Ayant toujours apprécié le cinéma d'Alex Garland, que ce soit comme réalisateur et/ou scénariste, sa proposition labélisée "blockbuster d'auteur" m'intriguait fortement. Se posant dans un contexte particulier, Civil War s'annonçait comme étant le projet le plus ambitieux du réalisateur à ce jour et mes attentes ont été totalement comblées. Avec Civil War, Alex Garland réussit un road trip tendu, sans concession, sans censure et viscéral, pour déployer un récit le plus réaliste possible lors d'une guerre civile. Et le rythme du film est très particulier avec des séquences intenses et tendues qui s'enchaînent au milieu de moments contemplatifs à la Apocalypse Now.
Ici, Alex Garland met en image une nation plongée dans le chaos total. Et comme dans n'importe quel road movie, nous suivons l'errance des personnages principaux (quatre journalistes) lors d'un périple sur les routes pour atteindre une destination finale : la Maison Blanche.
La grande force de Civil War, c'est qu'il ne s'étend pas vraiment sur le " Pourquoi du comment ? " de ce conflit interne, sur qui sont les gentils et qui sont les méchants. Il n'y a donc pas vraiment de gentils, ni de méchants. Peu importe qui l'a commencée, une fois lancée la guerre civile transforme tout le monde en monstres. C'est un processus d'habituation à la violence et tout le monde est un ennemi potentiel. Ce flou est bien dépeint dans la scène du sniper. Dans tous les cas, la guerre civil c'est vraiment moche et il faut parfois se battre uniquement pour sa survie.
Cependant, à aucun moment, Alec Garland ne nous donne plus d'explications que nécessaire. À travers ce road movie , il nous donne tout de même des causes indéniables de cet affrontement.
Et , songeons-y , dans cette distopie le dollar Américain ne vaut plus rien !
Tout le propos du film est politique, je vousen laissedécouvrirles arcanes.
Dans ce chaos , nous suivons nos quatre journalistes aux caractères très différents. Ils ont chacun leurs raisons de faire ce voyage et ont chacun leur motivation de faire du journalisme et tous vont évoluer au cours de ce périple sur les routes.
Le film nous montre que pour être photo reporter de guerre, il faut se forger une carapace solide (notre "homard intérieur"). Une fois sur le terrain, il faut savoir se blinder et à se fermer à toutes émotions pour capturer "l'instant", en faisant en sorte que l'appareil photo devienne une extension de son corps. C'est seulement une fois de retour dans la chambre d'hôtel, que les trauma refont surface ...
Belle bande son avec Sturgill Simpson et Suicide pour l' illustrer.
Helas présenté comme un blockbuster, avant sa sortie ( quelle erreur ! ) " Civil war " est en réalité une surprise bienvenue , avec une distribution à la hauteur . Excellent !