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FaRem
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3,0
Publiée le 13 mars 2023
Yesmin, une fille studieuse et bien élevée, se détend chez elle après les cours avec ses deux amies avec qui elles décident de faire un clip en hijab où elles twerkent et font les folles sur "Losing my religion" de R.E.M. Yesmin, qui est issue d'une famille Kurde, est la seule concernée par la religion, mais elle ne se rend pas compte de ce qu'elle fait. Lorsque la vidéo devient virale, les conséquences n'ont rien à voir avec des extrémistes religieux qui pourraient chercher à se venger, elles sont davantage personnelles. Dans son premier long-métrage, Kurdwin Ayub évoque l'identité culturelle, l'appropriation culturelle et le sentiment d'appartenance tout en opposant la vie réelle et les réseaux sociaux qui deviennent deux mondes parallèles. Les personnages sont des adolescents, ce qui renforce cette confusion et cet égarement qui peut être passager ou non. L'histoire de ces filles est intrigante comme si les rôles s'inversaient progressivement, mais la réalisatrice nous laisse dans une certaine ignorance frustrante. Le film s'éparpille comme avec l'histoire du frère de Yesmin, qui tourne mal à cause de mauvaises fréquentations, mais ce n'est pas plus poussé que l'histoire principale. Avec au programme la religion, le féminisme, l'immigration et le tokénisme, "Sonne" a une approche moderne et authentique, mais aussi superficielle. Au final, j'ai bien aimé, car c'est intéressant, mais je suis resté sur ma faim.
L'une est d'origine kurde, les deux autres non mais elles dansent et chantent ensemble, en hijab, sur TikTok. Pas de provocation à chercher mais simplement le désir d'être libre et de s'amuser entre amies. Avec Sonne, la cinéaste austro-kurde Kurdwin Ayub parle de d'une génération née en Occident dont les parents ont fui la guerre en Irak mais aussi de l'attrait exotique qu'elle peut susciter sur les réseaux sociaux (bizarrement, il est assez peu question de racisme dans le film). La mise en scène cherche à capter la vivacité et l'authenticité de jeunes actrices non professionnelles et, de ce point de vue, Sonne est plutôt rafraîchissant, combattant ainsi un certain nombre de clichés liés à l'existence et aux croyances supposées de jeunes femmes d'origine musulmanes. En revanche, le scénario manque de structure, s'éparpillant entre scènes classiques et d'autres plus aléatoires, la réalisation passant régulièrement à un cadrage de smartphone, sans pour autant daigner expliquer véritablement l'évolution d'une intrigue qui abandonne beaucoup de clarté dans sa dernière partie. La cinéaste a sans aucun doute voulu s'affranchir de toute morale restrictive mais elle aurait pu soigner l'écriture de son premier long-métrage, malgré tout prometteur, en dépit de ses aspects chaotiques.