Le remake américain, quasiment plan par plan, du film espagnol Campeones. Que dire de plus, si ce n'est que depuis leur séparation, un des frères Farrelly s'en sort plutôt très bien (oui, on fait partie de ceux qui adorent Green Book), et l'autre est clairement à la traîne. Devinez lequel est mentalement absent derrière la caméra de ce remake sans envie... On ne retrouve en rien la fraîcheur du style Farrelly, le film s'appuie juste allègrement sur le côté "feel-good" au forceps et sa propre niaiserie, Woody Harrelson est juste physiquement là (il est au service minimum du jeu d'acteur), on n'a pas vraiment de doute sur la fin... Champions est un film inattaquable de par son sujet (allez critiquer, sans passer pour "un sans-cœur", le film qui met en valeur des joueurs trisomiques qui attendent juste qu'on leur donne les clés pour croire en eux... Oui, l'intrigue de base est magnifique), mais si on adore le fond, la forme est fainéante au possible, gardant inexplicablement la durée de plus de 2h de Campeones (c'est long, très long... bien trop long pour ce que cette comédie a à dire), pour voir qu'on préfère mille fois les scènes avec les trisomiques (excellents) que celles avec Woody Harrelson qui a l'air de bien s'ennuyer dans son rôle sans surprise. L'original espagnol n'était pas excellent, et on sait que les américains ont simplement voulu surfer sur la vague "CODA" (dernier Oscar du Meilleur Film, remake de notre La Famille Bélier), mettant un yes-man derrière la caméra (il la tient juste), un acteur qui somnole dans ses scènes, et heureusement un groupe d'acteurs secondaires ultra sympathiques, malgré la fin très cucul de ce Champions. Notre coup de gueule restera pour ce plan-par-plan quasiment identique qui est la mort de la création artistique.