Ah Denzel Washington! Cet acteur pourrait donner la réplique à un caillou qu’on trouverait cela passionnant. Il a un charisme tellement naturel indéniable et il développe une sympathie évidente pour beaucoup de spectateurs de tous les âges et origines. C’est quelque chose de rare et qui force le respect. Un acteur qui sait choisir ses rôles, entre drame et action, mais qui, hormis une ou deux sorties de route (« 2 guns » par exemple), tourne avec parcimonie, qualitativement et compte plusieurs nominations aux Oscars dans son escarcelle dont une statuette. Dans le rôle de cet ancien agent de la CIA en retraite qui ne peut s’empêcher de défendre la veuve et l’orphelin contre l’injustice, il y a un côté qui aurait pu devenir presque ridicule avec un autre comédien mais qui devient presque une figure christique voire mythologique joué par lui. Surtout au bout de trois épisodes, celui-ci étant probablement le dernier. Bref, Washington fait pour beaucoup dans la réussite du film et de la saga rien qu’en endossant ce personnage avec la grâce et la force tranquille qu’on lui connaît, tel un ange de de la mort venu punir les mauvais pour aider les opprimés.
Ce qui est amusant c’est de voir que Robert Mccall du nom du personnage et la saga « Equalizer » a sorti son premier épisode presque en même temps que « John Wick », un autre héros castagneur devenu culte. Si le personnage de Keanu Reeves est plus porté bastons à mains nues et gigantesques fusillades sur quatre épisodes, celui de Denzel Washington est davantage une version plus adulte, posée et dramatique, les personnages et les moments de pause prenant davantage le pas sur l’action pure et dure. On préfèrera peut-être la maestria incroyable dans l’action de la saga Wick (en tout cas les deux premiers épisodes, car après ça devient éreintant) quand, au contraire, celle de Washington prend plus son temps (dans le rythme des sorties comme dans le déroulé de son intrigue et des scènes d’exécution). Elles se valent mais on peut reconnaitre à « The Equalizer » une constance qualitative. En effet, les trois épisodes étant bons, parfaitement exécutés et divertissants sans pour autant être des chef-d ’œuvres.
Ici, on échappe à la totale redite (ce que le second opus faisait un chouïa), par plusieurs petits aspects intéressants. D’abord, l’action est délocalisée en Sicile ce qui change des sempiternelles villes américaines. Et Fuqua joue comme il faut des images connues de la Mafia, de la religion catholique et des petits villages italiens si singuliers dans la topographie du déroulé de l’action. Les images du cinéaste sont malheureusement parfois un peu trop sombres et on dénote quelques invraisemblances notables. Pareillement, le final est un peu (trop) rapide cette fois, on en aurait voulu plus. Il n’empêche, les poussées de violence sont encore une fois intenses, cruelles et impressionnantes comme le montre la magistrale scène inaugurale au traitement très original. Le personnage est son côté taciturne mais implacable font une nouvelle fois des merveilles et il semble bien plus crédible qu’un Liam Neeson du même âge dans toutes les séries B dans lesquelles il s’est fourvoyé. On comprend la cause qui anime le personnage tandis que l’intrigue est plutôt bien ficelée et pas trop classique ni linéaire. Bref, pour un épisode qui (normalement) clôt une saga, c’est une bonne fin.
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