Ce film japonais nous raconte l’histoire de Keiko, une jeune femme sourde, dont la carrière de boxeuse professionnelle vient de débuter.
En règle générale, j’ai tendance à m’ennuyer devant les films de boxe, même si le 7e art nous a offert quelques chefs d’œuvre, comme le premier ROCKY, MILLION DOLLAR BABY, ou FIGHTER.
Bien souvent, on a affaire à un héros qui cherche le dépassement de soi ou la résilience, et n’étant pas passionné par ce sport, j’ai tendance à trouver qu’ils se ressemblent un peu tous.
Mais LA BEAUTÉ DU GESTE se libère justement de tous les clichés du genre et c’est même sa grande force.
Le film est même anti-spectaculaire, jusque dans ses combats, ce qui risque de laisser sur le bas-côté une partie des spectateurs. Car oui, si vous chercher du grand spectacle et du sensationnisme : passer votre chemin…
Au contraire, on a affaire à un film assez contemplatif et peu bavard, qui se concentre l’évolution émotionnelle de son héroïne.
De même, il n’y a aucun artifice, ni même aucune musique, mais un notera un énorme travail sur le son, notamment lors des séances d’entrainement, en créant une certaine musicalité avec les enchainements de coups.
Pour notre protagoniste, la boxe n’a pas pour but une recherche de gloire ou de rédemption, mais est un moyen d’extérioriser ses émotions : un exutoire, à défaut d’être une passion.
Le film place son action en pleine crise du Covid, renforçant le sentiment d’isolement de Keiko, dont le port du masque l’empêche de communiquer en lisant sur les lèvres.
La prestation de Yukino Kishii est admirable. Sans un mot, elle réussit pourtant à toucher le spectateur qui se prend d’affection pour elle et la relation qu’elle a avec son mentor.
Malgré son rythme lent, la mélancolie et la pudeur qui se dégage du film a tout de même fini par m’emporter.
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