de milliardaires ont fait mains basses sur des grands groupes de télévisions, des chaines TV, des journaux ou encore des radios, pour asseoir leur puissance et défendre leurs intérêts privés au détriment de l’intérêt public. On découvre aussi comment ils parviennent à façonner, orienter, voir hystériser le débat, bien souvent avec la complicité de certains responsables politiques.

    Valentine Oberti de Mediapart & Luc Hermann de Première Lignes, reviennent pour nous sur les coulisses des grands médias français qui sont loin de l’impartialité à laquelle on devrait s’attendre. En France, 9 milliardaires (Bolloré, Arnault, Bouygues, Niel, Drahi, Bettencourt, Pinault, Dassault & Kretinsky) détiennent plus de 90% des médias privés, avec une telle main mise, comment l’indépendance et la liberté de la presse peuvent-elles encore pleinement exister ?

    Le documentaire est scindé en trois parties : « Les Incendiaires » qui dresse le portrait de CNews, du guignol Cyril Hanouna ou encore du polémiste Éric Zemmour, chacun à leur niveau font le relais de Bolloré et de l’ultra droite, « Les Barbouzes » revient quant à lui sur le rachat de CNews & Europe1 par l'industriel Vincent Bolloré, puis sur l’homme d’affaire Bernard Arnault (PDG du groupe LVMH, n°1 mondial du luxe), chacun des deux protagonistes cumulent les casseroles. Tous les deux ayant cherchés à faire taire des journalistes qui s’intéressaient de trop près à leurs (sales) affaires, aussi bien en France qu’à l’étranger. Les magouilles africaines pour l’un et le poil à gratter François Ruffin pour l’autre (à travers notamment l’excellent documentaire satirique Merci Patron ! - 2016). Et enfin « Les Complices » où certains médias (appartenant à des milliardaires) s’unissent pour relayer des informations plus que douteuses (notamment avec l’affaire Ziad Takieddine et le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007).

    De la droitisation de CNews en passant par les pressions financières envers le journal Le Monde suite à un papier sur les affaires de Vivendi en Afrique, des écoutes téléphoniques jusqu’aux intimidations ou encore les services de l’État missionnés par Arnault pour s’assurer qu’il n’y ait pas de trouble à l’ordre public lors de son assemblée générale. Le film vient nous rappeler à quel point les hommes d’affaire ne reculent devant rien pour relayer / imposer leurs idées au détriment des concitoyens.

    Si comme moi, vous êtes un habitué des reportages d’investigation et de la presse indépendante, tous les sujets abordés ici ne devraient rien vous apprendre. Par contre, si vous êtes un féru des conneries débilisantes de C8 pendant qu’Hanouna s’accapare votre temps de cerveau disponible pour relayer des informations non sourcées, dans ce cas, ce documentaire s’avèrera être foncièrement nécessaire et salvateur… encore faut-il avoir envie de s’instruire et s’intéresser à ce qui nous entoure, nous gouverne et nous informe. Dans la droite lignée du documentaire Les Nouveaux Chiens de garde (2012) de Balbastre & Kergoat.

    ● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
    Cinememories
    Cinememories

    481 abonnés 1 465 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 mars 2022
    « Qui a tué le débat public ? » Premières Lignes et Media Part s’alignent pour pondre un documentaire télévisuel dans les temps et donc à l’aube des élections présidentielles, probable tournant crucial dans la vie de citoyens, à qui on redonne du pouvoir. Mais la vérité est dans les coulisses d’une machine huilée et entretenue par une poignée d’individus influents, qui détiennent un monopole conséquent de l’espace médiatique. Il s’agit d’une réalité qui ne surprendra aucun spectateur qui se tiendrait occasionnellement informé de l’actualité. On ne souhaite pas entrer dans un discours complotiste, car les faits peuvent parler d’eux-mêmes. C’est pourquoi, l’œuvre ne constitue aucunement un objet cinématographique, mais plutôt un plaidoyer en faveur de la liberté de presse et en minorité une autopromotion des médias qui ont tiré sur le signal d’alarme.

    Les journalistes et réalisateurs, Valentine Oberti et Luc Hermann, ne sont plus là pour sonder leurs propres lecteurs. En amener un outil aussi documenté sur le grand écran, il est évident que l’approche sera différente, car la problématique initiale ne peut être bouclé au bout du documentaire. Ils font se contenter de chapitrer des arguments, contés avec pédagogie et sous les témoignages de différents acteurs, voire victimes de ce qu’ils nommeront l’incendiaire, à savoir Vincent Bolloré. Sans refaire tout l’article et le parcours opportuniste du milliardaire, on en retiendra la pression qu’il exerce au sein des médias qu’il possède, manipule et censure. Rien de neuf donc. Mais l’appétit de la reconstitution accompagne le spectateur dans un débat qui pourrait lui avoir échappé. Et à juste titre, tout ce qui en découle mérite sans doute une écoute attentive à l’heure actuelle.

    Mais n’est-ce point trop tard ? Le formalisme authentifié de cet outil d’investigation perd rapidement du terrain au fur et à mesure qu’il dévoile ses cartes. La barbouzerie pour Bernard Arnault et la complicité du gouvernement à l’encontre des médias indépendants pourraient former un tout, mais jamais elles ne communiquent étroitement pour justifier bon nombre de débats biaisés. Des experts et autres chercheurs reportent des actes autant condamnables que compréhensibles. C’est sur ce dernier point que toute la tragédie de la désinformation prend de l’ampleur. Cela interpelle le citoyen, non pas à se manifester ou de prendre les armes contre cette puissance si écrasante et imperceptible, mais en l’obligeant à prendre position et à ouvrir les yeux. Bien entendu, malgré quelques images inédites concernant la ministre des Armées, il faudrait avoir esquivé la question pendant un bon moment pour ne pas accepter la première source venue.

    « Media Crash » incite au débat, certes, mais n’apaise pas pour autant la conscience de ceux qui défendent la juste cause du journalisme, jusque dans ses valeurs éthiques. Cela semble être une opération impossible, mais la rectification d’autant d’injustices passe par les clés de l’apprentissage. Ce documentaire ne se donne pas assez les moyens pour aider les citoyens à comprendre l’information, écrite, télévisé ou autres, mais ne le persuader de douter d’une démarche bancale et sous le joug d’actionnaires, nommés et étiquetés à leurs filiales, qui privatisent le temps d’antenne pour des intérêts personnels, au détriment de ceux qui font l’audience. C’est un premier pas à prendre, mais il ne faut pas s’arrêter là ou alors ce sera à la sortie de salle que tout le débat aura été étouffé.
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    352 abonnés 1 786 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 février 2022
    C’est une réalisation des journalistes Valentine Oberti de Mediapart et Luc Hermann de Premières Lignes.

    Media Crash - qui a tué le débat public ? a comme origine un travail de Mediapart et Premières Lignes. Le premier est le plus connu. Le directeur de la publication est Edwy Plenel. Ce journal uniquement en ligne a révélé de nombreuses affaires comme celle de Woerth-Bettencourt en 2010, de Sarkozy-Kadhafi en 2012, de Cahuzac en 2012-2013 et de Benalla en 2018-2019. Premières Lignes est aussi un poids lourd de l’investigation. Cette société de production est notamment derrière Cash investigation pour France 2. Ce pédigrée permet de donner à ce documentaire une crédibilité importante.

    Media Crash va donc s’attaquer à ce qu’on pourrait carrément appeler des institutions. Que ce soit Bolloré ou Lagardère, ils font partie des plus gros industriels français et leur influence est sans limite. Au-delà de montrer les malversations de leurs différents groupes, Media crash, comme son nom l’indique, va pointer du doigt leur influence sur la sphère médiatique. Dénoncer à quel point il est impossible d’avoir une investigation de fond concernant ces deux empires. Que ce soit en possédant directement les médias ou en faisant pression sur les annonceurs publicitaires, les moyens de dissuasion sont nombreux. Tout ceci est clairement expliqué et c’est tout simplement révoltant. L’état aussi va être égratigné avec des méthodes assez c’est dégueulasse.

    On ne peut donc que respecter le courage de ces journalistes qui osent parler. Attention, il ne faut pas croire que ce documentaire est juste des mots en l’air. Les propos vont être sourcés avec des intervenants de qualité et des documents à l'appui. Bien entendus tous ceux incriminés non pas répondus présents pour leur droit de réponse. Cependant, quand c’était possible, on sent quand même une volonté d'ouvrir le débat à la contradiction pour que chacun puisse défendre ses arguments.

    Si ce documentaire est un plaisir à regarder, c’est aussi grâce à sa réalisation très dynamique. Le tempo est énergique. Les spectateurs se sentent impliqués. De plus, le cheminement est très pédagogique. Il ne faut pas sous-estimer cet aspect, car il est important de captiver l’attention du spectateur. Media crash ouvre donc la porte au débat sur la liberté de la presse. En parallèle, sont attaqués les “pantins” comme Cyril Hanouna. Celui-ci est clairement visé, car il sert le jeu du plus puissant pour se valoriser lui-même. Sachant qu’il est un des animateurs les plus populaires, on s’interroge sur la qualité des informations et donc l’influence néfaste sur le spectateur. C’est désormais aux gens de se faire leur propre idée en regardant ce documentaire.
    Bart Sampson
    Bart Sampson

    339 abonnés 643 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 mars 2022
    Ces dix dernières années ont été émaillées d’affaires de pressions de groupes industriels et politiques sur le travail d’investigations de journalistes et de titres de presse.
    Mediapart dont on peut apprécier ou non le travail d’investigation nous livre avec « Media Crash » un solide travail d’enquête organisé en 3 parties distinctes.
    La première partie explore la manière dont les industriels via leurs prises de contrôle dans les médias essayent de remodeler l’opinion.
    L’exemple de Bolloré et Zemmour illustre entre autres cette partie
    La seconde partie explique comment l’intervention des industriels auprès des médias a pour objectif d’empêcher que des affaires sortent.
    Bernard Arnault, Bolloré (encore) sont convoqués au prétoire de la liberté de la presse avec des preuves souvent accablantes (et parfaitement sourcées) et des anecdotes qui font parfois sourire et même rire (des documents bidons produits par les barbouzes de Bolloré et Bernard Arnault) ou froid dans le dos (des officines qui traquent des informations permettant de déstabiliser directement des journalistes). On entend les enregistrements, on parcourt les pièces à conviction qui sont apparues lors de poursuites judiciaires (donc non volées) et cela est assez déstabilisant.
    La dernière partie narre les interventions des politiques auprès des médias pour protéger des personnages de l’état (Jérôme Cahuzac, Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron font partie des exemples utilisés).
    Au final un travail exigeant (Mediapart ne pouvant se permettre d’être pris à défaut) une voix off très bien choisie et le constat que même si les pressions semblent de plus en plus perfides et fortes sur la presse, les affaires arrivent toujours à sortir et la vérité à se frayer un chemin.
    NB : Salle comble et public passionné à l’espace St Michel où le film est diffusé à Paris
    Calliste H.
    Calliste H.

    1 abonné 3 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 février 2022
    Un travail nécessaire pour le débat démocratique.

    Le sujet est bien sûr connu par la plupart, mais la profondeur de recherche effectuée par les réalisateurs vaut le détour. A la suite du visionnage vous aurez une meilleure prise de recul quant à la critique de certains papiers / medias si toutefois vous gardez la curiosité de chercher qui en est l'actionnaire derrière
    PLR
    PLR

    465 abonnés 1 557 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 février 2022
    La promesse du titre de ce documentaire journalistique et de son accroche en sous-titre « Qui a tué le débat public ? » n’est peut-être pas la bonne. En tout cas, ce documentaire ne répond pas vraiment à l’organisation et à la structuration des médias en France (sauf à nous rappeler quand même que le capital des titres de la presse écrite, des radios, des télévisions…est hyper-concentré dans quelques mains dont ce n’est pourtant pas le métier, alors pourquoi cette appétence à perdre de l’argent souvent ?) ni ne répond à la question. Un documentaire qui est pourtant digne d’intérêt et apporte de l’information ou plutôt de la contre-information mais davantage sur le registre de l’enquête dans l’enquête. On y verra donc évoqué et disséqué sous un autre angle, avec d’autres témoins ou acteurs, certains faits qui ont fait la une et potentiellement gêné dans leurs affaires quelques grands noms. Evidemment, quand ce sont ceux qui ont dans leur portefeuille de sociétés et autres holding les médias qui ensuite font (et défont ?) les élus de la République, ça pose plus d’une question. Et ça mérite bien entendu d’être souligné pour que tout un chacun se fasse sa juste opinion. La prise de risque des journalistes qui ont réalisé ce documentaire est toutefois restée limitée, sauf pour l’une quand elle brave ouvertement le « secret défense ». Ah, il y a des secrets ? Des choses que le quidam ordinaire ne doit pas savoir (pour son bien ?). Euh, oui ! Le meilleur moyen de protéger cette journaliste « lanceuse d’alerte » du Code pénal c’est d’ailleurs d’être nombreux à aller voir ce documentaire tant qu’il y a encore des salles indépendantes ou d’Art et Essai pour l’accueillir. Oups, quel secret !!! Nous vendons des armes à l’un des belligérants d’un conflit qui ne fait pas vraiment la une de l’actualité et le secret c’est de ne pas révéler que les autorités civiles et militaires ne sauraient dire si ces armes sont utilisées ou pas contre des civils. A votre avis…
    leobis
    leobis

    58 abonnés 252 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 23 février 2022
    Si vous êtes déjà sensibilisé aux relations que le pouvoir et l'argent entretiennent avec les médias, ce film vous apportera peut-être quelques éléments qui vous sont inconnus, mais rien de plus.
    DaeHanMinGuk
    DaeHanMinGuk

    179 abonnés 2 265 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 mars 2022
    Alors que dans certains pays, les médias sont à la solde de l'Etat, en France, 90% des grands médias de la télévision, de la radio et de la presse sont possédés par 9 milliardaires privés qui imposent leur ligne éditoriale de manière directe ou indirecte, par la privation d'encarts publicitaires, par des pressions sur la hiérarchie des journalistes ou par des actions en justice. Cette liberté de la presse, toute relative, est étayée par de nombreux exemples très bien choisis et pour certains totalement passés sous silence dans les médias mainstream. La non distribution de ce documentaire, dans les grands réseaux de salles et son absence de promotion dans les grands médias audiovisuels, viennent compléter le tableau, s'il en était encore besoin (le précédent « Merci Patron! » en 2016 est encore dans toutes les mémoires). Un documentaire très enrichissant intellectuellement. Je pense que chaque citoyen devrait voir ce documentaire (et même le revoir dès que notre esprit critique faiblit) alors que, malheureusement, ses diffusions en salles puis à la télévision devraient rester confidentielles. De même, qu'il faudrait voir ou revoir « Les Nouveaux chiens de garde », tout aussi informatif, sorti 10 ans plus tôt (cf. ma critique sur ce site).
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    52 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 avril 2022
    Le documentaire part du constat que 9 milliardaires détiennent 90 % des medias (radios, télés et journaux) en France, activité très rentable et aussi politique, en cachant l’essentiel et grossissant l’accessoire, avec la complaisance des hommes politiques, le grand perdant étant le citoyen. Le film, divisé en 3 chapitres (« Les incendiaires », « Les barbouzes » et « Les complices ») se focalise principalement sur 2 groupes, ceux de Vincent Bollotré (70 ans) et de Bernard Arnault (73 ans). spoiler: Le premier a racheté, via Vivendi, la chaîne de télévision payante Canal+ (entrainant la suppression des émissions, « Les guignols » et « Le zapping ») ainsi que « I-Télévision » (entrainant 35 jours de grève), renommé « CNEWS », où la ligne éditoriale est à droite voire à l’extrême droite, avec comme porte-parole, le journaliste Éric Zemmour. Le rapprochement de la station de radio Europe 1 (détenue par Lagardère dont Bolloré est le 1er actionnaire) avec le groupe Canal+ (qui a déclenché une grève de 5 jours) s’est traduit par une droitisation de sa ligne éditoriale. Nicolas Canteloup en est évincé pour avoir égratigné Vincent Bolloré. Vivendi possède aussi la chaîne de télévision C8 où est diffusée en direct l’émission « Touche pas à mon poste » (TPMP) animée par Cyril Hanouna ; elle attire jusqu’à 1,5 million de téléspectateurs et les ministres s’y précipitent. Elle donne la parole aux opinions d’extrême-droite dans 53 % des cas, suivies de celles des macronistes à 22,5 %.
    Dans le chapitre II, sont montrés des exemples de moyens de pressions, tels la suppression de la publicité et le recours à des agences de surveillance (dirigée par d’anciens fonctionnaires) exercés par les 2 groupes précédents. spoiler: L’agence Havas, du groupe Vivendi, est le 1er publicitaire de France. Le quotidien « Le Monde » et « Mediapart » en ont fait les frais pour avoir enquêté sur les activités du groupe Bolloré en Afrique (déboires ferroviaires, travail de mineurs dans des plantations de palmiers à huile au Cameroun) : suppression de la publicité pour le premier et procès pour le second. L.V.M.H., dirigé par Bernard Arnault et qui possède les journaux quotidiens « Les Échos » et « Le Parisien », a recours aux services de Bernard Squarcini, ancien haut-fonctionnaire (direction centrale du renseignement intérieur). Il intervient lorsque François Ruffin, fondateur et rédacteur en chef de la revue « Fakir » [et qui avait réalisé le documentaire « Merci patron ! » (2015) sur les délocalisations de Bernard Arnault], décide de perturber l’assemblée générale de L.V.M.H. au Carrousel du Louvre le 18 avril 2013. « Fakir » est infiltré et Bernard Squarcini fait appel aux services de l’Etat pour la surveillance de François Ruffin. Cela déclenche une enquête judiciaire et finalement L.V.M.H. accepte de payer une amende de 10 millions € pour arrêter la procédure. Pour François Ruffin, ce n’est pas tant qu’il soit espionné que le recours aux services de l’Etat qui le scandalise. Cela a été relaté dans le « Financial Times » mais pas dans « Les Échos ». Le journaliste Tristan Waleckx a enquêté, pour le magazine « Complément d’enquête » dirigé par Benoit Duquesne, en Roumanie sur une usine de L.V.M.H. fabriquant des sacs Vuitton ; il a été surveillé par Bernard Squarcini avec création de fausses preuves l’impliquant dans la corruption de témoins à Bordeaux (où il n’était pourtant pas présent).
    Le chapitre III aborde la complicité et/ou la complaisance des hommes politiques : spoiler: soutien de Nicolas Sarkozy (lors de sa mise en examen pour avoir reçu de l’argent de Kadhafi pour la campagne présidentielle), par « Le journal du Dimanche », propriété du groupe Lagardère, diffusion sur BFM Télé (du groupe Altice détenu par Patrick Drahi) de l’interview, en 2020, de Ziad Takkieddine, se rétractant sur sa participation aux transferts de fonds libyens, et reprise dans « Paris Match » (Groupe Lagardère et Bolloré). Michèle Marchand, patronne de Bestimage, est mise en examen pour subordination de témoins dans cette rétractation
    . Le documentaire revient sur le rôle joué par Mediapart sur la révélation de la fraude fiscale du ministre délégué du budget, Jérôme Cahuzac et égratigne l’hebdomadaire « Le Point » (qui appartient à François Pinault mais dont les relations entre son rédacteur en chef de l’époque, Franz-Olivier Giesbert et Edwy Plenel sont mauvaises) en raison de son indulgence à l’égard du ministre (article retoqué par Etienne Gernelle). Idem pour la mise en cause de l’état français, via son ministre des armées, Florence Parly, concernant la vente d’armes en Arabie Saoudite et qui aurait servi au Yémen au détriment de populations civiles. Un documentaire, certes à charge mais factuel, qui dénonce l’anesthésie des Français, passant trop de temps devant leur télévision et ne recoupant pas assez les sources d’informations. La presse et les médias constituent un quatrième pouvoir à la condition qu’il soit pluraliste. Il était utile de le rappeler, surtout en campagne électorale présidentielle, même si la majorité de ceux qui iront voir le film, sont déjà convaincus.
    Mélany T
    Mélany T

    31 abonnés 560 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 décembre 2022
    Ce qui est évoqué est passionnant, édifiant et le traitement pédagogique. Mais la mise en avant des journalistes qui réalisent me dérange toujours et on aimerait plus d'approfondissement. L'ensemble reste une très belle entrée en matière de la connivence entre médias et milliardaires.
    Arthur Brondy
    Arthur Brondy

    227 abonnés 973 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 mars 2022
    Documentaire passionnant et très éclairant sur les dangers de la concentration des médias et la liberté de la presse réalisé par les journalistes Valentine Oberti et Luc Hermann. Un film qui explique parfaitement comment les puissants influencent l’information, pour faire émerger des idées politiques, ou pour cacher et protéger des secrets embarrassants. À voir absolument à l’heure où la concentration des médias est plus forte que jamais…
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