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Gregoire Dhalluin
1 critique
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4,5
Publiée le 24 avril 2022
Film à voir ABSOLUMENT, montrant la mainmise de l'Eglise sur l'autonomie des femmes. La construction du film est intéressante ainsi que l'utilisation de la couleur et du noir et blanc et conduit le spectateur à être toujours en alerte !
C’est l’histoire intime de nos mères, de nos grands-mères. Et ce n’est pas si loin... Le film dévoile peu a peu, avec pudeur et justesse, l’histoire intime et véridique de Mathilde, une jeune femme qui se marie dans les années trente. Elle vivra l’expérience du mariage dans une société qui maintient les femmes dans un statut de sujétion et d’ignorance : subissant le dogme du « devoir conjugal », elles ont pour fonction majeure de procréer, afin de repeupler la France et reconstituer les bataillons dont la Nation aura besoin pour la prochaine guerre... Au risque de grossesses nombreuses, non désirées et dangereuses... Le jeune curé auquel Mathilde se confie découvre lui-même progressivement les drames intimes que provoquent malgré lui les dogmes qu’il a appris et enseigne. Son cheminement l’amènera à plus d’empathie pour le sort de ses paroissiennes. De très belles trouvailles permettent au film de naviguer entre le passé et le présent, et de renouer un dialogue touchant entre le curé devenu vieux et le souvenir de Mathilde qui ressurgit. Un film très beau film, touchant, pudique, sincère et profondément humain.
Qui connait l'abbé Viollet " nomme juste parmi les nations" apres guerre pour avoir caché des juifs dans son presbytère jusqu'à la libération.
Le film,librement adapté du livre" " l'amour en toutes lettres" de M.Sevregrand met en scene l'histoire de cet homme d'église pris à partie par ses fideles catholiques pratiquants surtout des femmes dans l'association "Pour le mariage chretien".dans les années 30.
Ces lettres qui lui parviennent font peur. Ce sont des questions intimes entre poésie, pudeur hantise du péché, conflits dans la foi.. Le film fait surgir tout le tragique de cette France de l'entre-deux guerres ,entre misere sociale, sexuelle et dogme religieux.
Une mise en scene toute en nuances explore le questionnement vertigineux de cet abbé finalement tres modene et fait émerger une histoire douloureuse pleine de culpabilité et de ressorts dramatiques. Un passé qui ne passe pas pour ce vieil homme, hanté par ces lettres.
Les interprètes donnent magnifiquement vie à ce passé refoulé. Le cineaste les met littéralement dans une situaion ou ils sont figés comme temoins ,, comme en apesanteur a l''évocation de ce voyage dans le temps de la mémoire.
Ce film nous replonge dans une France où le catholicisme régnait en maître sur les consciences, particulièrement celles des femmes. Ce passé nous est suggéré par une mise en scène toute en nuances. Les souvenirs s'animent peu à peu pour submerger et empoisonner la vie d'un vieux prêtre favorable aux idées émancipatrices de mai 68. Ce personnage repense à celui qu'il a été et aux idées, qu'en toute bonne foi, il a véhiculées pour le malheur de ses ouailles. Les textes, dialogues et voix off, inspirés du dogme chrétien sont remarquables. Les décors, les accessoires, les mouvements de caméra, les lumières créent une atmosphère envoûtante. Film à na pas manquer ! Hervé Pernot