Le film a été présenté à l'ACID au Festival de Cannes 2022.
Né en 1978 à Osaka au Japon, Juichiro Yamasaki a déménagé en 2006 dans le village natal de son père, dans les montagnes de Maniwa, à Okayama. Il a situé tous ses films dans cette ville, y compris Yamabuki. Il s'est d'ailleurs inspiré des gens qu'il y a rencontrés pour construire son long-métrage. En parallèle de sa carrière de réalisateur, il est exploitant agricole, spécialisé dans la culture des tomates.
Le point de départ de Yamabuki a été les Jeux de Tokyo 2020 - finalement reportés en 2021 en raison de la crise sanitaire - qui mettaient Yamasaki Juichiro mal à l'aise : "Il se trouve que pour qu’ils puissent avoir lieu, il a fallu construire des infrastructures à Tokyo et pour cela on a creusé dans les montagnes, un peu partout au Japon. On les a transformées en gravier qui a ensuite servi à faire du béton pour construire ces infrastructures. Il y a eu déplacement, à la fois des montagnes, des pierres vers Tokyo, mais aussi des gens pour des questions économiques, car on a fait venir de la main-d’œuvre depuis la province. Ces déplacements vers la capitale à cause des Jeux m’ont mis très mal à l’aise."
"Yamabuki" désigne une fleur aux pétales jaunes, aussi connue sous le nom de "kerria japonica", qui s'épanouit chaque printemps, discrètement à flanc de montagne, ou dans des lieux peu ensoleillés. Le réalisateur explique : "Au Japon, la fleur de cerisier s’épanouit à peu près au même moment. Elle attire les gens, mais pas le yamabuki. Je trouve très beau de le voir fleurir sur les pentes des montagnes, discrètement, dans des endroits humbles et peu ensoleillés."
D'autre part, le mot "yamabuki" servait autrefois à désigner en argot l’ancienne monnaie japonaise. Cela permettait d’évoquer la dimension économique très présente dans le film. "J’aimais cette idée du parallèle ente le charme discret mais puissant des yamabuki qui subsistent et la possibilité d’évoquer certaines vies discrètes qui survivent grâce à leur force et leur vitalité. D’une manière générale, je voulais aussi me confronter au fait que je tourne des films tout en travaillant."
Les génériques de début et de fin contiennent des séquences animées, réalisées par le Français Sébastien Laudenbach, à qui l'on doit La Jeune Fille Sans Mains et Linda veut du poulet !. Yamasaki Juichiro voulait "que l’on ressente que le film était avant tout une fiction. Cela faisait sens d’encadrer cette histoire comme si elle était contenue entre les couvertures d’un livre." Le cinéaste japonais qualifie son comparse français de "très grand cinéaste d’animation" : "il a surtout une façon très subtile de dépeindre la nature. J’ai été très heureux qu’il accepte."