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ph3003
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5,0
Publiée le 12 février 2023
Réaliste tout autant que révoltant, touchant tout autant qu'émouvant, un chef-d'œuvre de dignité pour une histoire d'amour où les silences touchent plus que les mots d'amour.
On en peut commencer une critique du "Retour des Hirondelles" sans préciser que ce film a franchi les barrière de la censure chinoise qui aujourd'hui n'autorise que trois types de films : les récits historiques glorifiant le pays, les histoires d'amour et les films ruraux comme celui ci.
Le film rural est un genre à part entière en Chine depuis les années 1950, suite à la réforme agraire promulguée la même année par Mao. Chaque décennie a eu ses films adaptés à chaque politique, avec leurs dominantes : la propagande réformiste, la mécanisation, la place des femmes...
Dans Le Retour des hirondelles, sorti mercredi 8 février, le réalisateur chinois Li Ruijun suit un couple d’agriculteurs en difficulté à la suite de la priorité économique donnée à l’industrie et aux nouvelles technologies par Pékin.
Lui est le cadet d'une famille de 3 frères et l'esclave de ses proches et elle souffre d'une infirmité qui limite sa motricité.
C'est superbement filmé, interprété et monté et cela égratigne ceux que le pouvoir prend désormais en grippe : les nouveaux riches du miracle économique.....
N'attendez pas ici de rebondissements dramatiques, seul l'histoire de ce couple suffit à l'intérêt du film.
Le Retour des Hirondelles est plutôt une déception pour moi. Nous mettant au cœur d'un mariage arrangé dans une région très rurale de la Chine, on suit deux personnages attachants dans un territoire en transition, qui construisent leur nid à la manière d'hirondelles. Le film est très lent, raconte peu de choses, et s'arrête sur une fin discutable.
Présenté en compétition au festival de Berlin (édition 2022), ce film chinois est reparti la corbeille vide.
Proche du documentaire ( l'univers du documentariste chinois Wang Bing, n'est pas très loin), mais film de fiction, qui oscille entre le pamphlet politique à caractère social ( le cinéma de Jia Zhan Khe recouvre des problématiques pas si éloignées de celles de " le retour des hirondelles ") et la présentation d'un amour idéal, sincère et profond au sein d'un couple stérile de paysans déshérités.
La seconde partie est sans doute celle où " le retour..." montre son meilleur profil. Attachant, émouvant, lucide et tragique, le film du jeune réalisateur chinois souffre, malgre ses evidentes qualités, d'un manque de rythme dû à un montage relâché qui souligne une trop grande simplicité du scénario.
Certes les images sont belles, les cadrages soignés mais on n'atteint pas ici la maîtrise des opus de fiction de Jia Zhan Khe, ni des documentaires de Wang Bing, ni même des opus sociaux de la première partie de l'oeuvre de Zhang Yimou.
Le film se laisse voir, mais sans susciter une adhésion totale, malgré ce portrait d'un couple magnifique rarement montré qui émeut peu à peu, même si le cinéaste choisira dans sa conclusion, de rester collé à la réalité de l'existence.
Un mariage est arrangé entre Le Cadet, un simplet sous l’emprise de sa famille, dont le rhésus rare va sauver le nabab du village, et Guiying, une jeune femme devenue incontinente et handicapée à force de coups et de mauvais traitements. Le couple misérable s’installe sur le lopin de terre qui lui a été concédé et y construit une minuscule maison. Lentement, la tendresse naît entre les deux êtres tandis que les saisons passent et que la Chine rurale se transforme.
Que dire d’un film où on a copieusement dormi ? La question se pose avec une acuité accrue aux critiques dans la force de l’âge. Les années passant, il m’arrive de plus en plus souvent de somnoler dans l’émolliente chaleur d’une salle de cinéma. Dois-je le cacher et prétendre avoir gardé ma conscience tout le film durant ? ou en faire l’aveu rougissant mais honnête quitte parfois à renoncer à critiquer un film dont le sel m’aurait échappé ?
Ces considérations narcoleptiques ne sont pas aussi égocentriques qu’on pourrait le penser : "Le Retour des hirondelles" est un film long (2h16), lent, contemplatif, ponctué de plans séquences superbement éclairés mais pas toujours compréhensibles (on voit sans transition nos deux héros traverser une vallée enneigée et pique-niquer sur une dune de sable), qui invite à la rêverie et à la somnolence. Certains y auront résisté mieux que moi et seront mieux placés pour en faire une critique éclairée.
"Le Retour des hirondelles" m’a rappelé tout un pan du cinéma chinois contemporain qui documente la modernisation à marche forcée de la Chine. Elle est au cœur de l’oeuvre de Jia Zhangke, peut-être le plus grand réalisateur chinois vivant. C’est aussi le thème principal de "Séjour dans les monts Fuchun" ou de "So Long, My Son" qui ont remporté en France un succès mérité, mais aussi de "Vivre et Chanter" ou de "Les anges portent du blanc", passés plus inaperçus. Plusieurs documentaires l’ont pris à bras le corps tels que "H6" filmé à Shanghai dans l’un des plus grands hôpitaux au monde, "Derniers jours à Shibati" dans la ville multimillionaire de Chongqing au Sichuan ou "Guangzhou, une nouvelle ère", tourné dans une petite île située d’un bras de la Rivière des perles près de Canton.
Le noir pessimisme qui imprègne "Le Retour des hirondelles" lui a valu la censure de Pékin. Après avoir obtenu un vif succès en salles – et sans doute attiré l’attention des autorités que, sans cela, il n’aurait pas émues – Le Retour des hirondelles est retiré des écrans et son auteur assigné à résidence. Le reproche qui lui est adressé : donner des campagnes chinoises une image trop sombre et infirmer la promesse du Parti d’y avoir éradiqué la pauvreté absolue.
N’ôtons pas à ce film ses qualités. Il raconte avec une infinie délicatesse le lent rapprochement entre deux éclopés de la vie. Il filme avec poésie la terre du Gansu – où le réalisateur Li Ruijun a grandi – ses paysans rudes à la tâche (le héros est interprété par le propre oncle du réalisateur) et les saisons qui passent. Mais il le fait avec une telle lenteur qu’entre la fascination et la somnolence, la seconde, chez certains spectateurs vieillissants, risque de l’emporter.
Dans la province de Gansu, au nord-ouest de la Chine, certains paysans vivent comme au moyen-âge, cultivant les terres avec des ânes comme tracteurs. Un homme et une femme, tous deux laissés pour compte, l’un passant pour simplet, l’autre étant handicapée, sont mariés à la suite d’arrangements familiaux. Ils vont apprendre à se connaître, s’aimer, travailler ardemment et approcher une forme de bonheur. Un film naturaliste dans une veine proche de « Urga » et autres films peu bavards. La caméra suit la vie quotidienne de ces deux êtres, faite de travail acharné aux champ, de construction de leur maison, de soumission aux puissants locaux et de joies simples. D’autres s’activent, trafiquent, spéculent. Eux, restent discrets, modestes, intègres. La mise en scène est belle tout comme les paysages de cette région méconnue de la Chine et l’âme de deux personnages principaux. Les acteurs sont lumineux. Un film qui laisse des traces.
ce film sort de l'ordinaire ( et mon ordinaire est intégralement [c'est ça les matheux!] constitué de films d'Art et d'Essai {j'suis snob!} Le retour des hirondelles nous présente un couple qui fait face à une vie pas facile avec un courage quotidien, une tendresse réciproque et une conviction. inébranlable : il faut persévérer dans son être ! ( kidonkkadissa?) une merveille.
Coup de foudre à Wuhan Hill ! Ce film est un bijou de mise-en-scène. Le démarrage laisse pourtant augurer du pire en rappelant aux cinéphiles que le cinéma chinois souffre depuis quelques années d'une lenteur stérile. Et le film reste lent, âpre, avec de longs plans fixes sur la campagne chinoise,très peu de dialogues et pas la moindre intrigue. Pourtant le charme opère. Ces deux personnages bousculés par la vie forment un couple improbable dont le spectateur prend plaisir à suivre le quotidien et observer chaque bribes d'amour qui se dévoile. Ce n'est que délicatesse et subtilité. Les mouvements de caméra, le cadrage, l'utilisation de la musique et de la lumière, tout en finesse, sont au service de cet amour qui se construit jour après jour dans la rudesse de l'effort. On retrouve l'esprit et la réalisation des "Gardiennes" de Xavier Beauvois pour décrire ce monde paysan qui se transforme. C'est aussi la mutation de la Chine qui est montrée en arrière-plan, comme dans les romans de Yua Hua (en particulier "Le vendeur de sang"). Li Ruijun est un grand réalisateur. Ce film est certes lent mais d'une grande intelligence, avec une esthétique mise au service de la narration.
Très beau film contemplatif, ou le rythme des saisonsimpregne la pellicule. La dureté de la vie paysanne, la duperie de la société ’moderne’, de l’exploitation et de la violence par la famille et le voisinage pourrais nous donner un film militant et larmoyant. Mais le réalisateur privilegie la tendresse et la beauté de la nature, les plans magnifiques et une photographie très pictural. Tout est suggéré sans explication appuyé, et la do
Voilà donc un film tourné par un jeune réalisateur chinois originaire de la province de Gansu, au nord ouest de la Chine. Sachant à l'avance que "Le retour des hirondelles" traite de deux sujets a priori intéressants, on prend sa place avec beaucoup d'espoir quant à la façon dont on va le recevoir. Quels sont ces deux sujets ? le premier, c'est la transformation de la Chine rurale opérée par le gouvernement chinois, transformation qui se traduit entre autre par la destruction des vieilles bâtisses campagnardes où une famille pouvait vivre avec son âne, ses cochons et ses poules et la construction d'immeubles dans lesquels la présence de ces animaux n'est guère possible. Le deuxième, c'est la relation au sein d'un couple fraichement marié, un mariage arrangé entre un fermier vieux garçon et une infirme qui garde les séquelles des coups reçus dans son enfance, une relation qui se transforme petit à petit en véritable amour. Enorme déception : le réalisateur se montrant incapable d'aller plus loin qu'une mise en images très lisse de ces deux sujets et se montrant par ailleurs très généreux quant à la longueur des scènes, on ne peut s'empêcher de glisser petit à petit vers un ennui profond, voire même vers une forme plus ou moins avancée de somnolence. Dommage !
Un film qui met en valeur le talent d'un réalisateur ( Li Ruijun) qui se détourne de l'agitation contemporaine, pour nous proposer le calme et la contemplation du monde rural;...On notera la qualité de l'interprétation , celle du couple ( Wu Renlin, Hai Qing) qui est dans la précarité et le besoin....la vie est un combat pour eux.....Le film est sans doute trop long, c'est comme un discours, passer une certaine longueur on peut s'ennuyer.....Et là le discours est une peinture du monde rural, qui fait penser aux tableaux de maitre du 19ème siècle, par la chaude lumière et les couleurs...C'est parfait techniquement;;;;Mais cela manque un peu de vigueur, de fond....;Il y a aussi le symbolisme de la condition paysanne, au travers de l'âne rendu à sa liberté,.... On peut donc reprocher seulement le manque d'audace du scénario, pour le reste ce jeune réalisateur pourrait nous étonner très vite.....Je conseille sans insister sauf si vous voulez perfectionner votre chinois.....
Tout est beau dans ce film. Le sujet, les images, les acteurs, le travail, l'engagement pour assurer sa vie, les travaux des champs, la construction de la maison... Des choses somme toute assez banales, mais qui prennent une sacrée épaisseur grâce à la tendresse, la sobriété et la délicatesse avec lesquelles la réalisation traite tout cela. A ne pas manquer !
En septembre dernier, Le retour des hirondelles a connu un vif succès en salles avant que le régime chinois ne l'interdise et en modifie la fin. C'est par bonheur la version non censurée qui circule dans le monde entier, chronique d'un monde rural traditionnel en voie de disparition. Li Ruijun, dont c'est le premier long-métrage distribué en France, raconte ce mouvement inéluctable à travers un couple de paysans déshérités dont le mariage arrangé et tardif convient parfaitement à leurs familles respectives, qui les considèrent comme des fardeaux inutiles. Au fil des saisons, des semailles et des récoltes, sous l’œil placide d'un âne peu rétif à la tâche, se noue une relation de plus en plus profonde entre ces deux êtres méprisés, qui bâtissent leur propre bonheur,peut-être éphémère, à la sueur de leur front.. Dans le même temps, mais sans insister outre mesure, le film évoque la corruption des coopératives agricoles et l'avidité des promoteurs immobiliers. Il est indéniable que Le retour des hirondelles (Return to Dust, le titre international, est davantage pertinent) requiert du spectateur une grande patience, égale à celle de ces petits paysans, mais le voyage vaut la peine, dans une tonalité plutôt douce, qui ne cache cependant pas la violence ambiante. Li Ruijun, issu lui-même du monde rural, connait bien toutes les problématiques livrées dans le film. Il doit sans doute ne pas manquer de s'indigner quand il entend le gouvernement de son pays prétendre qu'il n'y a plus de pauvres en Chine.