Jeanne, jeune fille venue du nord de la France, débarque dans une petite ville du Sud. Elle y retrouve sa sœur aînée, qui se marie. Elle vient aussi voir leur jeune frère Alain, handicapé mental, dont elle s’occupe seule. Il est venu passer quelques jours chez sa grande sœur. Le lendemain du mariage, elle part à la recherche d’Alain, qui a disparu.
Sur sa route elle croise Stéphane, un beau jeune homme, visiblement affaibli, et surtout très mal dans sa peau. Et c’est à partir de là que tout va basculer.
Stéphane est le fils d’un chef d’orchestre homosexuel et fataliste, brillamment interprété par Jean-Claude Brialy. Ce dernier entretient une relation avec un jeune maghrébin Saïd. Les relations entre le père et le fils sont aussi tendues que celles entre le père et son amant. Visiblement, tous ces hommes ont du mal à communiquer. Et tous se sentent profondément seuls. Jeanne aussi, souffre de solitude. Elle a du mal à s’accepter et elle décide de changer de coupe de cheveux. Amoureuse de Stéphane, elle a envie de profiter de sa jeunesse, qui jusque-là lui a été enlevé. Le problème est qu’elle est aussi attirée par Saïd.
A travers les destins de ces jeunes, ces "innocents", Téchiné, nous plonge dans une société française sur le point de se transformer. Il dénonce la montée de l'extrême droite, pour mieux montrer que malgré les différences de culture, ces jeunes, perdus dans leur solitude et dans leur haine, sont tous animés par une quête commune : l'Amour. Et ils ont une profonde envie d'exister.
Magnifique portrait d'écorchés vifs, "Les Innocents", s'impose comme l'un des meilleurs films de son auteur. Tous les comédiens, Sandrine Bonnaire, Simon de la Brosse, tragiquement disparu à l'âge de 32 ans, Abdel Kechiche, et bien entendu, l'immense Jean-Claude Brialy, crèvent l'écran.